Roberto Galletti
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Nom de naissance |
Roberto Clemens Galletti di Cadilhac |
Nationalité | |
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Père |
Arturo Galletti di Cadilhac (d) |
Mère |
Margaret Isabella Collier |
Fratrie |
Arthur Mario Agricola Collier Galletti di Cadilhac |
Roberto Clemens Galletti di Cadilhac (né à Torre San Patrizio (Italie) le et mort à Murs (Ain) le ) est un ingénieur italien, pionnier de la TSF.
Biographie
[modifier | modifier le code]Enfance et début de carrière
[modifier | modifier le code]Né dans une petite ville de la région des Marches en Italie, fils d'un parlementaire italien et d'une aristocrate anglaise, Robert Galletti grandit dans un milieu aisé. Son père, Arturo Galletti di Cadilhac avait combattu, en qualité de colonel de l'armée, avec Giuseppe Garibaldi durant la troisième guerre d'indépendance italienne, avant d’être élu maire de la commune natale de Roberto, puis député de la région. Sa mère, prénommée Margaret, était la fille d'un aristocrate britannique, Sir Robert Collier, titré premier Lord Monkswell[1].
Il étudie à l'École d'ingénierie de Rome, se passionne pour la télégraphie sans fil et travaille pendant quelques années pour la compagnie Marconi[2], avant d'inventer une nouvelle technique pour augmenter l'efficacité des transmissions télégraphiques et de lancer sa propre entreprise en 1907[3].
Arrivée en France
[modifier | modifier le code]Marconi détenant le monopole de la TSF en Italie et dans plusieurs autres pays d'Europe, Galletti émigre en France, où il travaille pour le ministère des Postes et Télégraphes. Il réussit à réaliser des transmissions entre la station de Villeurbanne (Rhône) et celles des Saintes-Maries-de-la-Mer (Bouches-du-Rhône) et de Fort-de-l'eau (Algérie)[3].
En 1913, Galletti s'installe dans le hameau de Leschaux, dans la commune de Champagneux, en Savoie. Cette commune, riveraine du Rhône, a la particularité d'être située au pied d'une falaise abrupte, haute de 500 mètres. Cette déclivité lui permet d'installer dix câbles de cuivre long d'un kilomètre chacun faisant office d'antenne de type « harpe ». La station radio de Galletti, très puissante et sophistiquée pour l'époque, est destinée à réaliser des émissions transatlantiques. En 1913 et 1914, il réussit à communiquer avec la station de Tuckerton (New Jersey), mais le déclenchement de la guerre de 1914-1918 l'empêche de poursuivre ses travaux et son matériel est réquisitionné par l'armée française[3].
Polémique
[modifier | modifier le code]Dans ses éditions du et du , le quotidien français La Lanterne, dirigé par Félix Hautfort lance une polémique à l'encontre des membres du gouvernement français accusé de livrer « [le] réseau télégraphique sans fil français aux compagnies étrangères par une convention véritablement inouïe passée entre le sous-secrétaire d'État des postes et un sieur Galletti, il y a dix-huit mois ». Le journal qui utilise sa une pour dénoncer ce que la rédaction considère comme un scandale et annonce que « nous veillerons que toute la lumière soit faite et prises toutes les sanctions nécessaires. »[4]
Fin de carrière et mort
[modifier | modifier le code]Après la guerre, Galletti dissout son entreprise (1925) et continue ses travaux en Angleterre, où il met au point un radiotransmetteur à faisceau destiné au radio-guidage des avions. Il meurt brusquement dans sa maison de Murs, le village qui fait face à Champagneux, de l'autre côté du Rhône.
Musée Galletti
[modifier | modifier le code]Le village de Saint-Maurice-de-Rotherens, situé dans le département de la Savoie et où était installée l'antenne de Galletti, a ouvert un musée en son honneur. Ce lieu présente notamment une importante collection d’anciens postes radiophoniques[5].
L’idée d'implanter un musée en sa mémoire sur le territoire de cette commune savoyarde s'est concrétisée grâce au don de ses archives par la nièce de Roberto Galletti en 1973[6].
Hommages
[modifier | modifier le code]De 2012 à 2014, le Radio-Musée Galletti organise le spectacle déambulatoire Galletti, 100 ans de Radio, rassemblant plus de 40 acteurs professionnels et amateurs sur le site des Fils à Saint-Maurice-de-Rotherens[7].
Le 10 juillet 2021, à l'occasion du Centenaire de la Radio grand public en France, le pianiste international Pascal Gallet donne un concert exceptionnel, sous l'orage, au belvédère des Fils. Accompagné du conteur Gérard Desnoyers, il illustre l'histoire du pionnier de la T.S.F. par un florilège de musiques italiennes, françaises, russes et américaines[8].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Site radiofil, page "raconte moi la radio", sur Roberto Galleti, consulté le 06 novembre 2018
- Christine Martinez, « Galletti se passionne pour la TSF épisode 2 », France Bleu, (lire en ligne, consulté le )
- « Roberto Galletti et sa TSF sont enfin réhabilités », sur www.lessorsavoyard.fr, (consulté le )
- Site Gallica/BNF, Une du journal la lanterne du 1er mars 2018
- le radio-musée Galletti Site officiel du musée Roberto Galletti
- Site de L'essor38, site du journal L'essor, article de Patricia Tricoche publié de 04 septembre 2016
- « Galletti 100 ans de radio », sur site internet du radio-musée Galletti (consulté le )
- Gérard Maurin, « Au belvédère des Fils, Marconi a honoré Galletti au son du piano de Pascal Gallet », sur Le Dauphiné Libéré, (consulté le )
Bibliographie
[modifier | modifier le code]Mario Guidone, Clara Muzzarelli Formentini et Joëlle Perrier-Gustin, Roberto Clemens Galletti di Cadilhac : un pionnier meconnu de la télégraphie sans fil : une station de TSF dans la tourmente de la Grande gue, G. Châtel, , 232 p. (ISBN 978-2-9520280-0-4, lire en ligne)