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Sigismond de Luxembourg

empereur du Saint-Empire, roi de Bohême et roi de Hongrie

Sigismond de Luxembourg (en allemand : Sigismund ou Siegmund ; en tchèque : Zikmund Lucemburský ; en hongrois : Luxemburgi Zsigmond), né le à Nuremberg et mort le à Znaïm, est le fils cadet de l'empereur Charles IV de la maison de Luxembourg, roi de Bohême, et de sa quatrième épouse, Élisabeth de Poméranie.

Sigismond
Illustration.
Le Portrait de Sigismond de Luxembourg autrefois attribuée au peintre italien Pisanello, exécuté entre 1432 et 1433.
Titre
Empereur du Saint-Empire

(4 ans, 6 mois et 8 jours)
Couronnement à Rome
Prédécesseur Charles IV
Successeur Frédéric III (indirectement)
Roi de Hongrie

(50 ans, 8 mois et 8 jours)
Couronnement à Székesfehérvár
Prédécesseur Marie Ire
Successeur Albert II
Roi des Romains

(26 ans, 4 mois et 18 jours)
Couronnement à Aix-la-Chapelle
Prédécesseur Jobst de Moravie
Successeur Albert II
Roi de Bohême

(18 ans, 3 mois et 23 jours)
Couronnement à Prague
Prédécesseur Venceslas
Successeur Albert II
Électeur de Brandebourg

(18 ans, 4 mois et 5 jours)
Prédécesseur Venceslas
Successeur Jobst de Moravie
Électeur de Brandebourg

(4 ans, 3 mois et 12 jours)
Prédécesseur Jobst de Moravie
Successeur Frédéric Ier
Duc de Luxembourg

(18 ans, 3 mois et 23 jours)
Prédécesseur Venceslas
Successeur Élisabeth
Biographie
Dynastie Maison de Luxembourg
Date de naissance
Lieu de naissance Nuremberg
Drapeau du Saint-Empire Saint-Empire
Blason du Burgraviat de Nuremberg Burgraviat de Nuremberg
Date de décès (à 69 ans)
Lieu de décès Znaïm
Drapeau du Saint-Empire Saint-Empire
Drapeau du Margraviat de Moravie Margraviat de Moravie
Sépulture Oradea
Père Charles IV de Luxembourg
Mère Élisabeth de Poméranie
Conjoint Marie de Hongrie
Barbe de Cilley
Enfants Élisabeth de Luxembourg

Sigismond de Luxembourg
Empereurs du Saint-Empire

Il devient margrave de Brandebourg en 1378, après la mort de son père, roi de Hongrie en 1387 par mariage avec la reine Marie Ire ; il est élu roi des Romains en 1411 (mais couronné empereur seulement le ). Succédant à son frère aîné Venceslas, il devient roi de Bohême et duc de Luxembourg en 1419.

Son règne en Hongrie est marqué par la défaite de Nicopolis face aux Turcs ottomans (1396), par la rébellion des Croates et par l'opposition de la maison d'Anjou à son maintien sur le trône.

Son règne en Bohême est marqué par les croisades contre les hussites, durant les quinze dernières années de sa vie.

Dernier représentant en ligne masculine de la maison de Luxembourg, il est le dernier Luxembourg à occuper le trône impérial, après Henri VII, Charles IV et Venceslas. Son règne à la tête de l'Empire est marqué par la tenue du concile de Constance (14141418), qui met fin au grand schisme d'Occident commencé en 1378.

En 1415, il cède la marche de Brandebourg au burgrave Frédéric de Nuremberg, de la maison de Hohenzollern, lui vendant de surcroît la dignité de prince-électeur, première étape de l'ascension des Hohenzollern dans l'Empire.

En 1437, il a pour successeur en Bohême et en Hongrie son gendre, Albert d'Autriche, qui va aussi être élu roi des Romains. Il accroit ainsi le pouvoir de la maison de Habsbourg.

Sigismond de Luxembourg, empereur des Romains, roi de Bohême et de Hongrie, représenté dans un tableau d'Albrecht Dürer (vers 1509-1516).

Biographie

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Origines familiales et formation

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Il est le fils cadet de l'empereur Charles IV (1316-1378), fils du duc Jean de Luxembourg (1296-1346), aussi roi de Bohême, mort sur le champ de bataille de Crécy.

Sa mère, Élisabeth de Poméranie (1347-1393), est la fille du duc de Poméranie Bogusław V et d'une princesse polonaise, Élisabeth (?-1361), fille du roi Casimir III (1310-1370). En 1348 (sous le règne de Charles IV), le duché de Poméranie est devenu un fief vassal immédiat de l'empereur au détriment du suzerain traditionnel, le margrave de Brandebourg.

Avant Sigismond, Charles de Luxembourg a eu un fils de sa troisième épouse Anne de Schweidnitz, Venceslas (1361-1419), héritier présomptif du duché de Luxembourg et du royaume de Bohême.

En ce qui concerne sa formation, Sigismond est connu comme ayant une éducation assez poussée : il connaît plusieurs langues, notamment l'allemand, le latin, l'italien et le français. Contrairement à son père, il aime les exercices des tournois.

Margrave de Brandebourg (1378-1388)

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Il devient margrave de Brandebourg en 1378, après la mort de son père et l'avènement de Venceslas, roi des Romains[1] depuis 1376, comme roi de Bohême.

En 1388, il cède la marche en gage à son cousin Jobst de Moravie, la recouvre de la mort de Jobst (1411) et la cède en 1415 à Frédéric de Hohenzollern, burgrave de Nuremberg.

En 1378, Sigismond mit en gage la marche de Brandebourg à son cousin le margrave Jobst de Moravie pour couvrir les coûts de la campagne en Hongrie. Jobst fut officiellement inféodé avec le Brandebourg en 1397 ; plus tard, après son décès, la marche et le titre de prince-électeur passèrent au burgrave Frédéric VI de Nuremberg de la maison de Hohenzollern en 1415. [DOUBLON]

Roi de Hongrie (1386-1437)

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Mariage avec Marie de Hongrie (1385)

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Dès les années 1370, le roi Louis Ier de Hongrie a promis à l'empereur de marier sa fille Marie (1371-1395) à Sigismond.

La mariage a lieu en octobre 1385 à Buda (la ville haute de Budapest).

Mais il y a un prétendant au trône, Charles III de Naples (1345-1386). Ce n'est qu'après l'assassinat de celui-ci par Élisabeth de Bosnie que Sigismond peut devenir roi de Hongrie. Il est couronné à Székesfehérvár (Albe Royale) ()

La rébellion croate

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Mais il est confronté à des résistances et doit faire appel à Venceslas[réf. nécessaire] pour garantir sa mainmise sur le royaume de Hongrie.

Notamment, le ban Jean Horváti mène un soulèvement contre Sigismond, combattu par les troupes du palatin Miklós II Garai, qui parvient à libérer la reine Marie faite prisonnière par le ban. À partir de 1390, l'armée de Miklós Garai continue de livrer bataille aux insurgés en Croatie ainsi qu'au troupes du roi Stefan Tvrtko Ier de Bosnie.

La défaite de Nicopolis (1396) et ses suites

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En 1396, Sigismond sollicite du pape l’organisation d’une croisade afin de repousser de la péninsule Balkanique les forces ottomanes, qui ont remporté la victoire de Kosovo Polje sur la Serbie en 1389. Nombre de chevaliers français, notamment du duché de Bourgogne, prennent part à cette croisade, qui subit une défaite sévère à la bataille de Nicopolis (1396). Le roi lui-même échappe à la capture grâce aux navires de la république de Venise[réf. nécessaire].

Lors du « Sabor sanglant de Križevci (en) » en 1397, il fait massacrer, après son retour inopiné de croisade, plusieurs seigneurs croates hostiles afin de se venger de leur « trahison ». Les Croates avaient, en effet, élu Ladislas de Naples pour lui succéder sur le trône de Croatie (en principe conjoint au trône de Hongrie).

La rébellion de la noblesse hongroise (1400)

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Les contributions pour renforcer l'armée hongroise pesent sur la noblesse et le clergé.

En 1401, Sigismond conclut un pacte successoral avec son cousin Jobst de Moravie sans consulter les États du royaume. Une insurrection éclate et le roi est fait prisonnier par Miklós Garai au château de Siklós.

Jobst de Moravie réagit immédiatement en s'alliant avec le duc Albert IV d'Autriche. Leur armée s'avance le long de la rivière Váh et du Danube, occupant les villes (aujourd'hui slovaques) de Nagyszombat (Trnava), Bát (Bátovce) et Pozsony (Bratislava). Les désaccords au sein de la noblesse hongroise aboutissent au rétablissement du roi, le comte Herman II de Celje convainquant son gendre Miklós Garai de relâcher Sigismond.

Conflit avec Venceslas

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L'année suivante, Sigismond, accompagné par Herman II de Celje, se présente au château de Prague pour arrêter son frère Venceslas, déposé en tant que roi des Romains par les princes-électeurs en 1400. Emmené par le duc Albert IV d'Autriche au château de Schaunberg, il réussit à s'échapper et à revenir à Prague.

Sigismond pousse alors son frère à renoncer au trône de Germanie[pas clair] en faveur de Robert du Palatinat et conclut un pacte successoral avec son beau-frère, le duc Albert IV de la maison de Habsbourg.

L'offensive de Ladislas de Naples (1403)

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Le , le roi Ladislas Ier de Naples arriva sur la côte de Zadar et, soutenu par le pape Boniface IX, fit valoir les droits de la maison d'Anjou en se faisant couronner roi de Hongrie par l'archevêque János Kanizsai. En coopération avec la noblesse, Sigismond parvint à repousser l'invasion et Ladislas dut se retirer en Dalmatie. Toutefois, il se trouva de nouveau dans une situation difficile lorsque Albert IV d'Autriche mourut en 1404 et que la tutelle de son fils mineur Albert V passa à son oncle le duc Guillaume d'Autriche, l'époux de Jeanne II de Naples, sœur du roi Ladislas.

Sigismond, à son tour, épouse en 1405 Barbe de Cilley, fille du comte Herman II, afin de demander l'assistance de la puissante famille Garai. Il mena campagne au royaume de Bosnie, sur la frontière sud de son royaume, et reversa certaines parties des territoires conquis à Herman de Celje et au prince serbe Stefan Lazarević. Néanmoins, la Dalmatie demeura perdue et revint ensuite à la république de Venise.

En 1408, Sigismond crée l'ordre du Dragon.

Il encourage la colonisation germanique.

À la tête du Saint-Empire (1411-1437)

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Élu roi des Romains le . À la mort de Robert Ier du Saint-Empire, le , il est en compétition lors de cette élection avec son demi-frère Venceslas Ier qui n'a jamais accepté sa déposition par les princes-électeurs, dix ans auparavant et avec son cousin Jobst de Moravie, qui est élu dans une élection parallèle le 1er octobre 1410 mais qui décède dès le . En , à Rome, le roi de Bohême et des Romains reçoit la dignité impériale des mains du pape Eugène IV.

Au Saint-Empire, Robert du Palatinat, roi des Romains, mourut le . Le et le , Sigismond et son cousin Jobst de Moravie concoururent à l'élection royale. Jobst en ressortit vainqueur, par quatre voix contre trois ; toutefois, il mourut peu de temps après dans des circonstances inexpliquées. Finalement, Sigismond fut élu roi le . Il lui manquait les moyens d'une politique fructueuse en matière d'une réforme impériale effective ; il décida alors de s'orienter vers la restauration de l'unité de l'Église catholique.

 
Sigismond, son épouse Barbe de Cilley, et sa fille Élisabeth lors de l'entrée dans la cathédrale de Constance (sur parchemin, vers 1440).

Pour faire mettre fin au grand schisme d'Occident, l'un des problèmes les plus graves à cette époque, Sigismond obtient du souverain pontife Jean XXIII, successeur contesté de l'élu du concile de Pise, l'antipape Alexandre V, la convocation du concile de Constance le .

Sigismond se rend en Roussillon à la mi- pour la conférence de Perpignan. Il y rencontre Ferdinand Ier d'Aragon et Benoît XIII. Il en repart le sans avoir réussi à convaincre Benoît XIII d'abdiquer[2].

Les réunions de l'assemblée se poursuivirent jusqu'au et réunifièrent l'Église catholique romaine, dotée de trois papes. Les pères conciliaires adoptèrent le le décret Hæc sancta rédigé par le cardinal Guillaume Fillastre, affirmant la supériorité du concile sur le pape. Dans la nuit du 20 au déjà, Jean XXIII s'était évadé de la ville en recourant à l'aide du duc Frédéric IV d'Autriche (ce qui lui valut la mise au ban de l'Empire) ; peu tard, il fut arrêté par les forces de Louis III du Palatinat et renvoyé de ses fonctions par le concile. Grégoire XII, après avoir officiellement reconvoqué un nouveau concile par la voix de son légat le cardinal Giovanni Dominici, démissionne par procuration le . Sigismond fit avancer ses troupes et négocia avec la couronne d'Aragon, écrasant les partisans de Benoît XIII qui refusa de se soumettre et se réfugia à Peníscola sur le Levant espagnol. Il fut destitué le  ; néanmoins, il prolongea le Grand Schisme par l'élection de deux successeurs fictifs, car élus chacun par un seul cardinal. Finalement, le conclave procède au vote : le , l'assemblée élargie porte au Saint-Siège le cardinal romain Oddone Colonna sous le nom de Martin V (1417-1431).

Le concile de Constance est aussi à l'origine de graves difficultés pour les Luxembourg en Bohême. Les pères conciliaires condamnent en effet comme hérétique le théologien Jan Hus, ancien recteur de l'université de Prague, qui ne reconnaissait comme source de la croyance que la seule écriture sainte de l'Ancien Testament et des Évangiles. Jan Hus fut invité à se présenter personnellement au concile et Sigismond lui accorda un sauf-conduit. Il arriva à Constance le et, en dépit de l'engagement du roi, fut arrêté quelques semaines plus tard. À son arrivée le , Sigismond se montra furieux de la violation de son engagement ; toutefois, il ne se soucia pas de sauver le détenu. La perspective de s'asseoir sur le trône de Bohême lui sembla plus important. Hus fut condamné par les clercs pour hérésie et brûlé sur un bûcher le .

Le à Constance, Sigismond mit en gage la marche de Brandebourg au burgrave Frédéric Ier de Brandebourg pour un montant de 400 000 florins, un pas capital dans la direction de l'ascension de la maison de Hohenzollern et de la création de l'État de Brandebourg-Prusse. C'est également lors de ce concile qu'un cardinal, corrigeant le latin de l'empereur, se vit répondre : « Je suis le roi des Romains et supérieur aux lois de la grammaire » (en latin : Ego sum rex Romanorum et super grammaticam).

Roi de Bohême et duc de Luxembourg (1419-1437)

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Roi de Bohême à partir de 1419, à la suite du décès de son demi-frère Venceslas, ce qui constitue pour Sigismond le plus grand défi de sa vie puisque, à la suite de la mort sur le bûcher de Jan Hus, les Tchèques se révoltent et commencent les guerres hussites qui durent près de 15 ans. Ce n'est qu'en 1437, l'année de sa mort, que Sigismond est accepté par la plupart des factions tchèques.

Les guerres hussites

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Le jugement de Constance et l'exécution de Jan Hus eurent par la suite des conséquences graves sur le règne de Sigismond, puisqu'ils entraînèrent le soulèvement du royaume de Bohême. À l'été 1419, également favorisée par le régime despotique de Venceslas, la situation était tellement critique que le roi dut fuir sa résidence à Prague. Venceslas décéda peu après, le  ; les insurgés réfutèrent la succession de son frère Sigismond et les attaques dévastatrices contre les églises et les monastères se poursuivirent. En , un corps catholique subit une première défaite près de Plzeň.

Comme soutien de l'Église de Rome, Sigismond obtint l'aide du pape Martin V qui promulgua le une croisade pour la destruction des hérétiques. À peine quelques jours plus tard, une vaste armée catholique intervient et fut battue par les hussites sous le commandement de leur chef militaire Jan Žižka à Sudoměř le . Les troupes impériales, réunissant de nombreux princes allemands et des aventuriers attirés par le pillage venus de toute l'Europe, assiégea Prague mais l'armée hussite menée par Jan Žižka remporta une fois de plus la victoire à la bataille de la montagne Vítkov le . Žižka entra dans Prague en libérateur et le quartier au pied de la colline de Vítkov portera désormais son nom. Des négociations furent entreprises pour tenter de résoudre les différences religieuses.

Sigismond put tout de même se faire couronner roi de Bohême en la cathédrale Saint-Guy le . Il gardait les châteaux de Vyšehrad et de Prague qui, s'ils dominaient la capitale, étaient isolés l'un de l'autre. Essayant de les ravitailler, Sigismond fut battu le . Presque toute la Bohême était sous le contrôle des rebelles. La croisades contre les hussites se mua en une guérilla qui dévasta le pays pendant des années. Sigismond bénéficia de l'appui du duc Albert V d'Autriche qui serait plus tard son successeur. Les deux passèrent un accord le à Pozsony, prévoyant le mariage d'Albert avec la fille de Sigismond, Élisabeth de Luxembourg, et la cession du margraviat de Moravie. En contrepartie, les forces d'Albert supportèrent le poids de la guerre. Les mercenaires de Sigismond ne purent rien faire contre le régiment dur des hussites. Seules les querelles persistantes dans le mouvement donnèrent au roi un certain répit. Mais en 1423 des pourparlers à Konopiště s'interrompirent et, au cours de l'année suivante, une réunion des autres six princes-électeurs eut lieu à Bingen pour protester contre ce qu'ils considéraient comme un abandon de la politique impériale. Grâce à une alliance avec l'électeur Frédéric Ier de Saxe, Sigismond était capable d'étouffer la révolte dans l’œuf ; et pourtant la guerre en Bohême continuait à s'étendre vers la Moravie : après la mort de Jan Žižka le , Procope le Grand prit le commandement et demeura vainqueur. Le hussites dévastèrent les pays de la Silésie et, en , se dirigèrent vers le duché d'Autriche en pillant des villes et des monastères.

Durant ses dernières années, la guerre a essaima dans la Lusace, le Brandebourg, la Franconie et le Haut-Palatinat. Le , l'échec lamentable des troupes du légat apostolique Giuliano Cesarini à Domažlice fit comprendre la nécessité de traiter avec les hussites. L'électeur Frédéric II de Saxe conclut une paix séparée le , et le le comte palatin Jean de Palatinat-Neumarkt réussit à défier l'une des armées hussites. Le concile de Bâle en 1433 satisfit la demande des utraquistes sur l'eucharistie, et les Compactata de Prague assurèrent leur liberté religieuse. Le , la bataille de Lipany met pratiquement un terme aux guerres hussites : les utraquistes modérés, alliés, pour l'occasion, aux catholiques en une « ligue de Bohême », renversèrent les taborites radicaux, menés par Procope. Le , au terme de 17 ans de guerre, Sigismond et son épouse Barbe de Cilley firent leur entrée dans la cité de Prague. Le mouvement hussite, qui mêle ardeur religieuse et nationalisme, est le prélude de la réforme protestante qui au siècle suivant divisera l'Église catholique.

Dernières années

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L'empereur Sigismond (gravure sur bois, 1536).

Quant aux affaires du Saint-Empire, Sigismond affrontait depuis longtemps la réticence des princes-électeurs, notamment en ce qui concerne son soutien au grand-duc Vytautas de Lituanie luttant contre l'ordre Teutonique. En 1431, le roi avait commencé une campagne en Italie pour forger une alliance contre l'expansion de la république des Venise. Ses efforts diplomatiques aboutirent à la création d'alliances avec le duc de Milan Philippe Marie Visconti, et avec Amédée VIII, duc de Savoie, ainsi qu'à la réception de la Couronne de fer de Lombardie le . Après un séjour involontaire de dix mois à Sienne en Florence, Sigismond fut couronné empereur par le pape Eugène IV le à Rome. Il avait désiré avoir dans son entourage le franciscain Bernardino Albizeschi, fameux prédicateur (qui sera canonisé en 1450).

Une réglementation de la succession devrait favoriser son gendre le duc Albert V d'Autriche, contre la volonté de son épouse Barbe de Cilley qui soutenait les ambitions de Ladislas III Jagellon, roi de Pologne.

Mort et funérailles

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En 1437, Sigismond déjà très malade et Albert se rencontrent à Znaïm, où l'empereur meurt le .

Succession : Albert de Habsbourg

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Albert prend sa succession en Hongrie et en Bohême.

Le , il est élu roi des Romains à Francfort.

L'idée de monarchie danubienne a été effectivement saisie par la maison de Habsbourg[pas clair].

Mariages et descendance

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le , il épouse Marie Ire de Hongrie, qui lui apporte en dot la couronne de Hongrie. Marie meurt en 1395 sans lui laisser d'enfant.

En 1408, il épouse Barbe de Cilley (vers 1390-1451), fille du comte Hermann II de Celje, qui lui donne une fille :

Selon une tradition transylvanienne rapportée par Auguste de Gérando, Sigismond serait le géniteur de Jean Hunyadi[3] ; Édouard Sayous parle d'une « légende plus qu'invraisemblable »[4].

Chronologie

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Monument de l'allée de la Victoire à Berlin, aujourd'hui disparu, à la gloire de Sigismond (sculpté par Eugen Börmel)

Ascendance

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Honneur

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L'astéroïde (230648) Zikmund est nommé en son honneur.

Notes et références

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  1. Il a été élu roi des Romains du vivant de son père, empereur. Le roi des Romains élu est destiné à devenir empereur, officiellement après avoir été couronné par le pape à Rome, ce qui n'était pas toujours facile. Venceslas n'a pas été couronné empereur.
  2. Fabricio Cárdenas, 66 petites histoires du Pays Catalan, Perpignan, Ultima Necat, coll. « Les vieux papiers », , 141 p. (ISBN 978-2-36771-006-8, BNF 43886275)
  3. La Transylvanie et ses habitants, volume I, Imprimeurs-Unis, Paris, 1845, p. 355-357 (lire en ligne).
  4. Édouard Sayous, Histoire générale des Hongrois, tome I, Paris, 1876, p. 375 (lire en ligne).

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Joseph Calmette, Le Reich allemand au Moyen Âge, Éditions Payot, Paris, 1951.
  • Francis Dvornik, Les Slaves histoire, civilisation de l'Antiquité aux débuts de l'Époque contemporaine, Éditions du Seuil, Paris, 1970.
  • Jörg K.Hoensch, Histoire de la Bohême, Éditions Payot, Paris, 1995 (ISBN 2228889229)
  • Pavel Bělina, Petr Čornej et Jiří Pokorný, Histoire des Pays tchèques, Éditions du Seuil, coll. « Points Histoire U 191 », Paris, 1995 (ISBN 2020208105)
  • Pál Engel, Gyula Kristó et András Kubinyi Histoire de la Hongrie Médiévale, Tome II « Des Angevins aux Habsbourgs » P.U.R Rennes (2008) (ISBN 9782753500945).

Liens externes

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