Zainab Fasiki
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زينب فاسيكي أو زينب فاسقي |
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Zainab Fasiki est une bédéiste et illustratrice féministe marocaine. Elle aborde des sujets tabous dans la société marocaine.
Biographie
[modifier | modifier le code]Zainab Fasiki est née en à Fès. Diplômée de l'École nationale supérieure d'électricité et mécanique (ENSEM) de Casablanca[1], elle est également titulaire d'une patente professionnelle de bédéiste et d'illustratrice[2].
Fasiki intègre le collectif de bande dessinée marocain Skefkef et publie en 2017 une première bande dessinée féministe, Omor (Des choses), dans laquelle « elle explore les difficultés de la vie d'une femme au Maroc. Elle dénonce au fil des cases les inégalités homme-femme à travers les personnages de trois jeunes marocaines »[1]. Très suivie sur les réseaux sociaux, ses dessins engagés de femmes nues (« montrant que le corps féminin peut être un objet artistique pas seulement un objet sexuel ») lui valent régulièrement des réactions enthousiastes ou hostiles[3],[1].
Zainab Fasiki une activiste qui défend les droits des femmes ; elle déclare en 2018 : « Mon objectif est d’aider dans la libéralisation des femmes MENA (Afrique du Nord et Moyen-Orient) des pressions familiales et du contrôle de la société et des médias »[4]. Son art se concentre sur des sujets tabous dans la société marocaine, ainsi que les inégalités et les différentes formes de discriminations auxquelles font face les femmes dans le pays[5]. Depuis , Fasiki est à l'initiative d'ateliers de formation dans des disciplines artistiques en lien avec les questions de genre pour inciter les femmes à embrasser des carrières artistiques[6]. En , au sein de collectif Women Power, Fasiki « a formé une vingtaine de femmes au métier d'illustratrice » ; les travaux des auteures ont fait l'objet d'un recueil sur le harcèlement de rue sous le titre Women Power[3].
Elle est à l'initiative du projet « Hchouma », une plateforme éducative, gratuite et participative et qui a pour but d'éviter les problèmes sociaux comme la discrimination et les violences basées sur le genre. Fasiki déclare dans h24info en 2018 : « La seule façon de briser un tabou, c'est d'en parler. Ce projet vise à remplacer le manque d’éducation sexuelle, les tabous à l’école et entre les membres de la famille. Ces sujets sont très importants et méritent d’avoir une plateforme dédiée pour expliquer ces tabous, afin d’éviter les ambiguïtés et incompréhensions »[7].
En 2019 paraît une bande dessinée engagée sous le même titre, Hshouma (La Honte), plaidoyer « pour la liberté des mœurs, de la sexualité, de l'amour, et [qui] dénonce une société corsetée, génératrice de frustrations et de violences »[8]. L'œuvre « se moque d'un masculinisme hypocrite et effrayé par les corps, faisant fi des canons de beauté imposés par les autres -les hommes »[9]. En parallèle, Fasiki créé l'ouvrage Feyrouz Versus the World, « l'histoire d'une jeune fille qui, rêvant de faire le tour du monde, doit affronter sa famille conservatrice »[3].
Œuvres
[modifier | modifier le code]- Zainab Fasiki : Contributions à la BD Skefkef : ses publications portent sur l'éducation sexuelle et sont écrites en Darija (arabe marocain).
- Zainab Fasiki : Omor (Des choses) 2017 : une bande dessinée publiée sous licence libre et vendue à prix symbolique.
- Zainab Fasiki : Hshouma. Corps et sexualité au Maroc, Massot éditions, 2019. (ISBN 979-10-97160-92-0) (BNF 45812042)
- Feyrouz Versus the World, 2019
Prix et reconnaissance
[modifier | modifier le code]En mars 2022, en parallèle à la 49e édition du Festival International de la Bande Dessinée d'Angoulême, Fasiki reçoit le Prix "Couilles au cul"[10], décerné à un.e artiste dont l'oeuvre fait preuve de courage artistique dans le pays d'origine[11],[12].
Références
[modifier | modifier le code]- Jehanne Bergé, « Zainab Fasiki : l'illustratice marocaine qui parle de sexualité », L'Obs (site web), (lire en ligne).
- Ibtissam Ouazzani, « Zainab Fasiki, la féministe de la bande dessinée marocaine », HuffPost Maghreb, (lire en ligne, consulté le )
- Louise Pluyaud, « BD : Zainab Fasiki, l'artiste qui dénonce le sexisme dans le monde arabe », Jeune Afrique, (lire en ligne).
- « "Hchouma" : Un site contre les tabous sexuels au Maroc - Maroc Leaks », Maroc Leaks, (lire en ligne, consulté le )
- (en) « Art for promoting equality and fighting patriarchy in Morocco - Euro-Mediterranean Women's Foundation », Euromedwomen.foundation, (lire en ligne, consulté le )
- Théa Ollivier, « Ces jeunes femmes marocaines prennent la parole sur le web », start.lesechos.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Zineb Achraf, « Vidéo. Avec “Hshouma Project”, Zainab Fasiki tente de briser les tabous - H24info », H24info, (lire en ligne, consulté le )
- Pierre Magnan, « Maroc : "Hshouma", une BD manifeste en faveur de la liberté sexuelle », sur francetvinfo.fr, .
- Olivier Van Vaerenbergh, « Ceci est mon corps », Le Vif/L'Express, .
- « Zainab Fasiki, Prix », sur ActuaBD (consulté le )
- Christophe Levent, « BD : féministe engagée, la marocaine Zainab Fasiki décroche le prix «Couilles au cul» à Angoulême », Le Parisien, (lire en ligne).
- « BD: le prix du courage à Angoulême pour la Marocaine Zainab Fasiki », sur TV5MONDE, (consulté le )
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Mustapha Saha, « La révolution des mœurs au Maroc passe par l'art », Monde Afrique, (lire en ligne).
- Camille Hanot, « Elle nous inspire : Zainab Fasiki, la féministe qui milite avec son crayon », Flair, (lire en ligne).
Liens externes
[modifier | modifier le code]- (en) « Hshouma | Stop discrimination », sur hshouma (consulté le )
- « "Hshouma" : les tabous sur la sexualité au Maroc dénoncés en BD », sur Boursorama, .