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Agaric

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Agaricus

Les Agarics, aussi appelés Psalliotes[1], sont des champignons à lames basidiomycètes du genre Agaricus, appartenant à la famille des agaricacées. Il en existe de très nombreuses espèces, qui, pour la plupart, se ressemblent fortement. Certaines espèces sont comestibles, mais d'autres sont toxiques, comme l'agaric jaunissant (Agaricus xanthodermus). L'espèce la plus consommée est Agaricus bisporus, cultivé de façon industrielle en champignonnière sous le nom de champignon de Paris. Les espèces « sauvages » croissent de façon souvent abondante, dès les premières pluies de l'été, dans les prés et les taillis, parfois dans les bois clairs.

Étymologie

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Plusieurs origines du nom de genre Agaricus ont été proposées. Il provient peut-être de l'ancien pays Sarmates, où sont connus le peuple Agari (tribu des Agaragantes (en)), le promontoire Agarum et une rivière Agarus, tous situés sur la rive nord de la mer d'Azov, probablement, près de l'actuelle ville de Berdiansk (Ukraine)[2],[3],[4].

A. de Théis écrivait en 1810 :

« Comme la plupart de ces plantes croissent en Grèce, il est à croire que le nom d'Agaric n'exprime pas le lieu où on les trouvait, mais l'usage habituel qu'en faisaient les habitants d'Agarie. Les Sarmates ont de tout temps mangé un grand nombre d'espèces de champignons, même de celles qui parmi nous sont réputés vénéneuses[5]. »

On note également le grec ἀγαρικόν / agarikón, « sorte de champignon ». Il y eut aussi un genre Agaricon [Tourn.] Adans[6].

Le mot Agaricus n'a cependant aucune parenté avec Agarum (nom de genre d'algues Phaeophyceae) dont l'étymologie est tout à fait différente.

Caractéristiques

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Les lamelles d'un champignon de Paris

Les agarics sont des champignons dont les lamelles, libres, sont roses lorsque le champignon est jeune, puis brun-noir à noires lorsqu'il vieillit[7].
La sporée visible sur les chapeaux inférieurs, est brune noirâtre ou noire[7].
Le chapeau, charnu, généralement lisse et blanc chez les exemplaires jeunes, se recouvre ensuite de fibrilles ou de squames de couleur ocrée à mesure qu'il s'ouvre[7].
Le pied est au départ rattaché au chapeau par un voile partiel, qui se transforme ensuite en anneau. Il peut facilement se séparer du chapeau. Il ne porte pas de volve, ce qui permet, entre autres caractéristiques, de distinguer les agarics des amanites blanches mortelles. Une confusion est également possible avec certaines petites lépiotes, mais ces dernières ont des lamelles et des spores blanches[7].

Principales espèces

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Boule de neige (Agaricus arvensis)
(Agaricus arvensis)
Agaricus sp., Parc national Mont Cameroun
  • Agaricus arvensis : agaric des jachères. Parfois appelé boule de neige, c'est un des plus grands agarics, poussant dans les prairies et les endroits découverts. Son chapeau hémisphérique est généralement blanc. Il se distingue des espèces voisines par son odeur anisée assez prononcée et son anneau, dont le bas forme une sorte de roue d'engrenage.
  • Agaricus bisporus : agaric bispore. Rare à l'état sauvage, il est cultivé sous le nom de champignon de Paris.
  • Agaricus bitorquis : agaric des trottoirs. Connu pour percer le bitume des trottoirs urbains.
  • Agaricus campestris : agaric champêtre, appelé aussi rosé des prés. Sans doute le meilleur de tous les agarics, il pousse en groupes importants dans les prés. Le chapeau est blanchâtre, généralement fibrilleux. Les lamelles sont rose vif puis brunes. On le reconnaît en outre à sa forte odeur fongique (odeur de champignon).
  • Agaricus silvaticus : agaric sylvatique ou agaric des forêts. Rencontré essentiellement dans les forêts de conifères. Son chapeau est recouvert de nombreuses écailles brunes. Sa chair rosit fortement à la cassure ou au froissement. Forte odeur fongique. Excellent comestible.
  • Agaricus silvicola : agaric sylvicole, appelé aussi boule de neige des bois. Comme son nom l'indique, cet agaric pousse dans les bois ou les forêts de feuillus. Assez semblable à A. arvensis, il a comme lui une forte odeur d'anis et d'amande (alcool benzylique, anisaldéhyde). Son chapeau est souvent nuancé de jaune. Très bon comestible (se méfier des risques de confusion avec les amanites blanches, et donc bien vérifier la couleur des lamelles et l'absence de volve).
  • Agaricus xanthodermus : agaric jaunissant. Pourrait être confondu avec le précédent, mais son odeur de phénol, plutôt désagréable, n'évoque en rien l'anis. De plus, il jaunit fortement si on le frotte avec le dos de l'ongle. Il pousse surtout à la lisière des bois. Il contient des dérivés du phénol qui irritent le tube digestif (toxique).

Des études dites d'« estimations de l'horloge moléculaire » pour évaluer l'âge de séparation du genre Agaricus de ses plus proches parents biologiques, situent cette séparation entre 33 et 73 millions d'années[8].

L'agaric pouvait être un des multiples constituants de la thériaque de la pharmacopée maritime occidentale au XVIIIe siècle[9].

Les Agarics sont victimes de la voracité d'insectes mycophages, tels que Diaperis boleti, Ula macroptera[10].

Consommation et risques associés

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Presque tous les agarics sont comestibles (à quelques exceptions comme l'agaric jaunissant Agaricus xanthodermus), et d'excellente réputation culinaire.

Cependant :

  • certaines espèces peuvent être confondues avec des amanites toxiques ressemblantes (comme Amanita virosa), qui s'en distinguent cependant par le pied et quelques autres caractéristiques ;
  • en région méditerranéenne, toutes les espèces d'agarics comestibles prélevés dans la nature sont (avec aussi Russula vesca ou Calvatia gigantea) les champignons qui bioaccumulent les deux métaux hautement toxiques que sont le cadmium (Cd) et le plomb (Pb) ; dans la plupart des cas, quand ils sont sauvages, les agarics présentent des taux de ces deux métaux lourds supérieurs aux limites de l'UE pour les champignons cultivés. Mais quand ils sont cultivés sur des substrats propres, leurs cultures commerciales produisent des champignons dont le taux de ces métaux respectent les limites de l'UE pour les champignons cultivés[11].

Liste d'espèces du genre Agaricus

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Agaricus bitorquis
Agaric des champs Agaricus campestris
Agaricus impudicus
Coprinellus micaceus
Macrolepiota Procera

Dans la culture

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Des agarics sont représentés sur une fresque aztèque représentant Tlalocan[27], le paradis de Tlaloc, le dieu de la pluie. Elle se trouve dans le palais de Tepantitla à Teotihuacan[28].

Illustrations

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Références

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(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Agaricus » (voir la liste des auteurs).
  1. Société mycologique de France, « Les noms français des champignons », sur Mycofrance.fr (consulté le ).
  2. Rolfe R. T. et Rolfe F. W., The Romance of the Fungus World, Courier Corporation, , 292–293 p. (ISBN 9780486231051, lire en ligne), « The derivation of fungus names »
  3. Barrington Atlas of the Greek and Roman World, Princeton University Press, , « Map 84. Maeotis »
  4. Dictionary of Greek and Roman Geography, vol. Vol.I, Boston, Little, Brown, and Company, (lire en ligne), « Agari », p. 72 (on Google Books, on archive.org)
  5. A. de Théis. Glossaire de botanique. Dictionnaire étymologique de tous les noms et termes relatifs à cette science. Paris, 1810 : lire en ligne
  6. (en) [PDF] M.A. Donk. The generic names proposed for Polyporaceae. Additions and corrections. Persoonia, Volume 2, Part 2, pp. 201-210. Rijksherbarium, Leiden, 1962 : lire en ligne
  7. a b c et d Raymond Braconnier, Jacques Glandard, Nouveau Larousse agricole, Librairie Larousse, , p. 342
  8. Geml, J., Geiser, D.M & Royse, D.J., « Molecular evolution of Agaricus species based on ITS and LSU rDNA sequences. », Mycological Progress, vol. 3, no 2,‎ , p. 157-176 (DOI 10.1007/s11557-006-0086-8, lire en ligne)
  9. D'après Maistral, in Yannick Romieux, De la hune au mortier, Éditions ACL, Nantes, 1986.
  10. Rémi Coutin, « Insectes mycophages », Insectes, vol. 3, no 138,‎ , p. 4-5 (lire en ligne)
  11. (en) Cengiz Sarikurkcu, Jelena Popović-Djordjević et Mehmet Halil Solak, « Wild edible mushrooms from Mediterranean region: Metal concentrations and health risk assessment », Ecotoxicology and Environmental Safety, vol. 190,‎ , p. 110058 (ISSN 0147-6513, DOI 10.1016/j.ecoenv.2019.110058, lire en ligne, consulté le )
  12. a et b Pilát A. (1951). The bohemian species of the genus Agaricus. Prague, 142 pp.
  13. a et b Murrill WA. (1922). Dark-spored agarics: III. Agaricus. Mycologia 14(4): 200-221.
  14. (1899). Spegazzini C. (1899). Fungi argentini novi vel critici. Anales Mus. Nac. Buenos Aires 24: 167-186.
  15. Peck CH. (1895). New species of Fungi. Bull Torrey Bot Club 22: 198–211.
  16. a et b Geml J, Laursen GA, Nusbaum HC, Taylor DL. (2007). Two new species of Agaricus from the subantarctic. Mycotaxon 100: 193-208.
  17. a b c d et e (en) Lebel T, Syme A., « Sequestrate species of Agaricus and Macrolepiota from Australia: new species and combinations, and their position in a calibrated phylogeny », Mycologia,‎ (DOI 10.3852/11-092)
  18. Parra LA, Villarreal M, Esteve-Raventos F. (2002). Agaricus endoxanthus una specie tropicale trovata in Spagna. Rivista di Micologia 45(3): 225–233.
  19. Parra LA, Arrillaga P. (2002). Agaricus laskibarii. A new species from French coastal sand-dunes of Seignosse. Doc Mycol 31(124): 33–38.
  20. Remy L. (1964). Contribution à l'étude de la flore mycologique briangonnaise (Basidiomycetes et Discomycetes). Bull. trimestriel Soc. Mycol. France 80: 459-585.
  21. Nauta MM. (1999). The Mycoflora of the Falkland Islands: II. Notes on the genus Agaricus. Kew Bulletin 54(3): 621-635.
  22. a et b (en) Callac P, Guinberteau J, « Morphological and molecular characterization of two novel species of Agaricus section Xanthodermatei », Mycologia, vol. 97, no 2,‎ , p. 416–24 (PMID 16396349, DOI 10.3852/mycologia.97.2.416)
  23. Raithelhuber J. (1986). Nomina nova. Metrodiana 14: 22.
  24. Singer R, Moser M. (1965). Forest mycology and forest communities in South America. Mycopathol. Mycol. Appl. 26: 129-191.
  25. Heinemann P. (1986). Agarici Austroamericani VI. Aperçu sur les Agaricus de Patagonie et de la Terre de Feu. Bull. Jard. Bot. Belg. 56: 417-446.
  26. Gerault, A. 2005. Florule évolutive des basidiomycotina du Finistère - Homobasidiomycetes - Agaricales: 22.
  27. Céline du Chéné et Laurent Paulré, « Les champignons sortent du bois, épisode 3/4 : Les mondes invisibles » [audio], sur Radiofrance,
  28. Arnaud Exbalin, « À la découverte des champignons hallucinogènes du Mexique », The Conversation,‎ (HAL hal-02145995, lire en ligne)

Bibliographie

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  • Pierre Montarnal : Le petit guide : Champignons (Genève, 1964 ; Paris-Hachette, 1969).
  • Régis Courtecuisse et Bernard Duhem : Guide des champignons de France et d'Europe (Delachaux & Niestlé, 1994-2000).

Liens externes

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