Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références ».
La loi de Bernoulli en est un cas particulier pour le paramètre n = 1. Pour α = β = 1, elle correspond à la loi uniforme discrète sur {0,..,n} . Elle approche également la loi binomiale lorsque les paramètres α et β sont arbitrairement grands. La loi bêta-binomiale est une version unidimensionnelle de la loi de Pólya multivariée, similairement aux lois binomiale et bêta qui sont respectivement des cas spéciaux des lois multinomiale et de Dirichlet.
Ici, la probabilité de succès est également une variable aléatoire, qui suit une loi bêta de paramètres α et β. Sa fonction de densité est donnée par :
La loi bêta-binomiale s'obtient en considérant le couple comme une nouvelle variable aléatoire puis en calculant la densité marginale de (cette densité marginale est une fonction de masse, puisque est une variable aléatoire suivant une loi discrète).
Par définition, la densité marginale de s'obtient en intégrant la densité conjointe de sur l'espace de probabilité occupé par . Supposons que les deux variables et sont indépendantes. Ainsi, leur densité conjointe s'obtient par multiplication :
En intégrant cette densité conjointe selon sur (l'espace sur lequel est définie la densité de la loi bêta), il advient finalement :
Dans ce contexte, la loi bêta-binomiale apparaît souvent en inférence bayésienne : la loi bêta-binomiale est la loi prédictive d'une variable aléatoire binomiale avec une probabilité de succès donnée par une loi bêta.
Utilisation de la loi bêta-binomiale dans un modèle d'urnes
La loi bêta-binomiale peut également être représentée par un modèle d'urnes, pour des paramètres α et βentiers positifs. Plus précisément, on considère une urne contenant α boules rouges et β boules noires, on effectue alors des tirages aléatoires. Si une boule rouge est tirée, alors deux boules rouges sont replacées dans l'urne (elle-même plus une autre). De la même manière, si une boule noire est tirée, elle est remise avec une autre boule noire dans l'urne. Si on répète cette opération n fois, alors la probabilité de tirer k boules rouges suit une loi bêta-binomiale de paramètres n, α et β.
Il est à noter que si après les tirages on replace une unique boule, alors la loi est binomiale, et si les tirages sont effectués sans remise, alors la loi est hypergéométrique.
Alors que la méthode du maximum de vraisemblance est inutilisable, sachant que la densité de probabilité est la densité d'un couple de fonction (fonction gamma et/ou fonction bêta), elles peuvent être facilement calculée via une optimisation numérique directe. Les estimées du maximum de vraisemblance à partir des données empiriques peuvent être calculées en utilisant des méthodes générales adaptées aux lois de Pólya multinomiales décrites dans (Minka 2003).
Les données suivantes donnent le nombre de garçons parmi les 12 premiers enfants de familles de 13 enfants, pour 6115 familles prises dans des données d’hôpital en Saxe au XIXe siècle (Sokal et Rohlf, p. 59 de Lindsey). Le 13e enfant est ignoré pour considérer le fait non aléatoire que des familles s'arrêtent quand elles obtiennent le genre attendu.
Garçons
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
Familles
3
24
104
286
670
1 033
1 343
1 112
829
478
181
45
7
Les deux premiers moments empiriques sont
et ainsi les estimées par la méthode des moments sont
Les estimées par le maximum de vraisemblance peuvent être trouvées numériquement