Trousseau
Trousseau N | |
Le trousseau est appelé bastardo en Espagne et au Portugal. | |
Caractéristiques phénologiques | |
---|---|
Débourrement | 1re époque, 2 jours après le Chasselas |
Floraison | À compléter |
Véraison | À compléter |
Maturité | 1re époque, 1 semaine et demie après le Chasselas |
Caractéristiques culturales | |
Port | À compléter |
Vigueur | Assez vigoureux |
Fertilité | À compléter |
Mode de taille | Tailles courtes ou longues lui conviennent suivant les conditions climatiques |
Productivité | Moyenne |
Exigences culturales | |
Climatique | À compléter |
Pédologique | Sols graveleux assez chauds ou des marnes peu profondes |
Potentiel œnologique | |
Potentiel alcoolique | Élevé |
Potentiel aromatique | Moyen |
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Le trousseau N (N pour noir)[N 1] est un cépage cultivé particulièrement au Portugal et dans le Jura français. Le trousseau est également une appellation de vin rouge du vignoble du Jura à base de ce cépage.
Il est également connu sous le nom de :
- Trousseau noir, troussot, trusseau, tresseau, tressot, triffault, troussé, sémillon rouge ;
- Portugal : bastardo, bastardinho ;
- Espagne : bastardo, bolonio, donzelino, Maria Ardoña, merenzao, maturana tinta ;
- Argentine : merenzao, pardinho, pinot gris de Rio Negro ;
- Californie : riesling gris (mutation).
Origine
[modifier | modifier le code]Historique
[modifier | modifier le code]Ce cépage originaire du vignoble du Jura (sa présence est attestée en Franche-Comté au moins en 1731), est d’après des analyses génétiques réalisées à Montpellier, probablement un descendant du cépage Savagnin[1].
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Vin rouge trousseau du Jura
Selon l'ouvrage Cépages du sud-ouest, 2000 ans d'histoire, mémoires d'un ampélographe de l'ampélographe Guy Lavignac[2], de nombreux échanges de cépages ont eu lieu par l’intermédiaire du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle (instigué au XIIe siècle par le pape franc-comtois Calixte II (1050–1124), dont le frère Raymond de Bourgogne (1070-1107) est roi de León, de Galice et de Castille en Espagne). On en trouve quelques parcelles en Galice où il est nommé Bastardo, Merenzano ou María Ordoña. Les vignobles du Jura et de Porto (DOC) sont aux antipodes de cette route.
Le titre de « capitale du Trousseau » est détenu par le village viticole de Montigny-lès-Arsures dans le vignoble du Jura, qui le fête chaque année fin juillet. Le scientifique Louis Pasteur y possédait une vigne, proche de sa maison d'Arbois.
Aire de répartition géographique
[modifier | modifier le code]En France, il est cultivé quasi exclusivement dans le vignoble du Jura, où il représente environ 200 hectares.
En Galice, on en trouve quelques rares parcelles.
Ce cépage est utilisé dans le vignoble portugais dans l'élaboration du porto et du madère [3]. Il connait aujourd'hui dans ce pays sa plus grande superficie d'exploitation (1 200 hectares).
Il se développe également dans le vignoble australien méridionale où son moût est vinifié en vin de dessert[3].
Le trousseau gris est une mutation rose, que l'on retrouve occasionnellement dans le Jura et assez répandue en Californie sous le nom de « Riesling Gris ».
Étymologique
[modifier | modifier le code]Le terme « trousseau » proviendrait de l'aspect « troussé » ou ramassé de son raisin. Quelques vignerons facétieux lui trouvent une tout autre origine en disant qu'il donne un vin de garde que l'on conservait autrefois pour financer le trousseau des filles[4].
Caractères ampélographiques
[modifier | modifier le code]L'extrémité du jeune rameau est cotonneuse.
Les feuilles adultes sont orbiculaires, à cinq lobes, sinus pétiolaire peu ouvert ou à bords légèrement chevauchants, des sinus latéraux profonds, des dents courtes à profil convexes, un limbe tourmenté un peu gaufré et plissé près du point pétiolaire.
Les grappes sont petites et les baies de taille moyenne et de forme légèrement elliptiques.
Aptitudes
[modifier | modifier le code]Culturales
[modifier | modifier le code]C'est un cépage assez précoce et exigeant. Il requiert des sols graveleux assez chauds ou des marnes peu profondes et a besoin davantage de soleil que les autres cépages jurassiens.
Sensibilité aux maladies
[modifier | modifier le code]Il est assez sensible aux maladies cryptogamiques, en particulier à la pourriture grise (Botrytis cinerea).
Technologiques
[modifier | modifier le code]Il est souvent associé au poulsard et au pinot noir dans les appellations Côtes-du-jura et Arbois (AOC). Il donne des vins à robe rubis, corsés, charpentés et chaleureux, qui se distinguent au nez par des notes de fruits rouges mais de couleur peu soutenue si les rendements sont élevés. Le potentiel d’accumulation des sucres de ce cépage est élevé. Ces vins ont souvent une longueur en bouche étonnante. On peut conserver certaines bouteilles plus de dix ans.
Au Portugal, il entre dans l'assemblage des vins de porto (DOC).
Sources
[modifier | modifier le code]Références
[modifier | modifier le code]- « Le catalogue des vignes cultivées en France Trousseau N » (consulté le )
- Guy Lavignac, Cépages du sud-ouest, 2000 ans d'histoire/Mémoires d'un ampélographe, Éditions du Rouergue, INRA éditions, 2001. (ISBN 2841562891) et (ISBN 2738009743)
- « Le trousseau », (consulté le )
- « Petite anthologie des cépages jurassiens », (consulté le )
Notes
[modifier | modifier le code]- Le code international d'écriture des cépages mentionne de signaler la couleur du raisin : B = blanc, N = noir, Rs = rose, G = gris.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Heugel, I. Sarramon, C. Dans les armoires de nos grands-mères. Paris : Éditions du Chêne, 2009.
- Pierre Galet, Dictionnaire encyclopédique des cépages Hachette Livre, 1. édition 2000 (ISBN 2-0123633-18).
- Catalogue des variétés et clones de vigne cultivés en France. ENTAV-INRA-ENSAM-ONIVINS. ENTAV, Éditeur, 1995 (ISBN 2-9509682-0-1) (page 255).