[go: up one dir, main page]

Voir aussi : batir

Étymologie

modifier
(Verbe 1) De l'ancien français bastir (« faufiler, entrelacer »), lui même de l'ancien bas francique *bastian « assembler, entrelacer des fibres libériennes » (→ voir bestan « ravauder » en vieux haut allemand, le moyen néerlandais besten « rapiécer », « lacer, lier, entrelacer »), de *bast « liber », qui donne l’allemand Bast, le néerlandais bast.
(Verbe 2) Du sens de « tisser », on est arrivé à celui de « faire une clôture constituée de pieux entrelacés de brindilles », puis simplement « édifier, construire ». Le TLFi[1] ne retient pas l’hypothèse de Littré[2] d’un lien avec bât ou bâton.

Verbe 1

modifier

bâtir \bɑ.tiʁ\ 2e groupe (voir la conjugaison)

  1. (Couture) Agencer, disposer les pièces d’un vêtement en les faufilant, en les assemblant avec de grands points d’aiguille avant de les coudre tout à fait.
    • Cette robe n’est pas cousue, elle n’est que bâtie.
    • Elle a la prétention de se bâtir elle-même une toilette en soie… Ce sera du joli ! — (Germaine Acremant, Ces dames aux chapeaux verts, Plon, 1922, réédition Le Livre de Poche, page 231)
    • Je la vois passer devant ma fenêtre, les pieds enfouis dans des souliers d’homme, habillée d’une veste noire dont les coutures ne sont que bâties avec du fil blanc, comme pour un essayage, avec parfois des broderies de couleur, d’autres fois décolletée, un bras et un sein nus. — (Elsa Triolet, Le premier accroc coûte deux cents francs, 1944, réédition Cercle du Bibliophile, page 250)
  2. (Chapellerie) Façonner (le feutre destiné à la confection des chapeaux).

Dérivés

modifier

Traductions

modifier

Verbe 2

modifier

bâtir \bɑ.tiʁ\ transitif 2e groupe (voir la conjugaison)

  1. Construire une maison, un édifice.
    • En effet, en exécution de ces lettres patentes, l’emplacement pour bâtir le nouveau bourg fut tracé au delà de l’Aude. — (Eugène Viollet-le-Duc, La Cité de Carcassonne, 1888)
    • Ils avaient une maison à eux. […]. Oh ! une vraie cabane ! couverte de chaume, bâtie en pisé, fermée par des volets qui claquaient au vent. — (Émile Thirion, La Politique au village, page 324, Fischbacher, 1896)
    • Nous les hommes des douars lointains, des hauts djebels, des larges vallées, nous savions que l'on ne bâtit pas sa maison si l'on n'a pas confiance dans la solidité du sol. — (Bachaga Boualam, Les Harkis au service de la France, page 26, France-Empire, 1963)
  2. (Sens figuré) Établir.
    • Ce constat n’est pas nouveau : le keynésiano-fordisme des Trente Glorieuses s’est bâti sur le recours massif à l’importation de travailleurs immigrés venus du Tiers monde. — (Christian Pradeau & Jean-François Malterre, Migrations et territoires, dans Les cahiers d'Outre-Mer no 234/vol. 59, Presses Universitaires de Bordeaux, 2006)
    • Il a bâti sa fortune sur les ruines de la fortune des autres.
    • Il bâtit son système sur des suppositions en l’air.
  3. (Sens figuré) Développer la corpulence, la morphologie de quelqu'un.
    • C'est un homme bien bâti.
  4. (Sens figuré) Forger le caractère de quelqu'un.
  5. (Pronominal) Se former, se développer soi-même.
    • […] il se lève à six heures et il lit son journal en buvant son café bien fort. C’est comme ça que papa se bâtit chaque jour. Je dis « se bâtit » parce que je pense que c’est à chaque fois une nouvelle construction, comme si tout avait été réduit en cendres pendant la nuit et qu’il fallait repartir de zéro. — (Muriel Barbery, L’élégance du hérisson, 2006, collection Folio, pages 109-110)

Dérivés

modifier

Apparentés étymologiques

modifier

Traductions

modifier

Prononciation

modifier

Anagrammes

modifier

Modifier la liste d’anagrammes

Références

modifier