Paul Cassirer
Paul Cassirer né le à Görlitz et mort le à Berlin, est un marchand d'art, éditeur et critique d'art allemand qui a joué un rôle significatif dans la promotion du travail des artistes de la Berliner Secession et des impressionnistes, ou postimpressionnistes, en particulier Van Gogh et Cézanne.
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Sépulture | |
Nationalité | |
Activités | |
Père |
Louis Cassirer (d) |
Mère |
Emilie Cassirer (d) |
Fratrie |
Richard Cassirer Hugo Cassirer (d) Else Cassirer (d) Alfred Cassirer (en) |
Conjoint |
Tilla Durieux (de à ) |
Parentèle |
Propriétaire de |
Pan (d), Paysage à Saint-Rémy (en), Portrait du Dr Gachet avec branche de digitale (d), Une botte d'asperges, Lise à l'ombrelle, Le Quai Malaquais et l’institut, Printemps (d), Portrait d’Henri Rochefort (d), Tilla Durieux (d), Galerie Paul Cassirer (d) |
---|---|
Parti politique |
Biographie
modifierPaul Cassirer est le fils d'Emilie Schiffer et Louis Cassirer (1839-1904), un important industriel du textile. Le grand-père, Markus Cassirer (1801-1880), originaire de Bujakow en Silésie, avait fait fortune en créant une distillerie de slivovitz, que son fils Louis reprit. Il est aussi le grand-père du philosophe Ernst Cassirer[1].
Paul Cassirer a commencé par des études d'histoire de l'art à Munich, où, dans les années 1890, il commence à vivre de sa plume, travaillant pour la revue satirique hebdomadaire Simplicissimus. Il publie deux romans. Paul Cassirer part ensuite s'installer à Berlin où il ouvre un espace d'exposition, avec son cousin Bruno Cassirer (1872-1941), en , le Bruno & Paul Cassirer, Kunst- und Verlagsanstalt.
En 1895, il épouse Lucie Oberwarth, dont il divorce le .
En 1901, Paul Cassirer fonde une maison d'édition à son nom, qui se spécialisera plus tard dans la production d'estampes (xylographie, lithographie, eau-forte)[2]. Il se rend à Paris pour rencontrer le poète et critique d'art Julien Leclercq qui élabore une rétrospective sur le travail de Van Gogh. De retour à Berlin, il organise une exposition notamment de cinq toiles de Van Gogh dans le cadre de la Berliner Secession. Il aide par la suite la veuve de Théo van Gogh à publier les lettres de son ancien beau-frère et à organiser des expositions de sa collection.
En 1907, il rencontre dans sa galerie l'écrivain Robert Musil.
En , Paul Cassirer absorbe Verlag Bruno Cassirer, la maison d'édition de son cousin, mais conserve le nom de Verlag Paul Cassirer et lance l'année suivante la Pan-Presse, après avoir racheté la revue Pan[3]. Il édite jusqu'en 1922 les travaux graphiques de Max Beckmann, Lovis Corinth, Ernst Barlach, Jules Pascin, Rudolf Grossmann, Max Slevogt, August Gaul, Max Oppenheimer, Willi Geiger, Emil Pottner (de), Otto Hettner (de), Max Pechstein, Oskar Kokoschka, Walter Leistikow, Hermann Struck, Marc Chagall et Max Liebermann.
En 1910, il épouse Ottilie Godefroy, plus connue sous son nom d'actrice Tilla Durieux. La même année, il reprend et relance la revue artistique Pan[4]. En 1912-1913, il est élu président de la Sécession berlinoise, mais doit faire face à de nombreuses conflits internes.
Au début de la Première Guerre mondiale, l'éditeur, âgé de 43 ans, se porte volontaire pour être enrôlé mais, blessé puis hospitalisé, il ressort traumatisé de son expérience sur le front. Devenu hostile à la guerre, victime de brimade souvent antisémites, il se réfugie, avec l'aide de Harry Kessler et d'autres amis à Berne. Il y fonde le avec Max et Otto Rascher, une maison d'édition, la Max Rascher AG, qui publie des écrits pacifistes d'auteurs allemands et français, dont ceux de Georg Lukács et Karl Kautsky. Cette maison sera liquidée en 1922.
En 1921, de retour dans la capitale allemande, il organise avec Georg Kolbe, une exposition sur l'Impressionnisme dans sa nouvelle galerie qui se trouve au rez-de-chaussée de sa maison berlinoise. Sa maison d'édition connaît d'importantes difficultés financières du fait de la crise économique ; elle sera cependant liquidée en 1933 par ses deux associés, Walter Feilchenfeldt et Grete Ring, réfugiés en Suisse du fait du nazisme.
Le , Paul Cassirer se rend chez l'avocat qui s'occupe du divorce avec sa seconde femme. Il se suicide en se tirant une balle dans une pièce attenante du cabinet d'avocats.
Il était parent du philosophe Ernst Cassirer et du neurologue Richard Cassirer.
Références
modifier- (en) « Cassirer-Cohen History », sur metastudies.net.
- (en) Pan-Presse (Verlag Paul Cassirer), catalogue numérique du MoMA.
- Verlag Paul Cassirer, sur data.bnf.fr.
- (de) Eva Caspers, « Paul Cassirer und die Pan-Presse », dans Archiv für Geschichte des Buchwesens, tome 33, Francfort, Buchhändler-Vereinigung, 1989, p. 40-43.
Liens externes
modifier
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Ressource relative à la vie publique :
- Ressource relative à la recherche :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- (en) « Paul Cassirer », sur Find a Grave