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Cyanus segetum

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Bleuet, Centaurée bleuet

Cyanus segetum, appelé Bleuet en Suisse, en France, en Belgique et en Vallée d'Aoste[1], ou Centaurée bleuet[2] au Canada et en Belgique, est une espèce de plante à fleurs de la famille des Astéracées (anciennement Composées) provenant majoritairement d'Asie et des échanges commerciaux internationaux ayant permis son exportation mondiale rapide (les premiers ayant eu lieu vers l’Europe et l’Amérique du Nord)[3]. Très souvent adventice des champs de céréales, cette espèce fait partie des plantes messicoles qui deviennent de plus en plus rares. Il est parfois appelé Audifoin, Barbeau, Blavelle, Bleuet des champs, Casse-lunettes ou Fleur de Zacharie.

Description

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Centaurées cultivées.

C'est une plante herbacée annuelle[4] aux tiges de couleur vert grisâtre, d'aspect velouté, aux feuilles lancéolées ou pennatilobées, aux fleurs bleues, pourpres, blanches ou roses aux fleurons périphériques étalés. Sous le capitule, s'observent des bractées à bords ciliés (cils courts et réguliers, généralement bruns). La floraison a lieu entre les mois d'avril et novembre[5].

Déclin et génétique

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Espèce annuelle qui peut être rencontrée sur différents types de sols, même si elle préfère les alluvions argilo-sableuses, cette messicole a régressé voire a disparu d'une grande partie de son aire naturelle de répartition[6]. Les populations plus disséminées et beaucoup plus fluctuantes, se retrouvent sporadiquement dans des milieux de substitution comme les bords de routes et les chemins perturbés[7], terrains moins soumis à l’épandage de désherbant[8]. Face à la disparition des bleuets des champs, des programmes d'actions ont été mis en place dans des régions de France[9].

Abeille butinant un bleuet.

Une étude a comparé les traits de graines anciennes conservées en banque de graines par les conservatoires botaniques et les bleuets contemporains, montrant que l'espèce subit une évolution génétique rapide qui concerne des traits importants pour l'espèce[10].

Statuts de protection, menaces

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L'espèce n'est pas encore considérée comme étant menacée en France. En 2021 elle est classée Espèce de préoccupation mineure (LC) par l'UICN.

Toutefois localement l'espèce se raréfie : elle est considérée « quasi menacée » (NT), proche du seuil des espèces menacées ou qui pourrait être menacée si des mesures de conservation spécifiques n'étaient pas prises, dans la région Poitou-Charentes, Bretagne, Franche-Comté, Haute-Normandie et Limousin ; elle est considérée'« vulnérable » (VU) en Picardie, Aquitaine et Corse ; « en danger » (EN) en Nord-Pas-de-Calais.

Formes du bleuet

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Lors de la semence le bleuet a une forme conoïde (forme d’un cône) ou ovoïde (forme ovale) avec des ellipsoïdes (qui ont la forme d'une ellipse) aplanies, tout cela à base arrondie composée d'ombilic hilaire décentrée.[pas clair] Il possède également des aigrettes (touffe de poils) à soies non plumeuses qui sont persistantes et rousses d'une longueur d'environ les trois quarts de l'akène (le fruit sec d'une plante)[11].

La feuille du bleuet est non décurrente (le limbe est nettement séparée de la tige). Les feuilles basales (feuilles qui poussent au niveau de la partie inférieure d'une tige) sont entières et très peu dentées ou pennatipartites (avec des échancrures qui dépassent de la moitié de la feuille) ou encore des divisions linéaires. Le bleuet possède également un involucre (une collerette) de 1 à 1,5 cm de long[12].

Caractéristiques

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Organes reproducteurs
Graine
Habitat et répartition
  • Habitat type : annuelles commensales des cultures acidophiles, mésohydriques, mésothermes
  • Aire de répartition : cosmopolite, sur sites ensoleillés

Données d'après Baseflor[13].

Le bleuet est sensible à des maladies comme l’oïdium, la rouille, le mildiou, et peut subir des attaques de pucerons[14].

Taille

Le bleuet peut atteindre une taille allant de 50 cm jusqu’à 1 mètre.

Le bleuet compte deux moyens principaux de culture, la première en tant que plante annuelle/domestique :

  • sol terreux (classique) ;
  • possibilité de repiquage.

Ou bien en tant que plante bisannuelle dans de grands espaces :

Dans les deux cas, le bleuet peut en raison de sa robustesse se planter en toutes saisons selon les différents modes de culture utilisées et sa floraison sera effective l’année suivant la plantation.

Données d'après Rustica[15].

  • Cyanus arvensis Moench, Methodus 561. 1794, nom. illegit.
  • Cyanus cyanus (Linnaeus) Hill, Hort. Kew. 64. 1768, nom. inadmiss.
  • Centaurea cyanus L., Sp. Pl., 2 : 911. 1753
  • Cyanus vulgaris Delarbre, Fl. Aubergne, ed. 2. 203. 1800, nom. illegit.
  • Leucacantha cyanus (Linnaeus) Nieuwland & Lunell, Amer. Midl. Naturalist 5: 71. 1917.

Utilisations médicinales et culinaires

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Une crème glacée à la centaurée vendue en Europe de l'Est (Biélorussie et Ukraine).
Des centaurées destinées à l'usage culinaire.

L'hydrolat (« eau de bleuet ») ou la décoction de bleuet était prescrite en collyre en cas d'irritation des yeux et des paupières et pour lutter contre la conjonctivite (d'où son nom vernaculaire de Casse-lunettes). Elle est indiquée pour les inflammations de la peau et des muqueuses (bain de bouche)[16] et en cosmétique (démaquillant pour les yeux). En infusion, ses fleurs séchées sont conseillées pour les inflammations des reins, la goutte ou les rhumatismes[17].

Les fleurs comestibles s'utilisent dans les desserts (mousses, salades de fruits ou gâteaux). Elles se retrouvent également dans le thé Lady Grey.

Le bleuet dans la culture

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Bleuet des champs ou barbeau.

Sous son ancien nom de barbeau, le bleuet est à l'origine du motif décoratif « au barbeau » (semis de fleurs) ou des « barbeaux » (bordures de fleurs en guirlande) très prisés sur les services de porcelaine ou de faïence, notamment chez les manufactures de Sèvres ou de Tournai, et qui ont eu la faveur de la reine Marie-Antoinette[18].

Le bleuet est souvent assimilé à une mauvaise herbe au vu de sa prolifération et de son extrême résistance, il est également comparé au coquelicot[réf. nécessaire].

Le bleu bleuet ou bleu barbeau est une nuance de bleu tirant sur le gris.

Cette fleur voyait son nom attribué au 21 prairial du calendrier républicain / révolutionnaire français, généralement chaque « 9 juin » du calendrier grégorien.

À l'époque de l'affaire Dreyfus, à la fin du XIXe siècle, le bleuet porté à la boutonnière est un signe de ralliement des antidreyfusards[19],[20].

Le bleuet de France porté à la boutonnière est le symbole de la mémoire et de la solidarité envers les anciens combattants, les victimes de guerre, les veuves et les orphelins.

Jusqu’en 1955, au moment de la fête des mères on faisait des bouquets bleu, blanc, rouge composés de bleuets, marguerites et coquelicots[réf. nécessaire].

Dans le langage des fleurs, la bleuet symbolise la richesse, l'amour timide ou la délicatesse[21].

Le terme « bleuet » est apparu en France en 1380 ; il désigne alors la fleur des champs par sa couleur bleue. À ne pas confondre avec le « bleuet » qui désigne une myrtille au Canada et aux États-Unis[22].

En peinture

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Notes et références

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  1. Lo Gnalèi - Guichet linguistique.
  2. Voir sur especes.be.
  3. CBN Brest, Le Bleuet - Centaurea cyanus L., CBN Brest (lire en ligne), p. 66-68
  4. P. Fournier, Les Quatre Flores de France, éd. P. Lechevalier, Paris, 1961.
  5. Sylvie Corré, Le Bleuet, une histoire de bleu, Limoges, Les Éditions du Sable fin, , 120 p. (ISBN 978-2-9539489-4-3, lire en ligne).
  6. Solène Bellanger, « Étude de la biologie d'une messicole en régression : le bleuet (Centaurea cyanus L.) », thèse. Institut national de la recherche agronomique AgroSup Dijon, 2011, 227 p., ill.
  7. J. Vallet, C. Mesnage, M. Rambaud, P. Lacroix, Établissement d'une liste régionale et état des lieux des plantes messicoles en Pays de la Loire : contribution à la déclinaison régionale du plan national d'actions en faveur des messicoles, DREAL Pays de la Loire. Conservatoire botanique national de Brest / Conservatoire botanique national du Bassin parisien, 2013, 27 p.
  8. Philippe Jauzein, « L’appauvrissement floristique des champs cultivés ». Dossier de l’environnement de l’INRA, n° 21, 2001, p. 67.
  9. Les Messicoles. Vienne Nature : Fontaine-le-Comte, 2018.
  10. Thomann, M., Imbert, E., Engstrand, R. C., & Cheptou, P. O. (2015). Contemporary evolution of plant reproductive strategies under global change is revealed by stored seeds. Journal of evolutionary biology, 28(4), 766-778 (résumé).
  11. « Hypp : encyclopédie en protection des plantes - Description de la plante », sur ephytia.inra.fr (consulté le ).
  12. « Fiche espèce », sur infoflora.ch (consulté le ).
  13. Julve, Ph., 1998 ff. - Baseflor. Index botanique, écologique et chorologique de la flore de France. Version du 23 avril 2004.
  14. « Bleuet des champs (Centaurea cyanus) ou barbeau bleu : plantation, culture », sur Binette & Jardin (consulté le ).
  15. « Comment cultiver le bleuet des champs (Centaurea cyanus) », sur Rustica.fr (consulté le ).
  16. G. Millanvoye, Mini-encyclopédie des médecines naturelles, France Loisirs, Paris, 1986 (ISBN 2-7242-2864-2)
  17. Anne-Sophie Nogaret, La phytothérapie, Editions Eyrolles, , p. 27.
  18. Dictionnaire des motifs de la faïence fine imprimée en Belgique
  19. Le Figaro, 15 novembre 1898, p. 1.
  20. Joseph Reinach, Histoire de l'affaire Dreyfus, t. V (Rennes), Paris, Fasquelle, 1905, p. 116.
  21. Anne Dumas, Les plantes et leurs symboles, Éditions du Chêne, coll. « Les carnets du jardin », , 128 p. (ISBN 2-84277-174-5, BNF 37189295).
  22. « Bleuet : bienfaits de ce fruit qui ressemble à la myrtille », sur passeportsante.net, (consulté le ).

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Articles connexes

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Liens externes

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