4^)0 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE
Cherche encore à se pénétrer . yaincue elle ne peut se rendre Et ne saurait ni se comprendre Ni consentir à s'ignorer.
C'est dans cette même ode, si remarquable à tant d'égards, que le poète invoque la volupté. « Que l'ambition de connaître, s'écrie- t-il, cède à la douceur du plaisir ». La merveille du XVllI* siècle est d'avoir su concilier l'une et l'autre, d'avoir lait de la science un plaisir de bonne compagnie, et d'avoir porté au plus haut point l'appétit du plaisir et celui de la connaissance. «Volupté, volupté... » chantait La Fontaine. La Mothe est plus méthodique :
Parmi nous ne t'es-tu montrée Que pour t'y faire aimer en vain ? Il n'est point de vœux qui t'attirent ; Tu souffres que nos cœurs expirent, Lentes victimes de l'ennui...
J'ai;[souligné ce dernier vers. J'ai la faiblesse qu'on voudra bien excuser d'être^^sensible à son charme modéré... Et les deux premiers me font penser à l'appel éperdu de Baudelaire : « Volupté, Fan- tôme élastique... »
Le choix de M. Maurice Allem est partout guidé par un goût très délié auquel s'ajuste le souci de mettre au jour tout ce qui, dans ce siècle trop peu «poétique» à son gré — et trop civilisé peut-être aussi, car la poésie ne va pas sans quelque barbarie — offre un tant soit peu de « lyrisme ».
On ne saurait lui reprocher aucune omission grave. Au con- traire, il lui faut savoir gré d'avoir négligé des pièces qui encom- brent les recueils de « morceaux choisis », au profit de celles qui sont vraiment caractéristiques. Le choix que M. Allem a fait dans l'œuvre de Delille est celui d'un homme qui goûte la poésie pour elle-même et qui sait la découvrir partout où elle est.
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M. Mario [Meunier, à qui l'on doit une bonne traduction du
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