Cahier italien

Artiste	Francisco de Goya
Date	1771-1793
Type	Dessin
Technique	plume sur papier vergé
Dimensions (H × L)	186 × 128 mm
No d’inventaire	D6068-D6177
Localisation	Musée du Prado, Madrid (Espagne)

Le Cahier italien (en espagnol : Cuaderno italiano) est un cahier de dessins originaux et de textes autographes commencé par Francisco de Goya lors de son séjour en Italie en 1770. Il est composé de 83 feuilles de papier vergé blanc et a été fabriqué dans la localité de Fabriano. L'artiste l'a acheté en vue de sa traversée du pays.

Il réunit des œuvres de création, des études de dessin, des représentations de monuments architecturaux et des copies d'œuvres picturales qu'il a contemplé lors de son séjour en Italie, ce qui a été un moment clé de son apprentissage.

Contexte et histoire

Après ses deux échecs pour obtenir une bourse pour aller étudier les maîtres italiens in situ, Goya, avec ses propres moyens, part en 1767^{[N 1]} à Rome — où il s’établira quelques mois en 1770^[1] —, Venise, Bologne et à d'autres villes italiennes où il fait l’apprentissage des œuvres de Guido Reni, Rubens, Véronèse et Raphaël, entre autres peintres.

Goya achète en 1770 un cahier de papier vergé blanc — dont il ne restera que 83 pages — fabriqué à Fabriano afin d'y écrire des notes personnelles ou d'y faire des esquisses lors de son séjour en Italie.

En octobre 1993, le musée du Prado l'achète pour 110 millions de pesetas.

Œuvres et contenu

Le cahier contient de nombreuses œuvres — surtout des esquisses d'œuvres — qu'il est possible de consulter sur le site du musée du Prado^[2]^,^[3]. Il y a par exemple l'ébauche de la Vierge du Pilar^[4] ou de La Muerte de San Francisco Javier^[5]^,^[6], deux tableaux religieux actuellement conservés au musée de Saragosse, ainsi que celle d'un autre tableau religieux Sainte Barbara conservé au musée du Prado à Madrid^[7].

Par ailleurs, Goya y conserve également des textes autographes plus formels sur les événements de sa vie, comme la naissance et le baptême de ses deux enfants^[8]^,^[9]^,^[10], ou plus généralement sur son voyage en Italie en 1770. Il y fait également quelque représentation de monuments architecturaux visités ou des copies de peintures visionnées lors de son séjour qui est un moment majeur dans l'apprentissage du peintre.

Analyse

Pour dessiner, il utilise le crayon, la sanguine et l'encre.

Ses dessins sont caractérisés par un style académique.

On y trouve les esquisses initiales de la Vierge du Pilar^[4] et de la Mort de San Francisco Javier^[5]. Sont également importantes les études et esquisses qu'il a faites pour le tableau Hannibal vainqueur contemple pour la première fois l'Italie depuis les Alpes^[11]^,^[12], qu'il présentera à un concours de l'Académie de Parme la même année^[1] et pour lequel il obtiendra une mention spéciale du jury (à défaut du premier prix)^[13]. Ce tableau, que l'on croyait perdu pendant 200 ans, a été trouvé accroché comme œuvre anonyme dans La Quinta de Selgas (es) de Cudillero (Asturies).

Notes et références

Notes

↑ Selon de Angelis, Goya aurait accompagné Anton Raphael Mengs à Rome quand ce dernier décida d'y rentrer, fin 1769^[1].

Références

↑ ^{a b et c} Rita de Angelis (trad. de l'italien par Simone Darses), Tout l'œuvre peint de Goya, Paris, Flammarion, 1990, 144 p. (ISBN 2-08-011202-3), p. 83.
↑ (es) Nigel Glendinning, « Article sur Francisco de Goya », sur museodelprado.es (consulté le 28 mars 2014).
↑ (es) Manuela B. Mena Marqués, « Goya en el prado - Cuaderno italiano », sur museodelprado.es, 2006 (consulté le 31 mars 2014).
↑ ^{a et b} (es) M. Dolores López Mayner, « Page 134r, où apparaît l'esquisse de la Vierge du Pilar », sur goya.unizar.es, 1999 (consulté le 29 mars 2014).
↑ ^{a et b} (es) M. Dolores López Mayner, « Page 135a, où apparaît l'esquisse de La Muerte de San Francisco Javier », sur goya.unizar.es, 1999 (consulté le 29 mars 2014).
↑ (es) « Fiche de la peinture La Muerte de San Francisco Javier », sur goya.unizar.es, 1999 (consulté le 29 mars 2014).
↑ (es) Nigel Glendinning, Francisco de Goya, Madrid, Arlanza, coll. « Grandes maestros », 2005 (ISBN 84-95503-40-9), p. 75.
↑ (es) M. Dolores López Mayner, « Page 112r, où apparaît le registre de la naissance et du baptême de ses deux enfants », sur goya.unizar.es, 1999 (consulté le 29 mars 2014).
↑ (es) M. Dolores López Mayner, « Page 113a, où apparaît le registre de la naissance et du baptême de ses deux enfants », sur goya.unizar.es, 1999 (consulté le 29 mars 2014).
↑ (es) M. Dolores López Mayner, « Page 115a, où apparaît le registre de la naissance et du baptême de ses deux enfants », sur goya.unizar.es, 1999 (consulté le 29 mars 2014).
↑ (es) « Page 37, où apparaît l'esquisse de Hannibal vainqueur contemple pour la première fois l'Italie depuis les Alpes », sur museodelprado.es (consulté le 27 novembre 2014).
↑ (es) « Pages 42-43, où semblent apparaître également quelques ébauches pour la réalisation de Hannibal vainqueur contemple pour la première fois l'Italie depuis les Alpes », sur museodelprado.es (consulté le 27 novembre 2014).
↑ (es) Santiago Alcolea Blanch (Barcelona, Instituto Amatller de Arte Hispánico), « Aníbal, máscaras y anamorfosis en el Cuaderno italiano de Goya », sur amatller.com, 1998 (consulté le 12 février 2014). [PDF]

Annexes

Bibliographie

(es) Marisa Cancela, Álbumes de Francisco de Goya, Universidad de Zaragoza.
Pierre Gassier, Dessins de Goya, vol. I : Les albums, Fribourg, Office du Livre, 1973.

(es) Pierre Gassier, Dibujos de Goya : Los álbumes, Barcelone, Noguer Ediciones, 1973, 400 p. (ISBN 978-84-279-9711-0).

Pierre Gassier, Dessins de Goya, vol. II : Études pour gravures et peintures, Fribourg, Office du Livre, 1975.

(es) Pierre Gassier, Dibujos de Goya : estudios para grabados y pinturas, Barcelone, Noguer Ediciones, 1975, 600 p. (ISBN 978-84-279-9712-7).

(es) Nigel Glendinning, « Una nota sobre Mengs y Goya », Boletín del Museo del Prado, Madrid, vol. XXI, n^o 39,‎ 2003, p. 41-43.
(es) Malena Manrique, Goya a vuelapluma : Los escritos del Cuaderno italiano, Saragosse, Prensas Universitarias de Zaragoza, 2014, 222 p. (ISBN 978-84-16028-72-6).
(es) Manuela B. Mena Marqués, El Cuaderno Italiano : 1770-17786 : Los orígenes del arte de Goya, Madrid, Museo del Prado, 1994 (2 vols.).
(es) Benito Navarrete Prieto, « Francisco de Goya en San Nicolás de los Loreneses de Roma », Archivo español de Arte, Madrid, vol. LXXV,‎ 2002, p. 293-296.
(es) Juliet Wilson-Bareau, Goya, el capricho y la invención : cuadros de gabinete, bocetos y miniaturas, Madrid, Museo Nacional del Prado, 1993, 400 p. (ISBN 978-84-87317-24-8), p. 92-98.

Articles connexes

Liens externes

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Cahier italien, sur Wikimedia Commons
Œuvres de Francisco de Goya, sur Wikimedia Commons

(es) Marisa Cancela, « Dibujos ("El Cuaderno italiano") », sur goya.unizar.es, 1996 (consulté le 28 mars 2014).
(es) Manuela B. Mena Marqués, « Goya en el prado - Cuaderno italiano », sur museodelprado.es, 2006 (consulté le 31 mars 2014).
(es) « Cahier italien numérisé », sur museodelprado.es (consulté le 28 mars 2014).
(es) Manuela B. Mena Marqués, « Fiche du Cahier italien », sur museodelprado.es (consulté le 28 mars 2014).
(es) José Manuel Matilla, « Albums de dessins », sur museodelprado.es (consulté le 28 mars 2014).
(es) Santiago Alcolea Blanch, « Aníbal, máscaras y anamorfosis en el Cuaderno italiano de Goya » [PDF], sur amatller.com, 1998 (consulté le 28 mars 2014).

[2] Selon de Angelis, Goya aurait accompagné Anton Raphael Mengs à Rome quand ce dernier décida d'y rentrer, fin 1769^[1].

[angelis83-1] {a b et c} Rita de Angelis (trad. de l'italien par Simone Darses), Tout l'œuvre peint de Goya, Paris, Flammarion, 1990, 144 p. (ISBN 2-08-011202-3), p. 83.

[3] (es) Nigel Glendinning, « Article sur Francisco de Goya », sur museodelprado.es (consulté le 28 mars 2014).

[4] (es) Manuela B. Mena Marqués, « Goya en el prado - Cuaderno italiano », sur museodelprado.es, 2006 (consulté le 31 mars 2014).

[pVirgenPilar-5] {a et b} (es) M. Dolores López Mayner, « Page 134r, où apparaît l'esquisse de la Vierge du Pilar », sur goya.unizar.es, 1999 (consulté le 29 mars 2014).

[pMuerteSFrJavier-6] {a et b} (es) M. Dolores López Mayner, « Page 135a, où apparaît l'esquisse de La Muerte de San Francisco Javier », sur goya.unizar.es, 1999 (consulté le 29 mars 2014).

[7] (es) « Fiche de la peinture La Muerte de San Francisco Javier », sur goya.unizar.es, 1999 (consulté le 29 mars 2014).

[8] (es) Nigel Glendinning, Francisco de Goya, Madrid, Arlanza, coll. « Grandes maestros », 2005 (ISBN 84-95503-40-9), p. 75.

[9] (es) M. Dolores López Mayner, « Page 112r, où apparaît le registre de la naissance et du baptême de ses deux enfants », sur goya.unizar.es, 1999 (consulté le 29 mars 2014).

[10] (es) M. Dolores López Mayner, « Page 113a, où apparaît le registre de la naissance et du baptême de ses deux enfants », sur goya.unizar.es, 1999 (consulté le 29 mars 2014).

[11] (es) M. Dolores López Mayner, « Page 115a, où apparaît le registre de la naissance et du baptême de ses deux enfants », sur goya.unizar.es, 1999 (consulté le 29 mars 2014).

[12] (es) « Page 37, où apparaît l'esquisse de Hannibal vainqueur contemple pour la première fois l'Italie depuis les Alpes », sur museodelprado.es (consulté le 27 novembre 2014).

[13] (es) « Pages 42-43, où semblent apparaître également quelques ébauches pour la réalisation de Hannibal vainqueur contemple pour la première fois l'Italie depuis les Alpes », sur museodelprado.es (consulté le 27 novembre 2014).

[14] (es) Santiago Alcolea Blanch (Barcelona, Instituto Amatller de Arte Hispánico), « Aníbal, máscaras y anamorfosis en el Cuaderno italiano de Goya », sur amatller.com, 1998 (consulté le 12 février 2014). [PDF]

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