Ital
Ital (ou I-tal) est un régime alimentaire approuvé par les Rastafariens faisant partie du mode de vie livity. Le mot est basé sur l'anglais vital, où la première consonne est remplacée par un I (voir I and I). Ces principes ont pour but de vivre dans un corps propre et naturel.
Le régime est basé sur la Genèse 1:29 ainsi que le Lévitique, qui condamneraient la consommation de viande ou d'alcool. Les rastas sont donc généralement végétariens, voire végétaliens, bien que certains mangent du poisson (d'une taille inférieure à douze pouces[réf. nécessaire]). De plus, ils évitent toute forme de nourriture artificielle (colorants, conservateurs…) ainsi que la nourriture de conserve et congelée. L'utilisation du sel dans les plats est aussi prohibée. Les légumes contenant naturellement du sel, il n'y aurait aucune raison d'en ajouter. Parmi les interprétations les plus strictes, certaines personnes ne cuisinent que dans des ustensiles faits de bois, poterie ou autre, afin d'éviter le contact avec les outils en métal.
Cependant, il n'y a aucune règle fixe à la nourriture Ital. Le régime alimentaire peut varier d'un rasta à un autre. On retrouve ce thème dans de nombreuses chansons de reggae comme Roast Fish and Cornbread de Lee Scratch Perry. Dans la chanson no bones no blood, de Lutan Fyah, la consommation carnée est vue comme un « pur meurtre » réjouissant « vampires »[1].
Références bibliques
[modifier | modifier le code]Voici quelques passages de la Bible dont s'inspirent les rastas:
« Dieu ajouta : « Or, je vous accorde tout herbage portant graine, sur toute la face de la terre, et tout arbre portant des fruits qui deviendront arbres par le développement du germe. Ils serviront à votre nourriture. » »
« « Et aux animaux sauvages, à tous les oiseaux du ciel, à tout ce qui se meut sur la terre et possède un principe de vie, j'assigne toute verdure végétale pour nourriture. » Et il en fut ainsi. »
— La Genèse 1:30[2].
« «
3. Tout ce qui se meut et qui a vie vous servira de nourriture : je vous donne tout cela comme l’herbe verte.
4. Seulement, vous ne mangerez point de chair avec son âme, avec son sang.» »
« « Car l’âme de toute chair, c’est son sang, qui est en elle. C’est pourquoi j’ai dit aux enfants d’Israël : Vous ne mangerez le sang d’aucune chair ; car l’âme de toute chair, c’est son sang : quiconque en mangera sera retranché.» »
«
3. il s’abstiendra de vin et de boisson enivrante ; il ne boira ni vinaigre fait avec du vin, ni vinaigre fait avec une boisson enivrante ; il ne boira d’aucune liqueur tirée des raisins, et il ne mangera point de raisins frais ni de raisins secs.
4. Pendant tout le temps de son naziréat, il ne mangera rien de ce qui provient de la vigne, depuis les pépins jusqu’à la peau du raisin. »
De plus, cette façon de s'alimenter doit être vue avant tout dans une perspective spirituelle, car, même si le régime végétarien Ital est vu comme bon pour la santé par le mouvement rastafari, et donc à choisir, ce bien-être physique doit servir avant tout l'élévation de l'âme vers Jah, Vie des vies, et non être vu comme un moyen de faire perdurer, par une bonne forme physique, l'ego humain, ego (ou Satan) qui est ennemi de Dieu, de sa Création première – et de ses créatures. Le régime Ital est lié à la simplicité et à l'authenticité, essentiellement ; pour un rastafari, on ressemble à ce avec quoi l'on se nourrit : en avalant de la Mort et des produits fabriqués par Babylone (chimiques, surgelés, conserves, déshydratés, confiseries avec gélatine animale, colorants, conservateurs, etc.), on devient cadavre, empoisonné corps et esprit ; mais en appréciant ce que la Vie et les végétaux donnent de leur plein gré, on se régénère réellement, revivifié corps et esprit, ces derniers étant le Temple vrai du Seigneur qu'un rastafari aime adorer ; le jeûne est aussi utile dans la démarche Ital, puisqu'il permet de discipliner le mental, de nettoyer le corps et de reposer l'organisme[3] ; le régime Ital fait donc partie intégrante de la philosophie rastafari :
« Ital Vital Food (nourriture végétale), cuisine avec des épices africaines traditionnelles si on le souhaite, est le concept Rastafari. Le porc et l'alcool sont particulièrement offensants pour les Rastas [en rapport avec « l'Horreur abominable dont le prophète Daniel a parlé : (...) Antiochus Epiphane (...) entra dans le Saint des Saints dans le Temple de Jérusalem (...) et sacrifia une truie sur l'autel, forçant les prêtres et le peuple à manger de la viande de porc »[4]]. Comme le sel est naturellement présent dans la nourriture, ils n'en rajoutent pas. Il est nécessaire de manger un plat équilibré quotidien de verdure, légumes, graines et fruits frais. Les noix sont une bonne source de protéines pour les végétariens. Les lentilles sont également très nutritives. Il faut éviter d'utiliser (...) matières grasses qui nuisent au bon fonctionnement de l'organisme. Il est préférable de manger les légumes crus quand cela est possible. Seule la nourriture vivante permet d'être vivant. (...) Le message Rasta est : Pas de nourriture carnée : Mangez de la Nature et vivez. (...) Vous vous devez de respecter la Vie que Jah a créée pour votre bien-être. »
La chair animale, vendue pour la consommation humaine, est donc définie – par le mouvement rastafari – comme un « poison », qui nourrit l'agressivité humaine, les famines dans le monde, l'obésité et la plupart des maladies[5]. Or, « un esprit sain(t) dans un corps sain(t), c'est la devise rastafari »[6] refusant l'alimentation carnée, typiquement « babylonienne », autoritariste (longtemps esclavagiste).
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Source : https://www.youtube.com/watch?v=0OIzAF1I7g8
- « Sefarim.fr : la Bible en hébreu, en français et en anglais dans la traduction… », sur sefarim.fr (consulté le ).
- Zion, la foi des Rastas, Moïse Culture, éditions l'Harmattan, (ISBN 2747529495)
- Zion, la foi des Rastas, Moïse Culture, éditions l'Harmattan, (ISBN 2747529495) : page 83
- Zion, la foi des Rastas, Moïse Culture, éditions l'Harmattan, (ISBN 2747529495) ; page 106 à 107.
- d'après Zion, la foi des Rastas, Moïse Culture, éditions l'Harmattan, (ISBN 2747529495) ; page 107.