Ryszard Kukliński
Naissance | |
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Nom dans la langue maternelle |
Ryszard Jerzy Kukliński |
Pseudonyme |
Jack Strong |
Nationalité | |
Formation |
Akademia Sztabu Generalnego (d) |
Activités |
Militaire, espion |
A travaillé pour | |
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Arme | |
Grade militaire | |
Conflit | |
Distinctions | Liste détaillée Médaille du 10e anniversaire de la Pologne populaire Silver Medal "Armed Forces in the Service of the Homeland" (d) Bronze Medal "Armed Forces in the Service of the Homeland" (d) Croix d'argent du Mérite Polonia Mater Nostra Est Citoyen d'honneur de Gdańsk (d) Médaille de la victoire et de la liberté 1945 (en) Croix de l'Armia Krajowa Medal for fighting for Berlin (en) Médaille d'argent du mérite pour la défense nationale (d) Médaille de bronze du mérite pour la défense nationale (d) Chevalier de l'ordre Polonia Restituta |
Ryszard Jerzy Kukliński né le à Varsovie, Pologne et mort le à Tampa (Floride), a été colonel de l'armée de la République populaire de Pologne et il est connu pour avoir passé des informations à la CIA sur les plans du Pacte de Varsovie en cas de conflit avec l'OTAN[2]. A titre posthume, il fut promu général de brigade le 11 novembre 2016, par décret du président de la République polonaise.
Biographie
[modifier | modifier le code]Origines et début de carrière
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Il considéra que la participation polonaise à l'agression de la Tchécoslovaquie revenait à trahir un allié dans le seul but de plaire à Moscou[3].
Il fut plus tard informé de la répression sanglante des émeutes de la Baltique de 1970, et fut profondément choqué qu'un État socialiste fasse tirer sur les ouvriers qu'il prétendait défendre[3]. Connaissant la stratégie du Pacte de Varsovie, il savait qu'elle était offensive et non destinée à se protéger en cas d'attaque de l'OTAN. Il considéra qu'en cas de guerre, la Pologne serait sacrifiée par les Soviétiques et a donc choisi de lutter contre eux[3].
Décision d'espionner le Pacte de Varsovie
[modifier | modifier le code]Kukliński décide d'agir contre le pouvoir communiste. À l'occasion de sorties en mer, en tant que marin passionné, il choisit pour son premier contact avec les États-Unis en 1972, le port de Wilhelmshaven en Allemagne de l'Ouest car c'est là que le , d'importantes forces allemandes se rendent à la 1re division blindée polonaise : il s'agissait donc du symbole de la victoire polonaise, cette fois sur Moscou, qu'il espérait remporter[3]. Il adresse une lettre d'Allemagne occidentale de la ville où il se trouvait alors à l'ambassade des États-Unis à Bonn et propose alors ses services, en précisant qu'il ne sollicite aucune somme d'argent en contrepartie du travail qu'il propose de faire, soit transmettre aux autorités américaines tous les documents militaires ou politiques dont il aura connaissance qu'il estime importants et ce pour le salut de la Pologne, assujettie au joug soviétique depuis septembre 1944. Il souhaite que de tels renseignements soient transmis aux services de l'US Army[4]
Kukliński travaillait alors au département de planification stratégique de l’état-major de l’armée polonaise. Selon son récit, il voulait préparer un complot contre l'URSS au sein de l'armée polonaise. La CIA lui déconseilla un tel plan, jugé irréaliste, et lui demanda plutôt d'espionner le Pacte de Varsovie. Entre 1972 et 1981, il fournit aux Américains plus de 35 000 pages des documents secrets concernant la Pologne et le pacte de Varsovie. Les documents concernaient entre autres les plans militaires du pacte de Varsovie en cas de guerre avec l'OTAN, ses procédures de mobilisation (permettant au renseignement américain de savoir quels étaient les signes d'alerte d'un conflit), l'emplacement précis des postes de commandement et des détails sur leurs caractéristiques constructives et leurs moyens de communication, les méthodes de camouflage antisatellite de l'Armée rouge et des informations sur deux cents systèmes d'armes[3].
En , Kukliński fut affecté à un groupe restreint planifiant le rôle de l'armée polonaise en cas d'imposition de la loi martiale en Pologne contre le syndicat Solidarność. Il aurait pu refuser cette mission mais choisit d'accepter dans l'espoir d'atténuer la répression et surtout de pouvoir informer Washington de manière précise de l'évolution de la situation et des réactions polonaises et soviétiques. Il put ainsi fournir à Washington un éclairage détaillé sur la crise polonaise, et notamment faire savoir qu'une invasion de la Pologne par les forces du pacte de Varsovie était envisagée en et que les forces polonaises ne disposaient d'aucun plan de défense contre une telle attaque[3].
En 1981, il apprend que les Soviétiques savent qu'il y a un espion en activité au sein des forces polonaises. Menacé d'être découvert, il se maintient aussi longtemps que possible en activité mais alors que l'étau se resserre, il est exfiltré de Pologne avec sa famille en par la CIA[3], quelques jours avant la proclamation de la loi martiale par le général Jaruzelski.
Sur ses actions contre le Pacte de Varsovie et contre l'Union Soviétique, Kukliński a écrit : « J'ai une foi sans bornes en la justesse de ce que je fais »[3].
Postérité
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Le , à l'occasion du 98e anniversaire de la République polonaise restaurée, il est nommé général de brigade à titre posthume par le président polonais Andrzej Duda[5].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (pl) « Pułkownik Ryszard Kukliński z wizytę u marszałek senatu Alicji Grześkowiak (« Le colonel Ryszard Kukliński rend visite à la présidente du Sénat Alicji Grześkowiak ») », sur ww2.senat.pl (site d'archive du Sénat polonais), (consulté le ).
- (en) Personnel de rédaction, « The spy who remained in the cold », The Economist, (lire en ligne, consulté le )
- (en) « Director's Tribute to Polish Cold War Hero »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur Central Intelligence Agency, (consulté le ).
- Stéphanie Duncan, « Ryszard Kuklinski, officier polonais et agent double pour la CIA » [audio], sur Espions, une histoire vraie, France Inter, Radio France, (consulté le )
- « Un colonel espion de la CIA fait général à titre posthume en Pologne », sur voaafrique.com, (consulté le ).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (en) Benjamin Weiser, A Secret Life: The Polish Officer, His Covert Mission, and the Price He Paid to Save His Country, PublicAffairs, New York, 2004 (ISBN 1-891620-54-1)
Filmographie
[modifier | modifier le code]- Jack Strong, film polonais de Władysław Pasikowski sorti en 2014.
Émission de radio
[modifier | modifier le code]- Stéphanie Duncan, « Ryszard Kuklinski, officier polonais et agent double pour la CIA » [audio], sur Espions, une histoire vraie, France Inter, Radio France,
Liens externes
[modifier | modifier le code]- (en) Benjamin B. Fischer, « Entangled in History: The Vilification and Vindication of Colonel Kuklinski », Studies in Intelligence, (lire en ligne, consulté le )
- (en) « Director's Tribute to Polish Cold War Hero »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur site de la CIA, (consulté le )
- Militaire polonais du XXe siècle
- Militaire polonais du XXIe siècle
- Histoire contemporaine de la Pologne
- Espion de la guerre froide faisant partie de la CIA
- Citoyen d'honneur de Gdańsk
- Naissance en juin 1930
- Naissance à Varsovie
- Décès en février 2004
- Décès à Tampa
- Décès à 73 ans
- Personnalité inhumée au cimetière militaire de Powązki
- Transfuge polonais