effarer
Apparence
Étymologie
[modifier le wikicode]- (Vers 1200) Preudom qui si ies efferes, « troublé, bouleversé » — (Jean Bodel, Le Jeu de saint Nicolas), (XIVe siècle) Sire roi Guiteclin, n’aiés chiere effarée — (Tristan de Nanteuil).
- Étymologie obscure :
Verbe
[modifier le wikicode]effarer \e.fa.ʁe\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : s’effarer)
- Troubler tellement une personne ou un animal que son air et ses yeux ont quelque chose de hagard, frapper de quelque trouble moral qui se peint sur la physionomie.
Un bruit se produisit à ses pieds qui l’effara, et une sarcelle se jeta à l’eau en se sauvant effrayée.
— (Hector Malot, En famille, 1893)Des lapins trottaient déjà et j’effarai des oiseaux.
— (Sidonie-Gabrielle Colette, Le Képi, Fayard, 1943 ; réédition Le Livre de Poche, 1968, page 109)Les oiseaux innombrables nichent dans les falaises escarpées, et effarés par la sirène des navires, s'envolent en nuages bruyants.
— (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)J’ai rencontré, parmi mes camarades de réserve, de hauts fonctionnaires, des chefs de grandes entreprises privées. Tous, comme moi, s’effaraient d’être contraints à des besognes paperassières que, dans le civil, ils auraient abandonnées aux plus modestes de leurs sous-ordres.
— (Marc Bloch, L’Étrange Défaite, chapitre 3 : La déposition d’un vaincu, 1940)
- Frapper de terreur, effrayer.
Il est venu tout effaré nous dire cette nouvelle.
Pourquoi vous effarer de si peu de chose ?
Après être resté un moment l’oreille tendue, ne respirant pas pour mieux entendre, un frisson me fit tressaillir, le silence de la lande m’avait effaré ; j’avais peur.
— (Hector Malot, Sans famille, Dentu E., 1887, pages 1-347)Ce jour-là, Pierre ne raisonna pas, prit une voiture, donna l’adresse, pour être sûr de ne pas s’effarer et tourner court, en chemin.
— (Émile Zola, Les Trois Villes : Paris, 1897)
- Faire pâlir; faire perdre son fard.
- (Sens figuré) (Pronominal)
Les bougies s’effarèrent, sous le vent de la fenêtre grande ouverte.
— (Émile Zola, Le Docteur Pascal, G. Charpentier, chapitre V, 1893)
- (Pronominal) Devenir hagard.
L’homme ne répondit pas, arrondit des yeux inquiets d’idiot qui s’effare.
— (Émile Zola, Paris, 1897)
Synonymes
[modifier le wikicode]Dérivés
[modifier le wikicode]Traductions
[modifier le wikicode]- Allemand : erschrecken (de), bestürzt machen (de), verwirren (de), verschrecken (de)
- Anglais : alarm (en)
- Arabe : أَفْزَعَ (ar) ʾafzaʿa, رَوَّعَ (ar) rawwaʿa, أَرْعَبَ (ar) ʾarʿaba
- Catalan : alarmar (ca), esglaiar (ca), esfereir (ca), esverar (ca), esparverar (ca)
- Espagnol : asustar (es), espantar (es)
- Ido : trublar (io)
- Néerlandais : bang maken (nl)
- Roumain : speria (ro)
Prononciation
[modifier le wikicode]- France (Île-de-France) : écouter « effarer [e.fa.ʁe] »
- Lyon (France) : écouter « effarer [Prononciation ?] »
Anagrammes
[modifier le wikicode]→ Modifier la liste d’anagrammes
Références
[modifier le wikicode]- ↑ « effarer », dans Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 1872–1877 → consulter cet ouvrage
- ↑ « effarer », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (effarer), mais l’article a pu être modifié depuis.