Semqen
Semqen | |
Empreinte de scarabée-sceau en stéatite brune, témoignage contemporain de Semqen. | |
Période | Deuxième Période intermédiaire |
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Dynastie | XVe dynastie/XVIe dynastie |
Fonction principale | Pharaon |
Dates de fonction | XVIIe siècle av. J.-C. |
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Semqen, ou Šamuqēnu, est un pharaon ou souverain hyksôs de la Basse-Égypte pendant la deuxième période intermédiaire, au milieu du XVIIe siècle av. J.-C.
L'existence de ce monarque est formellement attestée par un sceau antique sur un scarabée égyptien, retrouvé à Tell el-Yahoudieh dans la région de l'antique Héliopolis, dans le delta du Nil.
Mais l'époque précise du règne de ce roi et son appartenance dynastique sont débattus entre les spécialistes. Il serait de la XVe ou de la XVIe dynastie.
Règne
[modifier | modifier le code]Selon Jürgen von Beckerath, Semqen est le troisième roi de la XVIe dynastie, et un vassal des rois Hyksôs de la XVe dynastie[1],[2]. Cette opinion est partagée par William C. Hayes et Wolfgang Helck.
En revanche cette hypothèse est plus récemment rejetée par Kim Ryholt. Dans son étude de 1997 sur la deuxième période intermédiaire, Ryholt soutient que les rois de la XVIe dynastie gouvernaient un royaume thébain indépendant, entre environ 1650 et 1580 av. J.-C.[3].
Par conséquent, Ryholt voit Semqen comme l'un des premiers roi Hyksôs de la XVe dynastie, peut-être son premier souverain. Cette analyse a convaincu certains égyptologues, tels que Darrell Baker et Janine Bourriau[4],[5], mais pas d'autres dont Stephen Quirke[6].
Artefacts
[modifier | modifier le code]Le seul témoignage contemporain du souverain Semqen est un sceau sur le dessous d'un scarabée égyptien[7],[8]. Ce sceau est en stéatite brune et provient de Tell el-Yahoudieh, localité rattachée au nome d'Héliopolis, dans le delta du Nil[9].
De façon bien significative, le sceau donne à Semqen le titre de « Heka-chasut », c'est-à-dire « souverain des terres étrangères ». Or ce titre est exclusivement associé aux premiers dirigeants hyksôs[7],[10]. De plus, le type de fabrication de ce sceau indique qu'il a probablement été produit au cours de la XIVe ou de la XVe dynastie, cette dernière étant beaucoup plus probable.
L'emplacement d'origine du sceau, la titulature royale avec laquelle il est inscrit et le type de scarabée-sceau conduisent Kim Ryholt à proposer que Semqen appartenait au début de la XVe dynastie, bien qu'il souligne également la nature conjecturale de cette proposition. Ryholt ajoute par ailleurs que le titre « Heka-chasut », même s'il est solidement rattaché la XVe dynastie, n'a peut-être pas été porté uniquement par les monarques de cette dynastie[4].
Ce scarabée-sceau appartenait à l'origine à la collection de George W. Fraser[7]. Dans les années 1980, il fait partie d'une collection privée[9].
Titulature
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]- (de) Jürgen von Beckerath, Handbuch der ägyptischen Königsnamen, Münchner ägyptologische Studien, Heft 49, Mainz, P. von Zabern, 1999 (ISBN 3-8053-2591-6), p. 121 – [lire en ligne].
- (en) William C. Hayes, The Cambridge Ancient History, fascicule 6, Egypt: From the Death of Ammenemes III to Seqenenre II, CUP Archive, 1962, p. 19.
- (en) Kim Ryholt, The Political Situation in Egypt during the Second Intermediate Period, c.1800–1550 BC, Carsten Niebuhr Institute Publications, vol. 20, Copenhague, Museum Tusculanum Press, 1997 – [extraits en ligne].
- (en) Darrell D. Baker, The Encyclopedia of the Pharaohs, vol. I - Predynastic to the Twentieth Dynasty 3300–1069 BC, Stacey International, 2008 (ISBN 978-1-905299-37-9), p. 378.
- (en) Janine Bourriau, Ian Shaw (editor): The Oxford history of ancient Egypt, chapitre The Second Intermediate Period, Oxford, Oxford University Press, 2003 (ISBN 0-19-280458-8) [extraits en ligne].
- (en) Stephen Quirke, Marcel Maree (dir.), The Second Intermediate Period Thirteenth - Seventeenth Dynasties, Current Research, Future Prospects, Louvain, 2011, Paris et Walpole, MA. (ISBN 978-9042922280), p. 56, note 6.
- (en) G.W. Fraser, A catalogue of scarabs belonging to George Fraser, no 179, Londres, Bernard Quaritch, 1900.
- (en) Percy E. Newberry, Scarabs, an introduction to the study of Egyptian seals and signet rings, with forty-four plates and one hundred and sixteen illustrations in the text, 1906, planche XXIII, numéro 10 et p. 152.[lire en ligne].
- (en) Olga Tufnell, Studies on Scarab Seals, vol. 2, Aris & Phillips, 1984 (ISBN 978-0856681301), voir le sceau numéro 3463 et la pl. LXII, p. 382.
- (en) William Matthew Flinders Petrie, Egypt and Israel, Londres, Society for Promoting Christian Knowledge, 1911 – [lire en ligne].