Sucre
Littérature
Nouvelle
Poésie
Paul Eluard , Capitale de la douleur, 1926
Dans la danse
Petite table enfantine,
il y a des femmes dont les yeux sont comme des morceaux de sucre.
- Capitale de la douleur suivi de L'amour la poésie (1926), Paul Eluard, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1966 (ISBN 978-2-07-030095-2), partie Mourir ne pas mourir, Dans la danse, p. 59
Octavio Paz, Liberté sur parole, 1958
Pierres éparses — Leçon de choses
Animation
Sur l'étagère
entre un musicien Tang et une jarre de Oaxaca,
incandescent et vivace
avec des yeux de papier d'argent qui pétillent
le petit crâne en sucre
nous regarde aller et venir.
- Liberté sur parole (1958), Octavio Paz (trad. Jean-Clarence Lambert), éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1966 (ISBN 2-07-031789-7), partie I. CONDITION DE NUAGE (1939-1955), Pierres éparses — Leçon de choses, p. 37
Prose poétique
- Cette citation provient d'une revue dirigée par André Breton.
- « Les Champs Magnétiques partie I La Glace sans tain », André Breton/Philippe Soupault, Littérature, nº 8, Octobre 1919, p. 10
Paul Eluard , Capitale de la douleur, 1926
L'absolue nécessité
- Capitale de la douleur suivi de L'amour la poésie (1926), Paul Eluard, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1966 (ISBN 978-2-07-030095-2), partie Nouveaux poèmes, L'absolue nécessité, p. 120
Roman
Colette, La Maison de Claudine, 1922
- La Maison de Claudine (1922), Colette, éd. Imprimerie Moderne de Nantes, coll. « Super-Bibliothèque », 1976 (ISBN 2-261-00093-6), La «Fille de mon père», p. 90
James Joyce, Ulysse, 1922
Rochers à l'ananas, citrons confits, caramels mous. Jeune fille enduite de sucre qui verse de pleines pellées de chocolat pour un frère Quatre-bras. Quelque goûter scolaire. Mauvais pour leurs petits bedons. Pâtes et Fruits confits, fournisseur de Sa Majesté le Roi. Dieu. Protège. Le. Assis sur son trône, suçant à blanc de rouges jujubes.
Un sombre jeune Y.M.C.A., en faction parmi les chaudes odeurs sucrées de Graham Lemon, mit un prospectus dans la main de M. Bloom.
Un mot coeur à coeur.
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 231
Colette, Le Blé en herbe, 1923
Mme Dalleray ne semblait pas l'attendre et lisait. Mais l'ombre étudiée du salon, la table presque invisible d'où montaient les odeurs de la pêche tardive, du melon rouge de Chypre coupé en croissants d'astre et du café noir versé sur la glace pilée le renseignèrent.
Mme Dalleray laissa son livre et lui tendit une main sans se lever. Il voyait dans l'ombre la robe blanche, la main blanche : les yeux noirs, isolés dans leur halo de bistre, bougeaient avec une lenteur inaccoutumée.
Peut-être que vous dormiez, dit Phil, en se forçant à une obligeance mondaine.
Non... Certainement non. Il fait chaud ? Vous avez faim ?
Je ne sais pas...
Il soupira, sincèrement indécis, pris, dès l'entrée à Ker-Anna, d'une sorte de soif, et d'une sensibilité aux odeurs comestibles qui eût ressemblé à l'appétit si une anxiété sans nom n'eût en même temps serré sa gorge. Son hôtesse le servit pourtant, et il huma, sur une petite pelle d'argent, la chair rouge du melon poudré de sucre imprégnée d'un alcool léger, à goût d'anis.
- Le Blé en herbe (1923), Colette, éd. Flammarion, 2004 (ISBN 2-08-06-8641-1[à vérifier : ISBN invalide]), p. 68