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Zadar

ville de Croatie

Zadar (Zara en italien, Jadres en ancien français) est une ville et une municipalité de Croatie située au nord de la Dalmatie. Elle est le chef-lieu du comitat de Zadar. Au recensement de 2001, la municipalité comptait 72 718 habitants, dont 92,77 % de Croates[2] et la ville seule comptait 69 556 habitants[3]. En 2011, la ville comptait environ 75 000 habitants.

Zadar
Blason de Zadar
Héraldique
Drapeau de Zadar
Drapeau
Zadar
Vue de Zadar.
Administration
Pays Drapeau de la Croatie Croatie
Comitat Zadar
Maire Zvonimir Vrančić[1] HDZ
Code postal 23000
Indicatif téléphonique international +(385)
Indicatif téléphonique local (0) 23
Démographie
Population 75 082 hab. (2011)
Densité 390 hab./km2
Géographie
Coordonnées 44° 06′ 51″ nord, 15° 13′ 40″ est
Altitude m
Superficie 19 240 ha = 192,4 km2
Superficie municipalité 19 400 ha = 194 km2
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Croatie
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Zadar
Géolocalisation sur la carte : Croatie
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Zadar
Géolocalisation sur la carte : comitat de Zadar
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Zadar
Liens
Site web www.grad-zadar.hr

Histoire

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Village de pêcheurs liburnes, Iadera (en grec ancien ΄Ιάδαιρα ou ΄Ιάδερα puis τα Διάδωρα, ultérieurement latinisé en Iedera ou Ieader, plus récemment écrit avec un J initial) est érigée en colonie romaine après que les Liburnes aidèrent Auguste lors de la première guerre dalmate (35-33 av. J.-C.). Sous l'Empire, la ville fut prospère, en raison du commerce du vin et de l'huile. La colonie romaine tombe lors de l'invasion des Ostrogoths, puis en 538 revient sous domination romaine d'Orient et devient la capitale du thème de Dalmatie en 614.

Après la prise de Ravenne en 751 par les Lombards, Iadera devient la plus importante base navale de l'Empire byzantin dans l'Adriatique. Les Croates sont alors déjà installés dans l'arrière-pays, tandis que la côte et les îles parlent encore le dalmate, une langue romane aujourd'hui disparue. Zara devient la capitale d'un duché autonome au Xe siècle, qui, lors de la séparation des Églises d'Orient et d'Occident, choisit l'obédience de l'église de Rome, avant d'être disputé entre Venise et la Croatie, unie à la Hongrie en 1102.

Les Vénitiens détournent la quatrième croisade pour en reprendre le contrôle et la piller en 1202 ; les Hongrois la récupèrent au traité de Zara en 1358 avant qu'elle ne repasse en 1409 sous l'administration vénitienne. Celle-ci dure quatre siècles, durant lesquels le vénitien devient la langue la plus utilisée en ville ; le dalmate disparaît, le croate progresse. Des provéditeurs représentent les doges de Venise à Zara. Le peintre Sebastiano Ricci représente, en 1699-1700, le jeune doge Marco Corner (1285-1368) : ce tableau se trouve dans une collection privée[4]. À partir du XVe siècle l'invasion des Balkans par les Turcs ottomans coupe Venise des extrémités occidentales de la route de la soie, mais Zara reste la plus importante escale vénitienne sur la route de ses possessions en Orient : Albanie vénitienne (XVe siècle)[5], Épire vénitienne (du XVe à la fin du XVIIIe siècle[6]), archipel Ionien (1204-1797[7]), Eubée et Cyclades (1273-1470), Péloponnèse (1688–1715), Crète (1212-1667) et Chypre (1489-1571).

En 1797, au traité de Campo-Formio, les Autrichiens reçoivent Zara avant qu'elle soit rattachée aux Provinces illyriennes en 1808 par Napoléon Ier jusqu'en 1813, année où l'Autriche reprend la ville jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale. Le traité de Rapallo donne la ville et plusieurs îles alentour au royaume d'Italie. La nouvelle province de Zara constitue alors une exclave italienne en Yougoslavie.

Pendant la Seconde Guerre mondiale Zara, devenue une base de la marine italienne, puis de la Kriegsmarine allemande, est victime de 54 bombardements alliés. La ville perd la plupart de ses magnifiques palazzi vénitiens et des monuments austro-hongrois du XIXe siècle mais une partie des édifices anciens échappe aux bombes. La population de souche italienne (environ 20 000 personnes, soit 83 % des Zarois au début de la guerre entre les royaumes d'Italie et de Yougoslavie le 6 avril 1941) s'enfuit par peur d'être massacrée par les partisans de Tito.

En 1947, la ville devient officiellement yougoslave, et est incorporée à la république socialiste de Croatie : un projet des communistes prévoyait de faire table rase de toutes les habitations héritées du passé, et de construire une ville moderne aux lignes droites, en ne conservant que quelques églises (affectées à des usages non-religieux) pour faire de Zadar un arsenal de la marine militaire yougoslave et un musée à ciel ouvert. Faute de moyens, ce projet titanesque resta dans les cartons, et même une partie des monuments historiques sera restaurée.

Zadar reste croate après l'indépendance du pays en 1991, mais pendant les guerres de Yougoslavie elle est soumise à un bref blocus maritime et terrestre des forces fédérales yougoslaves (9e régiment de Knin de Ratko Mladić) et de celles de l'éphémère république serbe de Krajina. Zadar est la cinquième ville de Croatie (environ 80 000 habitants) et une cité balnéaire qui, selon l'office du tourisme, accueille près de 150 000 touristes en 2012.

Normales et records pour la période 1971-2000 à Zadar
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 4,3 4,3 6,3 9,3 13,5 17 19,3 19,3 16 12,5 8,3 5,5 11,3
Température moyenne (°C) 7,3 7,5 9,7 12,9 17,5 21,3 23,9 23,7 19,9 15,9 11,4 8,5 14,9
Température maximale moyenne (°C) 10,8 11,3 13,6 16,6 21,3 25,2 28,2 28,2 24,3 20 15,1 11,9 18,9
Record de froid (°C)
date du record
−9,1
23/1963
−6,4
5/2012
−6,8
1/1963
0,5
7/2003
3,4
2/1962
8,2
8/1962
12,7
13/1993
11,5
28/1995
8
29/1977
2,3
29/1997
−1,8
21/1993
−6,5
28/1996
−9,1
23/1/1963
Record de chaleur (°C)
date du record
17,4
10/2016
21,2
22/1990
22,5
26/2012
26,5
20/2018
32
30/2003
35,1
28/2019
36,1
22/2015
36,3
4/2017
34,1
14/2020
27,2
2/2011
25
4/2004
18,7
1/2014
36,3
4/8/2017
Nombre de jours avec gel 7,5 6,4 3,3 0,3 0 0 0 0 0 0 0,3 2,7 26,1
Ensoleillement (h) 114,7 146,9 186 207 275,9 303 350,3 322,4 246 182,9 123 108,5 2 566,6
Précipitations (mm) 72,6 62,5 63,5 70 64,7 54,4 30,4 49,6 104 106,7 105,6 95,2 879,2
Nombre de jours avec précipitations 10 8,5 8,9 10,4 9,5 8,2 5,3 5,9 8,7 9,8 11,2 10,4 106,8
dont nombre de jours avec précipitations ≥ 10 mm 2,5 2,2 2,2 2,4 2,1 1,8 0,8 1,5 2,9 3,1 4 3,4 29
Humidité relative (%) 72,4 70 71,2 72,7 73,8 71,2 67,2 69,3 73,4 73,8 73,5 72,8 71,8
Nombre de jours avec neige 0,5 0,2 0,1 0 0 0 0 0 0 0 0 0,2 1,1
Nombre de jours d'orage 1,3 1,8 1,8 3,1 3,5 5,2 3,8 5,2 4,7 4,3 3,9 2,5 41,1
Nombre de jours avec brouillard 0,5 0,9 1,2 0,2 0,4 0,1 0,2 0,2 0,7 1 0,3 0,5 6,3
Source : Državni hidrometeorološki zavod[8],[9].
Diagramme climatique
JFMAMJJASOND
 
 
 
10,8
4,3
72,6
 
 
 
11,3
4,3
62,5
 
 
 
13,6
6,3
63,5
 
 
 
16,6
9,3
70
 
 
 
21,3
13,5
64,7
 
 
 
25,2
17
54,4
 
 
 
28,2
19,3
30,4
 
 
 
28,2
19,3
49,6
 
 
 
24,3
16
104
 
 
 
20
12,5
106,7
 
 
 
15,1
8,3
105,6
 
 
 
11,9
5,5
95,2
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm

Monuments

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Malgré les importantes destructions subies en 1944, la ville garde des traces importantes de son passé historique mouvementé.

Bâtiments religieux

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Église Saint-Donat (IXe siècle)
 
Cathédrale Sainte-Anastasie
  • Église Saint-Siméon (basilique paléochrétienne du Ve siècle ayant ensuite connu de nombreux remaniements de style gothique puis baroque. Elle renferme la châsse de Saint Siméon datant de 1377) et le Triptyque de la Vierge du Faubourg datant lui aussi du dernier quart du XIVe siècle, peint par le vénitien Meneghelo Ivanov de Canalis qui se raccroche aux évolutions stylistiques d'Europe centrale[10].
  • Église Saint-Michel
  • Église Saint-Chrysogone
  • Église Sainte-Marie
  • Église Saint-Donat (complexe religieux de style roman et byzantin remontant au IXe siècle)
  • Cathédrale Sainte-Anastasie (église romane du XIIe siècle comportant une imposante façade à trois portails et renfermant le sarcophage de Sainte Anastasie dans la crypte)
  • Église Saint-Élie
  • Église Notre-Dame (église abbatiale bénédictine remontant à 1066) et couvent de religieuses bénédictines (renfermant une importante collection d'art sacré, notamment des reliquaires)
  • Monastère et église de Saint-François
 
Gradska straza sur la Place du Peuple.

Attractions contemporaines

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  • La Salutation au soleil (en croate : Pozdrav suncu[11]) est dédiée au soleil. Il est composé de 300 plaques de verre multicouches placées sur le parvis du front de mer, formant un cercle de 22 mètres de diamètre, sous lequel se trouvent des panneaux solaires photovoltaïques. Ces éléments restituent la lumière une fois la nuit tombée et produisent un spectacle de lumière changeante infinie. Le monument, conçu par l'architecte croate Nikola Bašić, symbolise la communication avec la nature, en harmonie avec la lumière.
  • L’orgue des mers[12] - architecte Nikola Bašić [1] - installé sous une volée de marches d’un parvis descendant vers la mer et réalisé en 2005 est constitué d’une série de tubes en polyéthylène de différents diamètres qui courent le long de la surface intérieure de chaque volée de marches, reliant la partie immergée à une galerie qui court sous le parvis. Avec la variabilité de la force des vagues, l'eau pénètre par l'extrémité inférieure des tubes et est entraînée dans un mouvement de va-et-vient dans la galerie souterraine, de et vers la mer. Dans ce processus, l'air de l'intérieur des conduits est poussé vers des orifices qui relient la galerie à la surface du parvis, générant des vibrations sonores qui, étant donné les variations de diamètre et de longueur des tubes, couvrent une large gamme de notes de musique.

Personnages célèbres

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Jumelages

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La ville de Zadar est jumelée avec[13] :

Localités

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La municipalité de Zadar compte 15 localités :

Galerie de photos

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Bibliographie

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  • Stephan Kar Sander-Faes, Urban Elites of Zadar: Dalmatia and the Venetian Commonwealth (1540-1569), Viella Libreria Editrice, 2013.
  • Sabine Florence Fabijanec, Le développement commercial de Split et Zadar aux XVe – XVIe siècles, Éditions universitaires européennes, 2011.

Notes et références

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  1. (hr) Gouvernement de Croatie, « Adresse et contact de la ville », sur vlada.hr (consulté le )
  2. (en) Recensement de 2001 : « Population by ethnicity, by towns/municipalities, census 2001 », sur dzs.hr, Crostat - Bureau central de statistiques (consulté le )
  3. (en) « Population by sex and age by settlements, census 2001 », sur dzs.hr, Crostat - Bureau central de statistiques (consulté le )
  4. Catalogue Sotheby's
  5. Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Zadar » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, (lire sur Wikisource)
  6. Πάργα, iστορία, τουρισμός, λαογραφία (« Parga, histoire, tourisme, traditions »), éd. Nikolaou & Sophoklê I. Rôssi, Athènes 1981, pp. 4 et 18.
  7. [Lane 1973] (en) Frederic C. Lane, Venice, a Maritime Republic, Baltimore, Johns Hopkins University Press, , 528 p. (ISBN 978-0-8018-1460-0, lire en ligne)
  8. (en) « Monthly values and extremes for Zadar in 1961–2020 period », Croatian Meteorological and Hydrological Service (consulté le ).
  9. (en) « Zadar Climate Normals », Croatian Meteorological and Hydrological Service (consulté le ).
  10. a et b Etienne Vacquet, « Deux siècles et demi d’échanges internationaux », Dossier de l’art, vol. Hors série Trésors des Princes d’Anjou, no 77,‎ , p.34
  11. « Zadarski pozdrav suncu – Nacional.hr », sur arhiva.nacional.hr (consulté le )
  12. « Works - PublicSpace », sur www.publicspace.org (consulté le )
  13. Povelje o prijateljstvu

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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