bouter
Étymologie
modifier- (XIe siècle) Du vieux-francique *bōtan (« frapper, pousser ») [1] → voir beat en anglais ; plus avant, d’un étymon indo-européen *bhā̆u-, bhū̆- (« frapper ») qui donne le latin re-futo (« repousser (une accusation), réfuter ») et fust-igo (« battre, fustiger »).
- L’hypothèse qui sépare bouter (« mettre ») et bouter (« bourgeonner, faire des boutons ») ne se justifie pas : le lien est évident entre « pousser, exercer une pression » et « bourgeonner » (→ voir pousser).
Verbe
modifierbouter \bu.te\ transitif et intransitif 1er groupe (voir la conjugaison)
- (Vieilli) Mettre, pousser.
Je suis ci venue de par Dieu le roi du Ciel, corps pour corps, pour vous bouter hors de toute France.
— (Jeanne d’Arc aux Anglais, 1429)Ô doux papier, qui souffre être posée
— (François Ier, Œuvres poétiques [édition critique par J.-E. Kane], Rondeaux, no 4 ; Éditions Slatkine, Genève, 1984, page 76)
Sur ta blancheur la plume maculée,
Ne prends regret qu’on gâte ta beauté,
Car le propos qui sur toi est bouté
Si bien l’entends, accroît ta renommée.En 1254, il ordonna que les filles de joie fussent boutées tant des champs comme des villes et dépouillées de leurs biens.
— (Yves Guyot, La Prostitution, 1882)Boiseriot se débattait, mais le jeune gars le bouta dans la haie, le derrière en plein dans les épines.
— (Ernest Pérochon, Nêne, 1920)
- (En particulier) (Belgique) (Suisse) (Vieilli, encore courant en Suisse romande et en Belgique) bouter le feu : Mettre le feu.
Ohé ! ohé ! l’ami, gardez-vous bien de bouter le feu à votre escopette.
— (Aloysius Bertrand, Gaspard de la nuit, 1842)Ils boutèrent le feu aux quatre coins des immeubles.
— (André Gide, Journal, 28 août 1914)Selon les résultats de l’enquête du parquet de Courtrai, le feu aurait été bouté par les parents de la fille, qui voulaient mettre fin à leurs jours.
— (lavenir.net, “Une fille de 11 ans évite un drame familial à Roulers”, dimanche 13 avril 2014)Nous boutons le feu dans un tas d’abattis, derrière la maison, et y jetons les branchages qui jonchent le terrain.
— (Pierre Bergounioux, Carnet de notes 2011-2015, Verdier, 2016, page 121)Et, en ce point le plus élevé de tous, a été construit un bûcher auquel ils s'apprêtent à bouter le feu de leurs torches qui crépitent dans la nuit.
— (Vincent Gessler, Cygnis, L'Atalante, 2010, page 66)
- (Métiers) (Désuet) Ôter la chair d’une peau, nettoyer avec le boutoir.
- (Métiers) (Désuet) Piquer les épingles sur un support [2].
Les rouleaux de cardes sont munis de garnitures qui sont des bandes de tissus ou de cuir dans lesquels on a bouté de fines pointes d’acier.
— (D. de Prat, Nouveau manuel complet de filature; 1re partie : Fibres animales & minérales, Encyclopédie Roret, 1914)
- (Marine) Pousser.
- Bouter à l’eau, pousser à l’eau, faire sortir du port.
- Bouter au large, pousser au large.
- (Par extension) Pousser au gras, pour un vin.
Les vins de cette année sont sujets à bouter.
Du vin bouté.
Synonymes
modifierDérivés
modifier- arcboutant
- boutage
- boutefeu
- bouteur
- boute-en-train
- boutis
- boutoir
- contrebouter
- débouter
- rebouter
- rebouteux
Traductions
modifierPrononciation
modifier- La prononciation \bu.te\ rime avec les mots qui finissent en \te\.
- France (Lyon) : écouter « bouter [Prononciation ?] »
- France (Lyon) : écouter « bouter [Prononciation ?] »
- Somain (France) : écouter « bouter [Prononciation ?] »
Homophones
modifierAnagrammes
modifier→ Modifier la liste d’anagrammes
Références
modifier- [1] « bouter », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
- [2] Antoine de Rivarol, Dictionnaire classique de la langue française, 1827
- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (bouter), mais l’article a pu être modifié depuis.
Étymologie
modifierVerbe
modifierbouter *\Prononciation ?\ transitif (voir la conjugaison)
- Frapper, heurter.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
- Pousser, presser.
S’il eust une nue espee
— (Floire et Blancheflor, manuscrit 375 français de la BnF, fol. 249r. c, vers 1150)
Tost l’eust en son cuer boutee
- Mettre, placer.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
- Toucher, appuyer.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
- Toucher, aboutir.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
- Entrer, rentrer, introduire.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
- Pousser, bourgeonner.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
- Être poussif.
Variantes
modifierSynonymes
modifierDérivés
modifier- boutant
- boute, coup porté
- boutecul
- bouteculer
- boutee, poussée
- boutement, action de frapper
- bouteor
- bouteret, battant
- bouterie
- bouteril, bouton, nombril
Dérivés dans d’autres langues
modifier- Français : bouter
Références
modifier- Frédéric Godefroy, Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, édition de F. Vieweg, Paris, 1881–1902 → consulter cet ouvrage
Étymologie
modifier- Étymologie manquante ou incomplète. Si vous la connaissez, vous pouvez l’ajouter en cliquant ici.
Verbe
modifierbouter \Prononciation ?\ 1er groupe (voir la conjugaison) (graphie inconnue)
- Se bouturer, prendre racine.
- Creuser une taupinière.
Références
modifier- Jean-Marie Renault, Glossaire du parler de Trémeur, Famille Renault, 2008, 49 pages → [version en ligne] / [texte en ligne]