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Vol Aeroflot 593

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Vol Aeroflot 593
F-OGQS, l'Airbus A310 d'Aeroflot impliqué dans l'accident, ici photographié à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle en mars 1993.
F-OGQS, l'Airbus A310 d'Aeroflot impliqué dans l'accident, ici photographié à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle en mars 1993.
Caractéristiques de l'accident
Date
TypeDécrochage, perte de contrôle en vol
CausesPrésence d'enfants aux commandes, erreur de pilotage et manque de formation de l'équipage
Site25 km au sud-est de Mejdouretchensk, Russie
Coordonnées 53° 30′ nord, 88° 15′ est
Caractéristiques de l'appareil
Type d'appareilAirbus A310-304
CompagnieAeroflot
No  d'identificationF-OGQS
Lieu d'origineAéroport de Moscou-Cheremetievo, en Russie
Lieu de destinationAéroport international Kai Tak, à Hong Kong
PhaseCroisière
Passagers63
Équipage12
Morts75 (tous)
Survivants0

Géolocalisation sur la carte : Russie
(Voir situation sur carte : Russie)
Vol Aeroflot 593

Le vol Aeroflot 593 était un vol international régulier entre l'aéroport international Cheremetievo, à Moscou, et l'aéroport international Kai Tak, à Hong Kong. Le , l'Airbus A310 qui assurait ce vol s'est écrasé près de Mejdouretchensk, en Russie, lors de la phase de croisière. Les 63 passagers et 12 membres d'équipage sont morts dans l'accident[1].

Aucun signe de défaillance technique n'a été trouvé. La boîte noire a révélé la présence des enfants du second commandant de bord (commandant de remplacement), dans le cockpit, sa fille de 13 ans et son fils de 15 ans, lequel était aux commandes[2]. Le fils du pilote a désactivé par inadvertance le pilote automatique alors qu'il était assis aux commandes, entrainant un décrochage et une perte de contrôle catastrophique.

L'appareil impliqué dans l'accident est un Airbus A310-304, immatriculé F-OGQS (numéro de série 596) et livré neuf à Aeroflot le . Propulsé par deux turboréacteurs de type General Electric CF6-80C2A2, il a effectué son vol inaugural le .

Il fait partie des cinq A310 opérant pour Russian International Airlines, une division autonome d'Aeroflot créée pour les liaisons vers l'Extrême-Orient russe et vers l'Asie du Sud-Est. En moyenne, les trois pilotes assurant le vol cumulaient environ 900 heures de vol avec ce type d'avion.

Passagers et équipage

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Parmi les 63 passagers à bord, 40 d'entre eux sont des ressortissants russes, dont environ 30 employés de la compagnie aérienne avec des membres de leurs familles. Les 23 passagers restants étaient pour la plupart des hommes d'affaires originaires de Hong Kong et de Taïwan, en voyage d'affaires en Russie.

Le commandant du vol 593 est Andreï Viktorovitch Danilov, 40 ans, embauché par Aeroflot en novembre 1992. Il cumule plus de 9 500 heures de vol, dont 950 heures en A310, dont 895 heures en tant que commandant de bord.

Le copilote est Igor Vassilievitch Piskariov, 33 ans, engagé par la compagnie aérienne en octobre 1993, qui totalise 5 885 heures de vol, dont 440 heures en A310.

Le commandant de relève est Iaroslav Vladimirovitch Koudrinski, 39 ans, embauché par Aeroflot en novembre 1992 ; il totalise plus de 8 940 heures de vol, dont 907 heures en A310. Kudrinski a également beaucoup d'expérience avec différents types d'avions, notamment le Yakovlev Yak-40, l'Antonov An-12 et l'Iliouchine Il-76.

Neuf membres du personnel navigant commercial (PNC) étaient également à bord de l'avion.

Enquête et causes de l'accident

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L'enquête révèle que le second commandant de bord, Iaroslav Koudrinski, alors pilote aux commandes, contre les règlements, a laissé ses enfants prendre les commandes de l'avion. En premier, sa fille Iana s'est assise au siège avant gauche du pilote. Sans désactiver le pilotage automatique, le commandant a légèrement ajusté le cap. Aussitôt, l'avion a légèrement viré vers la gauche, donnant l’impression qu'elle était en train de contrôler l'avion, alors qu'elle n'en avait effectivement aucun contrôle. Peu de temps après, Eldar, son fils de 15 ans, a pris la place du pilote pendant la phase de croisière de cet avion neuf[3].

L'enquête a démontré que, contrairement à sa sœur, l'adolescent de 15 ans a exercé suffisamment de force sur les commandes de vol pour désactiver le pilote automatique et pour changer la position des ailerons, sans qu'aucune alarme ne se déclenche et sans que les pilotes ne s'en rendent compte. Le pilote automatique compense avec 2.5° d'inclinaison par seconde jusqu'à atteindre 45°. Dans cette attitude, le pilote automatique se désactive. Le premier à remarquer l'anomalie est l'adolescent Eldar qui constate que l'avion vire vers la droite. Le copilote se rend compte que l'avion dérive. Le pilote automatique n'étant pas désactivé dans l'axe longitudinal, il tente de maintenir l'altitude ; le nez de l'avion se redresse. Le copilote braque l'avion vers la gauche pour sortir l'avion de son virage à droite, sans effet car les commandes de vol sont alors inefficaces. Il n'atteint pas le palonnier[3].

Du fait de la force centrifuge, le fils du commandant est incapable de se lever pour laisser la place à son père. Le commandant de bord, debout derrière son siège, est impuissant alors que l'avion s'engage dans une descente infernale. Une première alarme se déclenche et indique l’arrêt de toutes les fonctions du pilote automatique. Désormais, seul le jeune Eldar et le copilote pourraient agir sur l'avion. Une seconde alarme se déclenche indiquant cette fois que, faute d'une vitesse suffisante, l'avion est sur le point d'entrer en décrochage. Le taux de descente était tel que les passagers se sont probablement retrouvés en état d’impesanteur.

Le copilote tire sur le manche, l'avion se redresse et reprend de l’altitude. Le commandant reprend alors son poste. La réduction de la puissance des moteurs entraine un nouveau décrochage et l'avion repart aussitôt en descente. L'équipage parvient à stabiliser l'appareil ; il est trop tard. L'A310, trop proche du sol, le percute à pleine vitesse et explose à l'impact, tuant sur le coup les 75 passagers et membres d'équipage présents à bord[4].

L’enquête démontre que les pilotes, tentant de redresser l'avion en tirant sur le manche, ont aggravé la situation, alors que s'ils avaient lâché les commandes, l'appareil se serait redressé et les systèmes de sécurité auraient pris des mesures pour éviter le décrochage. Ainsi, l'avion serait revenu automatiquement à son assiette initiale. Les pilotes l'ignoraient, en conséquence de leur formation insuffisante sur Airbus A310. Ils ignoraient aussi que le pilote automatique de l'Airbus A310 peut, dans un premier temps, se débrancher partiellement sans déclencher d'alarme sonore ni visuelle. Depuis lors, ces diverses lacunes ont été comblées tant par l'avionneur que par la compagnie russe dans la formation de ses pilotes[5].

Détails des communications

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L'accident a fait l'objet d'un épisode dans la série télé Air Crash nommé « Un enfant dans le cockpit » (saison 3 - épisode 9).

Articles connexes

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Notes et références

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  1. (en) « 75 Dead in a Crash Of a Russian Airbus On Hong Kong Run », The New York Times,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le ).
  2. Rapport d'enquête de l'incident https://reports.aviation-safety.net/1994/19940323-0_A310_F-OGQS.pdf
  3. a et b (en) « Transcript reveals cockpit anarchy », Flight International,‎ 5–11 octobre 1994, p. 5 (lire en ligne [archive du ], consulté le ).
  4. (en) Alexander Velovich, « Aeroflot A310 crash continues to puzzle », Flight International,‎ 6–12 avril 1994, p. 8 (lire en ligne [archive du ]).
  5. (en) Épisode Kid in the Cockpit, dixième épisode de la troisième saison de la série Air Crash..
  6. (en) « Aeroflot Flight 593 cockpit voice recording ».

Liens externes

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