[go: up one dir, main page]

Aller au contenu

Oswine (roi du Deira)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Oswine
Titre
Roi du Deira
vers 644
Prédécesseur Oswald
Successeur Œthelwald
Biographie
Date de décès
Lieu de décès Ingetlingum (probablement Gilling West)
Sépulture Tynemouth
Père Osric
Liste des rois de Northumbrie

Oswine est roi du Deira, dans le nord de l'Angleterre, de 644 environ à sa mort, le .

Il est le dernier souverain d'un Deira indépendant. Assassiné pour le compte d'Oswiu de Bernicie, qui annexe son royaume, il est considéré comme un martyr et fait l'objet d'un culte après sa mort.

Oswine est issu de la lignée royale du Deira. Il est le fils d'Osric, roi éphémère du Deira après la mort d'Edwin de Northumbrie en 633. À la mort de son père, en 634, il se réfugie au Wessex[1].

Une décennie plus tard, Oswine parvient à se faire reconnaître roi du Deira. Les sources ne précisent pas la date de son avènement, mais le moine Bède le Vénérable lui accorde un règne de sept ans, ce qui permet d'en situer le début vers 644[2]. Le Deira échappe ainsi à l'autorité d'Oswiu, qui règne en Bernicie depuis 642.

Dans son Histoire ecclésiastique du peuple anglais, Bède dresse un portrait élogieux du jeune roi :

« Le roi Oswin était d'un aspect aimable et d'une grande taille, plaisant et courtois dans ses manières, et d'une grande générosité, aussi bien pour les êtres nobles que pour les ignobles, si bien que tous l'aimaient pour ses qualités de corps et d'esprit, et des personnes de la noblesse, venues de toutes les provinces aux alentours, se pressaient à son service[3]. »

Bède rapporte également qu'Oswine est proche d'Aidan de Lindisfarne, un moine irlandais qui œuvre à l'évangélisation des Northumbriens[1].

En 651, Oswiu déclare la guerre à Oswine. Celui-ci réunit une armée en un lieu que Bède nomme Wilfaresdun et situe à une quinzaine de kilomètres au nord-ouest de Catterick ; il pourrait s'agir de Kirby Hill[4]. Lorsqu'il se rend compte que les troupes d'Oswiu sont bien plus nombreuses que les siennes, Oswine refuse d'engager le combat pour éviter un bain de sang inutile. Il renvoie ses hommes et, accompagné d'un unique soldat nommé Tondhere, il se réfugie à Ingetlingum, chez le thegn Hunwald. Trahi par ce dernier, Oswine est tué par les hommes d'Oswiu, qui réunifie ainsi définitivement la Northumbrie[1]. Ingetlingum correspond à l'actuel village de Gilling West ou, moins vraisemblablement, à celui de Gilling East[5].

Oswine
Image illustrative de l’article Oswine (roi du Deira)
L'église Saint-Oswine de Wylam, dans le Northumberland.
Saint
Décès 20 août 651 
Ingetlingum (probablement Gilling West)
Vénéré à prieuré de Tynemouth
Vénéré par Église catholique
Église orthodoxe
Église d'Angleterre
Fête 20 août
11 mars (translation)

À la demande de sa femme Eanflæd, cousine d'Oswine, Oswiu fonde une abbaye à Gilling pour honorer sa mémoire. Il s'agit du plus ancien monastère connu sur le territoire du Deira[6]. Le premier abbé de Gilling, Trumhere, est issu de la famille royale du Deira et apparenté à la fois à Oswine et à Eanflæd[7].

Oswine est par la suite vénéré comme un saint, et fêté le 20 août, jour de sa mort[8]. Son culte semble s'être développé très rapidement après sa mort, à en juger par la manière dont il est décrit par Bède, qui écrit au début du VIIIe siècle. Il est aussi mentionné dans un calendrier de saints associé à Willibrord d'Utrecht[9]. Son culte est ravivé au XIe siècle à Tynemouth, où son corps aurait été redécouvert le  ; il devient également populaire à la cathédrale de Durham et à l'abbaye de St Albans, qui revendiquent toutes deux le prieuré de Tynemouth au XIIe siècle[1].

L'église anglicane de Wylam, dans le Northumberland, lui est dédiée, de même que l'église catholique de Tynemouth.

Références

[modifier | modifier le code]
  1. a b c et d Craig 2004.
  2. Bède le Vénérable 1995, livre III, chapitre 14, p. 193.
  3. Bède le Vénérable 1995, livre III, chapitre 14, p. 194.
  4. Pickles 2009, p. 313.
  5. Pickles 2009, p. 315-321.
  6. Pickles 2009, p. 325.
  7. Rollason 1982, p. 14-15.
  8. Farmer 2011.
  9. Rollason 1982, p. 3.

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Sources primaires

[modifier | modifier le code]

Sources secondaires

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]