[go: up one dir, main page]

Étymologie

modifier
(842) salvar (Serments de Strasbourg) ; De l’ancien français salver, du latin salvare.

sauver \so.ve\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se sauver)

  1. Garantir ; préserver ; tirer du péril ; mettre en sûreté.
    • Et si le monde contemporain ne renferme pas des racines pour une nouvelle morale, que deviendra-t-il ? Les gémissements d'une bourgeoisie pleurnicharde ne le sauveront pas, s’il a vraiment perdu ses mœurs pour toujours. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, chapitre VII, La morale des producteurs, 1908, page 325)
    • Mais le seul nom qui ait été sauvé de l’oubli, dans la poésie profane, est celui de ce médiocre rimeur de Mathieu-le-Juif, d’Arras, qui vivait au XIIIe siècle […]. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
    • Un combat sanglant s’ensuivit, et les troupes chérifiennes finirent par s'emparer de la place. Le lieutenant du caïd, qui avait organisé la résistance, n'eut que le temps de se jeter sur un cheval et sauva sa tête par une fuite précipitée […]. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 44)
    • Cette fois, ce fut Damen que les soldats congratulèrent. Il revêtait désormais un prestige nouveau à leurs yeux, en tant que celui dont les réflexes affûtés avaient sauvé la moitié des hommes et la totalité du vin. — (C.S. Pacat, Prince Captif, tome 2 : Le Guerrier, traduit de l'anglais (Australie) par Louise Lafon, éditions Milady/Bragelonne, 2017, chapitre 8)
    • On considérait ce malade comme perdu, ce médecin l’a sauvé.
    • Il est sauvé se dit d’un malade, d’un blessé qui est hors de danger de mort.
  2. (Théologie) Soustraire aux peines de la vie future ; donner, assurer le salut éternel à.
    • Mais au moment où l’auguste pardon descendait sur elle, un sourire céleste illumina ses traits innocents : le prêtre pensa qu’elle se sentait sauvée et que d’obscures visions séraphiques transparaissaient pour elle sur les mortelles ténèbres de la dernière heure. — (Auguste de Villiers de L'Isle-Adam, Les Demoiselles de Bienfilâtre, dans les Contes cruels, 1883, éditions J. Corti, 1954, volume 1, page 12)
  3. Épargner une chose à quelqu’un, l’en exempter.
    • Cela lui a sauvé beaucoup de dépense.
    • Vous m’avez sauvé une grande peine, une grande fatigue, un grand travail. Il est vieux.
  4. (Familier)
    • Sauver le premier coup d’œil, Ne pas laisser paraître l’étonnement, l’impression désagréable que nous cause la première vue d’une personne ou d’une chose qui nous déplaît.
  5. Excuser ; justifier.
    • On ne peut sauver sa conduite.
    • Quelque excuse qu’on allègue, on ne peut sauver cette action. Il est peu usité en ce sens.
  6. (Anglicisme) (Informatique) Sauvegarder ; enregistrer.
  7. (Pronominal) S’échapper.
    • C'était lui, c'était Kernok qui frappait à la porte. Voilà un digne et brave compagnon, jugez-en. Il naquit à Plougasnou ; à quinze ans il se sauva de chez son père, s'embarqua sur un négrier, et là commença son éducation maritime. — (Eugène Süe, Plik et Plok, chapitre 2 : Kernok, 1831, Paris : chez Paulin, 1845, page 175)
    • Il s’est sauvé à toutes jambes. — Se sauver de sa prison.
    • — Ne le laisse pas bouillir, dit le père.
      — Mais je ne bouge pas. Je suis devant, il risque pas de se sauver, va !
      — (Bernard Clavel, Les Fruits de l’hiver, Robert Laffont, 1968)
  8. (Pronominal) (Spécialement) Se dérober d’un péril, d’un danger, etc., par la fuite ou autrement.
    • Ils avaient brisé les portes à coups de crosse et les Bavarois, surpris par la brusquerie de l'attaque, avaient mis bas les armes ou s'étaient sauvés. — (Fortuné du Boisgobey, Double-Blanc, tome 2, Paris : chez Plon & Nourrit, 1889, p. 241)
    • Dans leurs rangs éclata une furieuse colère : elles ne se sauvèrent pas, mais se jetèrent sur les cailloux et se mirent à bombarder les crânes de la cavalerie qui avait chargé. — (Un militant syndicaliste franco-polonais: La vie errante de Tomasz Olszański (1886-1959), traduit par Mylène Mihout, Presses universitaires de Lille, 1993, page 289)
  9. (Pronominal) (Familier) Et par ellipse,
    • Sauve qui peut, Se sauve qui pourra, se tire du péril qui pourra.
    • Le cri de sauve qui peut se fit entendre.
    • Sauve qui peut s’emploie aussi comme nom masculin.
    • Voyez « sauve-qui-peut ».
  10. (Pronominal) Aller dans un lieu pour y chercher un asile, s’y réfugier.
    • Et alors le lion d’Essling se sauve pour aller essuyer une larme. — (Honoré de Balzac, Les Paysans, 1845, première partie, chapitre premier)
    • Il se sauva à l’ambassade.
    • Se sauver à l’étranger. Il vieillit en ce sens.
  11. (Pronominal) (Familier) Se retirer promptement.
    • Il se fait tard, il va pleuvoir, je me sauve.
  12. (Pronominal) Se dédommager.
    • Ce marchand vend à bas prix, mais il vend beaucoup, et il se sauve sur la quantité.
  13. (Pronominal) (Religion) Faire son salut éternel.
    • Il faut travailler à se sauver.

Dérivés

modifier

Traductions

modifier
Traductions à trier
modifier

Prononciation

modifier

Anagrammes

modifier

Modifier la liste d’anagrammes

Voir aussi

modifier

Dérivés

modifier

Références

modifier