chigner
Étymologie
modifier- Aphérèse de rechigner issu de l’ancien bas vieux-francique *kinan (« fendre, tordre la bouche ») → voir eschignier, « montrer les dents » en ancien français.
Verbe
modifierchigner \ʃi.ɲe\ intransitif 1er groupe (voir la conjugaison)
- Pleurnicher ; geindre.
Allons, je l’entends qui pleure. Ça lui fera du bien de chigner.
— (Honoré de Balzac, Le Père Goriot, 1835)- Oui, Théodore Calvi morfile (mange) sa dernière bouchée, dit le Biffon. Ah ! ses largues doivent joliment chigner des yeux, car il était aimé, le petit gueux !' — (Honoré de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes, 1838-1847, quatrième partie)
Il se disait Mais comme la vie va vite, et il pleurait en dévalant Ho Ninon ho Ninon nia-nia-nia, nia-nia-nia. Il ne savait pas s'il chignait pour Ninon ou pour ce monde éteint par une poudre de tristesse.
— (Patrick Chamoiseau, Texaco, Gallimard, Paris, 1992, page 167)
- (Populaire) Avoir constamment l’humeur et la parole grogneuses.
Et toi, toujours grognant, toujours chignant, quelle source de pleurs et de jérémiades pour ton génie larmoyant !
— (Lettre du Père Duchêne, 73e lettre, page 3)Pas une pauvre petite femme quelque part qui chigne de tout son cœur ?
— (Paul Claudel, Partage de Midi, acte premier ; Éditions Folio [Gallimard, 1949], Paris, 1972, page 29)
Variantes
modifierpleurnicher
Dérivés
modifierTraductions
modifierPrononciation
modifier- France (Lyon) : écouter « chigner [Prononciation ?] »
- Bourg-en-Bresse (France) : écouter « chigner [Prononciation ?] »
- Somain (France) : écouter « chigner [Prononciation ?] »
Anagrammes
modifier→ Modifier la liste d’anagrammes
Références
modifier- « chigner », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
- Jean-François Michel, Dictionnaire des expressions vicieuses usitées dans un grand nombre de départemens et dans la ci-devant Province de Lorraine, Nancy, 1807.
Étymologie
modifier- Du bas latin cambiare (« échanger »).
Verbe
modifierchigner \ʃi.ɲe\
- Changer.
Dé par chieus nosoutes, j’agrayoms ben dé chigner erguieuyérement lais fyeurs.
- Par chez nous, nous aimons bien changer de fleurs régulièrement.
Références
modifier- Simon Lepêche, Le gâtinais ligérien, 1 janvier 1836