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noyer

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.
Voir aussi : Noyer
(Nom commun) (Vers 1150) De l’ancien français noier, du latin nucalis (« de noix ») devenu *nucarius, de nux (« noix »).
(Verbe) (1100) De l’ancien français neier, du latin necare (« tuer ») qui a pris le sens spécialisé de « tuer par immersion ». Le sens de « recouvrir d’eau » apparaît en 1500 ; celui de « faire absorber dans un ensemble vaste ou confus » au XVIIe siècle. La forme pronominale apparaît en 1774.
Singulier Pluriel
noyer noyers
\nwa.je\
Un noyer (1).
Feuillage et fruit du noyer (1)
Du noyer (2).

noyer \nwa.je\ masculin

  1. (Botanique) Grand arbre à feuilles caduques alternes imparipennées, aux petites fleurs femelles verdâtres réunies par deux à quatre et donnant des noix (drupes indéhiscentes) (Juglans L.).
    • La route parcourt une campagne fertile et variée par des jardins, par des plantations de noyers, et par des coteaux plantés de vignes : à gauche, ou suit presque constamment le cours de l’Yonne; […]. — (Girault de Saint-Fargeau, Guide pittoresque du voyageur en France, Firmin Didot frères, 1837, volume 1 (Route de Paris à Genève : Département de l'Yonne), page 1)
    • Je tuai bientôt mon second tourdre (tourdre : grive), mais plus petit que le premier, à la nuit tombée, le distinguant à peine, sur un noyer dans le champ de M. de La Peyrouse, je crois, au-dessus de notre Pelissone (id est : de notre vigne Pelissone). — (Stendhal, Vie de Henri Brulard, tome II, Édition Henry Debraye, Librairie ancienne Honoré et Édouard Champion, Paris, 1913, p.43 → lire en ligne)
    • Le défunt était en effet recouvert d’un amas de feuillages et de branches, où l’on identifia des tiges de menthe et de noyer, voire d’angélique, ainsi que des feuilles de noyer. La menthe, à l’arôme puissant, est conseillée dans les traités d'embaumement dès la fin du Moyen Âge. Le noyer est connu pour favoriser la conservation, en raison de son importante teneur en tanins. — (Patrice Georges, L’embaumement médiéval des nantis, Pour la Science, 1er janvier 2006)
    • Nous semons du blé sous des noyers; le blé, bien malgré lui, va subir la présence de l’arbre. — (Christian Dupraz, Fabien Liagre, Agroforesterie: des arbres et des cultures, 2008, page 133)
    • L’allélopathie peut aussi affecter des arbres, comme on le sait depuis toujours pour le noyer. Le noyer est allélopathique par ses racines, par ses fruits et par ses feuilles. — (Jean-Marie Pelt, Cessons de tuer la terre pour nourrir l'homme ! : Pour en finir avec les pesticides, 2012)
    • Certaines espèces jouent sur plusieurs moyens de dispersion, comme le noyer (Juglans regia), qui est disséminé à la fois par gravité, par des oiseaux ou des mammifères (zoochorie). — (Aux origines des plantes, tome 1, Collectif sous la direction de Francis Hallé, Fayard 2008)
    • Ainsi le noyer réduit le développement d’un couvert végétal en libérant de la juglone, l’acacia émet des composés volatils pour empêcher les prédateurs de manger ses feuilles. — (Les champignons au service de l'agroécologie, La Recherche, 23 novembre 2020)
  2. (Par métonymie) Le bois du noyer.
    • Sans attendre sa réponse, elle se rendit à la cuisine où il la suivit, jetant un bref regard circulaire à la pièce avant de s’installer à son invitation sur l’une des chaises paillées autour de la table de noyer. — (Danielle Stamenkovic, Les Anges Gardiens des Collines, 2002, page 257)
    • Ici c’est la réserve de bois commence Commont. Là, du noyer de première qualité. Tu peux remarquer les veines qui forment les lignes légères comme de la fumée. De la racine de noyer, c’est à dire la racine principale. — (Gilbert Bordes, L’année des coquelicots, chapitre 24, 2013)
    • Nous trouvâmes des trésors anciens que l’on retapa, comme des vieux meubles en noyer ou la vaisselle qui avait servi pour l’auberge durant plus d’un demi-siècle. — (Stéphanie Bideau, Fanny, juste un papillon, 2014, page 103)

Apparentés étymologiques

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noyer \nwa.je\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se noyer)

  1. Asphyxier par immersion.
    • J’ai failli moi-même être englouti avec mon cheval par les sables mouvants du Tahaddart, entre Tanger et Azila, et j’ai manqué me noyer dans l’embouchure du Tensift. — (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, page 106)
    • J’avais l’impression de me noyer et une angoisse terrible, celle de la mort elle-même m’étreignit. — (Henri Alleg, La Question, 1957)
    • Noyer un homme, un chien. — Il le jeta dans l’eau et le noya. — Il s’est noyé dans la rivière.
  2. (Sens figuré) (Mécanique) Remplir un moteur de liquide : essence, eau
    • Ah ben bravo ! D’avoir roulé sur cette route inondée, t’as noyé ton moteur !
    • Maintenant que tu as appuyé une dizaine de fois sur le starter, ton moteur est noyé.
  3. Inonder ; recouvrir d’eau.
    • Les colleurs d’affiches après avoir enduit de colle très liquide le panneau d’affichage appliquent leur papier en le noyant littéralement de colle pour que l’allongement soit rapide et le glissement facile. — (Papyrus : Revue de toutes les industries du papier, de l'imprimerie, & du livre, 1920, vol. 1-2, page 94)
    • Les pluies ont noyé la campagne.
    • Le déluge noya toute la Terre.
    • Les écluses qu’on lâcha noyèrent deux lieues de pays.
    • Des yeux noyés de larmes, des yeux pleins de larmes
  4. Faire disparaître dans la masse.
    • Des hommes mûrs pleuraient à la vue du drapeau étoilé soutenu par tout le corps de ballet noyé sous les clartés des projecteurs. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 213 de l’édition de 1921)
    • Noyer un clou : Enfoncer la tête d’un clou dans la masse du bois.
  5. (Sens figuré) S’alcooliser pour éviter d’affronter un problème.
    • Si je pensais que le souverain bien fût la joie, je ne douterais point qu’on ne dût tâcher de se rendre joyeux, à quelque prix que ce pût être, et j’approuverais la brutalité de ceux qui noient leurs déplaisirs dans le vin, ou les étourdissent avec du pétun. — (René Descartes, « Lettre à Élisabeth Egmond, du 6 octobre 1645 », dans Correspondance avec Élisabeth, Presses électroniques de France, 2013)
  6. Faire absorber et disparaître dans un ensemble vaste ou confus.
    • Il faut sans cesse se bidonner. Tout est noyé dans l’esclaffement, si bien que ce qui se dit de sérieux semble tout aussi dérisoire que la dérision qui vient d’en être produite. — (Jean-Loup Chiflet, Dictionnaire amoureux de l'Humour, éditions Plon, 2012)
    • Noyer les couleurs, les détails, les contours.
  7. (Pronominal) Se suicider en se jetant à l’eau.
    • Dans un accès de désespoir, il alla se noyer.
  8. Se perdre.
    • C’est un homme qui se noie, se dit d’un homme qui se ruine, qui se perd.
    • L’espace d’un instant, elle s’est vue finir à la rue. « Je n’y arrivais plus, raconte Sonia, 41 ans. Je ne savais pas où demander de l’aide. » (…) Alors, elle s’est peu à peu noyée dans le quotidien. — (Marie Charrel et Zeliha Chaffin, Illectronisme : les laissés-pour-compte du tout-numérique, Le Monde, le 7 septembre 2021)
    • Elle est très souriante, un peu mutine même, mais ne laisse aucune échappatoire à la candidate du Front national, qui se noie en direct.— (Véronique Groussard, Anne-Sophie Lapix écartée du débat de l’entre-deux-tours : c’est quoi, le problème ?, L’Obs, 14 avril 2022)
  9. (Jeux de boules) Pousser une boule au delà d'une certaine ligne nommée noyon, qui est après le but.

Proverbes et phrases toutes faites

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Prononciation

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Modifier la liste d’anagrammes

  • noyer sur l’encyclopédie Wikipédia

Références

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