Ce trimestre, un bulletin ouvert vers l’interdisciplinaire, avec un dossier placé sous la responsabilité de Samuel BIANCHINI, chercheur à EnsadLab, le laboratoire de l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs (Université PSL). Ce dossier débute par un long édito de Samuel BIANCHINI qui, de fait, constitue lui-même une contribution notable à ce Bulletin, en offrant l’occasion de mener une réflexion sur « les artistes comme agents doubles », à la fois utilisateurs de l’IA, mais qui pourraient aussi y contribuer en lui apportant des dimensions échappant «traditionnellement au monde de la raison et, encore plus, du calcul». Antoine PICON (membre à la fois de l’École nationale des Ponts et Chaussées et de la Harvard Graduate School of Design) propose ensuite une réflexion autour du positionnement de l’architecture face à l’évolution de l’IA, particulièrement après le « vrai coup de tonnerre (. . .) survenu avec l’apparition (. . .) de programmes d’intelligence articifielle générative ». La contribution collective de Lucie ADDÉ, Serge FARAUT, Jean-Pierre GOULETTE, Sandra MARQUES et Andrea URLBERGER, membres du LRA (Laboratoire de Recherche en Architecture, Toulouse), nous propose ensuite de voyager au travers de l’histoire du LRA et des liens successifs qu’il a entretenus avec l’IA depuis une trentaine d’années, depuis ses liens avec l’IA symbolique jusqu’à une réflexion sur « les potentiels et verrous de l’IA générative dans le domaine de l’architecture », en passant par l’utilisation concrète de l’IA générative dans le cadre de l’enseignement auprès d’élèves de l’ENSA Toulouse. Sarah FDILI ALAOUI (Creative Computing Institute à Londres, et Université Paris Saclay), nous parle ensuite de l’IA qui peut « désormais analyser et interpréter des mouvements humains complexes, générer de nouvelles séquences de mouvement et même agir comme des interprètes autonomes » apportant de fait une véritable et nouvelle contribution à la création, par exemple
des chorégraphies. Anthony MASURE (Haute École d’Art et de Design de Genève) propose une réflexion sur
« le design face aux technologies génératives » dont les « productions sans auteurs ni autrices suscitent tout autant l’émerveillement que des débats au sein de la communauté créative » en articulant cette réflexion en trois temps dans un projet pilote de la HEAD - Genève. Dominique MOULON, commissaire d’exposition et membre de l’École des arts de la Sorbonne (EAS), nous présente « quatre études de cas d’œuvres d’artistes (. . .) où l’intelligence artificielle est à considérer tant du point de vue du sujet que de celui de l’outil et de la forme. » Finalement, plutôt que de « développer des algorithmes », « modéliser des données » ou « produire des techniques », Hugo SCURTO (normalien, puis artiste, designer et chercheur indépendant) propose, au travers de trois de ses « recherches-créations » impliquant, entre autres, de l’intelligence artificielle, trois propositions alternatives afin que l’apprentissage machine devienne le « matériau de création ». À la fin de ce bulletin, vous trouverez les comptes rendus de PDIA 2024, G2AS’24 et HIA 2024, ainsi que la liste des thèses et HDR soutenues durant le deuxième trimestre de cette année.