208 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE
OU bien parce qu'il ne m'est pas naturel de me sou- mettre aux meubles, à la cheminée : exactement, de les reconnaître.
��Quelle humiliation me vient de ces choses diffi- ciles : fenêtre où l'on regarde, cheminée pour s'appuyer, et ces trois pas à partir du lit. (Pourquoi les fait-on plus facilement, en mettant les mains dans les poches ; et en supposant que l'on va loin, qu'il n'y a pas à tenir compte de ces premiers obstacles...)
Ainsi je retrouve la part machinale de ma vie : comme si mon corps seul avait été préparé à se guérir...)
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Je suis descendu à midi, et je suis resté assis au soleil, sur une pierre. L'eau coule à la fontaine continuellement. Un long crin de cheval tombé sur l'eau donne au fond du bassin, en ombre, un collier de perles inégales. A cause des façons irrégulières dont l'eau s'attache à lui.
Je le regarde sans plaisir. Il semble, à chaque mo- ment, que je doive rappeler mes forces et tâcher à les réunir, loin qu'elles me reviennent d'elles-mêmes. Une surprise les disperse.
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Je ne prête pas attention à cette chambre épuisée. Mais que trouvé-je ailleurs ? Des champs inutiles, un pays trop grand. Seul me retient ce saule qui pleure devant une maison, dont les arceaux moisis lui ressem- blent par la couleur, et reproduisent sa forme.
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