TRF1
TRF1 | ||||||||
Canon TRF1 de 155 déployé par le 93e régiment d'artillerie de montagne a Djibouti en 2010. | ||||||||
Caractéristiques de service | ||||||||
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Service | 1989-Actuel | |||||||
Utilisateurs | France Arabie saoudite Chypre Sénégal Ukraine |
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Conflits | Guerre du Golfe Invasion de l'Ukraine par la Russie |
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Production | ||||||||
Concepteur | GIAT | |||||||
Année de conception | 1979 | |||||||
Constructeur | Arsenal de Bourges | |||||||
Production | 1989-1993 | |||||||
Exemplaires produits | 145 | |||||||
Caractéristiques générales | ||||||||
Poids du canon et de l'affût | 10,5 tonnes | |||||||
Longueur du canon seul | 6,2 m | |||||||
Longueur en calibre | 39 calibres | |||||||
Longueur du canon et de l'affût | 12,27 m | |||||||
Largeur du canon et de l'affût | 3,09 m | |||||||
Hauteur du canon et de l'affût | 1,79 m | |||||||
Calibre | 155 mm | |||||||
Cadence de tir | Normale: 6 coups/min
Tir continu: 2 coups/min |
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Portée pratique | 24 km | |||||||
Portée maximale | 33 km | |||||||
Durée de vie | 3 000 coups | |||||||
Hausse | -6° à +66° | |||||||
Azimut | 25° à gauche
37° à droite |
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Servants | 8 hommes | |||||||
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Le canon tracté de 155 mm Tr F1 est une pièce d'artillerie sol-sol française. Il est produit par le Groupement industriel des armements terrestres (GIAT) devenu GIAT Industries après la privatisation de juillet 1990, puis Nexter. En 2006, l'armée de terre française en reçoit 105 au total, 50 CN-155-TR-F1 à GMP essence (moteur Citroën GS 1 300 cm3 militarisé) qui seront rénovés au standard CN-155-TF-F1 D après réception d'une deuxième tranche de 55 CN-155-TR-F1 D.
Canon de calibre 155 mm destiné à équiper les régiments d’artillerie des divisions d'infanterie et des divisions légères blindées, il peut se déplacer seul grâce à son groupe motopropulseur (8 km/h). Son chargement est semi-automatique, manuel pour les douilles combustibles chargées en gargousses selon besoin et mise à poste automatique des obus (masse 44 à 47 kg environ).
Historique
[modifier | modifier le code]Conception
[modifier | modifier le code]Le canon TRF1 est dérivé de l'armement de l'automoteur AMX AuF1 par GIAT, dont une version tractée est présenté au salon de l'armement de Satory en 1979. Deux protoypes sont ensuite construits en 1980 et testés en 1981 et 1982[1].
L'année 1989 voit le développement d'un canon de 52 calibres au lieu des 39 calibres initiaux[1], mais cela se révèle catastrophique, le développement d'un nouveau système de recul étant nécessaire à cette nouvelle configuration[2].
Production
[modifier | modifier le code]La production du TRF1 est assurée par l'Arsenal de Bourges, qui entreprend une série de six TRF1 de préproduction 1987, suivis entre 1989 et 1993 de la production en série[1] d'un total de 145 TRF1[3].
Fabrication
[modifier | modifier le code]Il a été étudié, expérimenté et fabriqué en série à l'Établissement d'études de Fabrications d'Armement de Bourges (EFAB) par le groupement industriel des armements terrestres GIAT créé en 1971 par Michel Debré alors ministre de la Défense sous Georges Pompidou de 1984 à 1990, puis Centre de Bourges (CBO du groupe Giat industries SA à partir de juillet de cette dernière année, avant que ne soit créé Nexter en 2006. A noter que différents établissements du GIAT ont contribué à la production dont les deux principaux étaient : - l'Atelier de construction de Tarbes (ATS) pour l'affût et le châssis non roulant (dont les flèches) - l'Atelier de construction de Roanne (ARE) pour la maîtrise d'œuvre du GMP assurant la servitude de la batterie (mise en batterie et sortie, pointage) et l'étude et la production de la transmission hydrostatique et ses trains de roulement pour la propulsion autonome. A noter que l'ARE était maître dans la réalisation de matériels à transmission hydrostatique (l'équipe du prototype de l'AMX-10 hydro reçut le prix Chanson pour les performances obtenues mais qui restèrent sans suite).
Description
[modifier | modifier le code]Canon
[modifier | modifier le code]Le TRF1 est un canon de 155 mm de 39 calibres[4] et d'une longueur de 6,02 mètres[1] mis en service par sept hommes (un chef de pièce, un chargeur, deux pourvoyeurs, deux artificiers et un conducteur-tracteur de pièce)[5]. Sa mise en batterie dure environs deux minutes en raison de l'utilisation d'un générateur hydraulique alimenté par un groupe auxiliaire de puissance qui permet aux artilleurs de ne plus faire de manœuvres de forces[6].
Le chargement semi-automatique du canon[1] est aussi assisté par le générateur hydraulique[6] pour permettre un tir de trois coups en 15 secondes et six coups en une minute[5]. En tir continu pendant une heure, la cadence de tir baisse à deux coups par minute[1]. La durée de vie du tube est estimée à 3 000 coups[7].
Le pointage du canon est assuré par un système hydraulique avec un champ de tir de 25° (445 mil) à gauche et de 37° (675 mil) à droite[5] avec une hausse de -6° à +66°[1]. Cela permet au TRF1 de faire des tirs directs en complément des tirs indirects usuels[4].
Le TRF1 peut se péplacer de façon autonome à une vitesse de 8 km/h grâce à son train de roulement motorisé par le groupe auxiliaire de puissance[6].
Véhicule tracteur
[modifier | modifier le code]Le TRF1 est généralement tracté par un camion TRM 10000 qui transporte 56 coups complets, dont 24 en casiers et dispose d'une mitrailleuse Browning M2 montée sur circulaire comme arme de bord[4]. L'atelage du camion et du canon mesure 18,3 mètres[4] et peut franchir des pentes de 60% ou des gués de 1,20 mètres de profondeur[5].
Munitions et portées
[modifier | modifier le code]Le TRF1 peut tirer toutes les munitions de 155 mm et de 39 calibres[4] dont :
- Obus explosif CrTA classique d'une portée de 24 km[1]. Il s'agit de la munition standart du TRF1[3].
- Obus M107 d'une portée de 18,5 km[3]
- Obus Extended Range, Full Bore (ERBF) d'une porté de 33 km[3]
- Obus HE modèle 56/59 d'une porté de 19,25 km[1]
- Obus éclairant (800 000 bougies)[1]
- Obus fumigène d'une portée de 21,3 km, pouvant être porté à 30,5 km avec des obus à propulsion additionnelle[1]
En service
[modifier | modifier le code]La version export porte la désignation CN-155-TR-G1 E pour la version à gmp essence et CN-155-TR-G1 D pour la version à gmp diesel. La version export se distingue sur différents points de la version EMAT, notamment par une chambre au standard OTAN au lieu de l'EMAT autorisant une bonne interopérabilité d'emploi des munitions US. Livraisons neuves produites par client :
- Chypre qui a reçu 12 CN-155-TR-G1 E - La SANG (Garde Nationale) saoudienne qui a reçu 28 CN-155-TR G1 D
Utilisateurs
[modifier | modifier le code]Utilisateurs actuels
[modifier | modifier le code]Garde nationale chypriote: 12 TRF1 sont livrés en 1990[9], ils sont tractés par des camions Styer de 10 tonnes[10].
Armée de terre sénégalaise: 8 TRF1 de seconde main sont livrés par la France en 2011[9] avec des munitions et dix camions TRM 10000 fournis par Sofema[11] tandis que les Eléments Français au Sénégal contribuent à la formation des artilleurs sénégalais[12]. Une batterie d'artillerie équipée de quatre TRF1 est déployée en 2013 au Mali dans le cadre de la MISMA[11].
Forces Armées ukrainiennes: 6 TRF1[13] de seconde main sont vendus par l'entreprise française S2M Equipement suite à l'invasion de l'Ukraine par la Russie[14]. Leur livraison est annoncée en septembre 2022[14] et est constatée dès décembre 2022 dans une vidéo montrant un TRF1 tracté par un camion TRM 10000 également livré par la France[13],[15]. Ils sont en service au sein de la 12e Brigade Spéciale "Azov"[15].
Anciens utilisateurs
[modifier | modifier le code]Garde nationale: 28 TRF1 sont livrés en 1990 et 1991[9].
Armée de Terre: 106 TRF1[16] entrent en service dès 1989[6] au lieu des 180 initialement prévus avant la chute du Bloc de l'Est[1]. Il ne reste que 12 TRF1 en service en 2016[17] et les derniers exemplaires sont retirés du service en avril 2022 en raison de leur remplacement par des automoteurs CAESAR[16].
Régiment |
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3e Régiment d'Artillerie de Marine[8] |
5e Régiment Interarmes d'Outre-mer[16] |
11e Régiment d'Artillerie de Marine[18] |
93e Régiment d'Artillerie de Montagne[19] |
35e Régiment d'Artillerie Parachutiste[20] |
Engagements
[modifier | modifier le code]Le 11e Régiments d'Artillerie de Marine met en service 18 TRF1 au sein de la Division Daguet[21] avec trois batteries de chacune six canons[22]. Le régiment prend la mer le 21 décembre 1990[22] à bord du transbordeur l'Armorique pour débarquer le 30 décembre en Arabie saoudite[23]. Le navire affronte une tempête en mer le 25 décembre qui manque de le faire chavirer et qui contraint l'équipage à souder les affûts de TRF1 au plancher du bâteau[22].
Le 23 février 1991, 60 obus de TRF1 détruisent un groupe d'Irakiens qui avaient auparavant déruit un drone de reconnaissance français MART[22].
Le 24 et 25 février, les TRF1 appuient l'invasion de l'Irak par la division Daguet et bombardent notamment l'aérodrome d'As Salmane. Un total de 1640 obus est tiré en deux jours[22].
Les TRF1 ukrainiens sont employés au cours de la bataille de Bakhmout par la 12e Brigade Spéciale "Azov" qui apprécit leur grande précision[15], ce qui n'empêche pas la destruction d'au moins un TRF1[24].
Références
[modifier | modifier le code]- « Canon 155mm TR F1 Montpellier 2000 :Maquetland.com:: Le monde de la maquette », sur www.maquetland.com (consulté le )
- CAIA, « LE CAESAR, OU LA GENÈSE ATYPIQUE D’UN MATÉRIEL D’ARMEMENT », sur www.caia.net (consulté le )
- (en) « 155mm TR-F1 », sur Weaponsystems.net (consulté le )
- Général Benoit Royal, « Dossier : Equipements d'aujourd'hui et de demain dans l'artillerie », Artimag, Journal de l'Artillerie, (lire en ligne)
- Ministère des Armée, « Canon 155 TRF1 », sur archives.defense.gouv.fr (consulté le )
- « Canon de 155 mm TR F1 | OPÉRATION DAGUET 1991-2021 », (consulté le )
- « L'artillerie française - (Quelques possibles) tendances pour demain en opérations 3/3 », sur mars-attaque.blogspot.com, (consulté le ).
- Quentin Michaud, « Le 3e RAMa à l’exercice Combined Endeavor 2013 », (consulté le ).
- « Arms transfer database », sur armstransfers.sipri.org (consulté le )
- (en-US) Defence Redefined, « National Guard | Urban Warfare Tactical Training and 155mm Field Artillery Battery Deployment - Photos », sur Defence Redefined, (consulté le )
- Marie RÉCALDE, « Avis autorisant la ratification du traité instituant un partenariat en matière de coopération militaire entre la République française et la République du Sénégal », sur assemblee-nationale.fr, (consulté le )
- Ministère des armées, « EFS : formation en artillerie TRF1 à Dakar », sur archives.defense.gouv.fr, (consulté le )
- Ministère des Armées, « Ukraine : la France dresse le bilan des équipements militaires livrés », sur www.defense.gouv.fr, (consulté le )
- Laurent Lagneau, « L'Ukraine a acheté d'anciens canons tractés TRF1 de 155 mm autrefois utilisés par l'armée de Terre », sur Zone Militaire, (consulté le )
- (en-US) « Azov Brigade soldiers demonstrate the French TRF1 howitzer in action », sur Military. Honest news about the army, war and defense. (consulté le )
- Philippe Chapleau, « La seconde vie des TRF1 français commence en Ukraine (actualisé) », sur Lignes de défense, (consulté le )
- François Lamy, « N° 3115 Avis de M. François Lamy sur le projet de loi de finances pour 2016 (n° 3096) », sur Assemblée nationale, (consulté le ).
- « Mise en batterie flash d'une pièce d'artillerie TRF1 du 11e RAMa à Mourmelon. », sur imagesdefense.gouv.fr (consulté le )
- « Le 93° RAM – Musée du patrimoine militaire de Lyon et sa région », (consulté le )
- Réserve Citoyenne Armée de Terre IDF, « Le 35e RAP. », sur Réserve Citoyenne du Gouverneur militaire de Paris (consulté le )
- « La participation militaire française à la guerre du Golfe », Cahiers du Centre d'études d'histoire de la défense, no 21, , p. 51 (lire en ligne).
- Erwan Bergot, Opération Daguet : Les Français dans la guerre du Golfe, Presse de la Cité, , 273 p. (ISBN 978-2-258-03443-3), p. 106-108, 179, 227, 237, 267
- Pascal SIMON, « VIDÉO. Il y a 30 ans, bigors et marsouins bretons partaient pour la guerre du Golfe », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
- Oryx, « Attack On Europe: Documenting Ukrainian Equipment Losses During The Russian Invasion Of Ukraine », sur Oryx (consulté le )