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Plonivel

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Plonivel est une ancienne paroisse de l'évêché de Quimper, située en bordure de l'Océan Atlantique, dans le sud de l'actuel département du Finistère, supprimée lors de la Révolution française, son territoire étant partagé entre les communes de Plobannalec et Loctudy.

Géographie

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La chapelle Saint-Brieuc, ancienne église paroissiale de Plonivel

L'ancienne paroisse de Plonivel

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La paroisse de Plonivel était la plus petite paroisse de la baronnie du Pont. Son territoire était limité à l'ouest par la rive gauche de la ria du Ster, bordée de prairies marécageuses (comme l'illustre par exemple le toponyme Pen ar Palud) qui furent poldérisées en 1850 lors de la construction de la digue de Pen Lan, dans un objectif de valorisation agricole (pour développer principalement des cultures maraîchères), et à l'est par le ruisseau de Kerforn, qui séparait la paroisse de celle de Loctudy. La zone marécageuse du Ster Kerdour, d'une superficie totale de 120 ha, fait office de "coupure verte" entre Lesconil et Larvor. Le Conservatoire du littoral en a acheté 7,23 ha en 2007[1].

Le Ster Kerdour

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Le déclin progressif de l'agriculture maraîchère dans cette zone à partir des années 1970, a facilité dans la partie sud de ce polder, la plus proche de l'Océan Atlantique, gagnée sur le domaine public maritime et située au-dessous du niveau de la mer, sa colonisation par un habitat précaire de loisirs formé de mobil-homes, de caravanes et de cabanes. La progression des friches dans la partie nord de ce polder entraîne la progression de la friche sociale et un mauvais entretien des canaux et fossés de drainage qui tendent à se colmater. Un programme de réhabilitation est en cours.

Toponymie et origines

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Le nom de la paroisse s'est écrit Ploenivael en 1330, Ploerimael en 1338-1368, et Ploenyvel en 1536-1540 [2],[3]. Il s'agissait initialement de Ploe Brimael, la "paroisse de Brimaël". La forme Brimaël, peut-être du IXe – Xe siècle, dérive de la forme initiale Briomaglos, Brimaglos, Briomaglus du Ve – VIe siècle. Une forme hypocoristique de Briomaglos, Briamael, est Brieg, Brioc. Brieuc est une forme francisée de Brieg, Brioc.
Voir B. Tanguy, Dictionnaire des Noms de Communes du Finistère, 1990, sur la transition de forme Plo- Brimael / Nivael pour la forme finale Plonivel.
Voir aussi à ce sujet la référence [4].
Selon Jackson, la forme initiale Brigomaglos, Briomaglus, du Ve – VIe siècle, est devenu, à l'époque de l'ancien gallois, de la fin du VIIIe au début du XIIe siècle, Briavael, Briamail, Briavail, puis sous la forme galloise moderne, orthographié Briafael, anglicisé en Briavael dans le village St. Briavels à la frontière galloise dans le Gloucestershire[5].

Selon la Vita Brioci, saint Brieuc avait (soi-disant) pour neveu et disciple saint Tudy, alias Tugdual, Tudwal, honoré entre autres dans les paroisses voisines de Loctudy et l'Île-Tudy [6].

Au Ve – VIe siècle, il est attesté/supposé que la paroisse primitive de Plonivel (un Plou primitif), dont le centre était situé au-dessus de Lesconil au sud-ouest de Loctudy, intégrait alors les territoires de Loctudy (nommé alors Saint-Tudy après la mort de saint Tudy, la forme Loc étant plus tardive) et de Pont-l’Abbé. La paroisse de Plonivel est créée a priori à la fin du Ve siècle (480-490), selon la date d’arrivée de saint Brieuc (Brioc) en Armorique. La paroisse de Loctudy n'est créée qu'au XIVe siècle. Anciennement, Larvor faisait partie de la paroisse de Plonivel, et le territoire associé à Larvor s'appelait Le Parc Plonivel, Park Plonivel (breton) (Park signifie un ensemble de terres, un champ ouvert (openfield))[7].

Plonivel dépendait de la seigneurie du Pont. Le manoir de Kerhoas était habité par la famille Du Haffond

Un mémoire de 1709, basé sur un aveu de Pierre du Pont du et un autre aveu d'Hélène de Rohan[8] du établit que "« les seigneurs du Pont étaient inféodés de temps immémorial envers le Roi du droit de pêcherie, sécherie et vaccantage [9] dans les paroisses de Loctudi, Plonivel, Treffiagat, Tréoultré et Combrit » ; les seigneurs de Pont-l'Abbé affermaient ces droits aux pêcheurs locaux moyennant la perception de droits[10].

Époque moderne

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En 1732, le sieur Duhaffond (Du Haffont) de Lestrédiagat (un manoir de Treffiagat), qui possède aussi le manoir de Trévélep en Ploenivel (Plonivel) est sergent féodé dépendant du baron du Pont pour les paroisses de Plonivel et Treffiagat[11].

Les archives de l'Amirauté de Bretagne évoquent une accusation de naufrageurs portée contre des habitants de Plonivel « il est vrai, accusés d'avoir attiré, par des signaux agités par leurs bêtes errant sur la falaise, un bateau hollandais, Les-Deux-Sœurs [en fait il s'agit probablement du naufrage du navire suédois La Dame Régineau[12] survenu le , l'auteur faisant une confusion[13]], qui s'était égaré à la pointe de Penmarc'h en 1750. Une enquête judiciaire très serrée montra que les Bretons n'avaient allumé aucun feu. Ils s'étaient contentés de demander à la Vierge de Molène et au bon Monsieur Saint-Renan "un petit naufrage seulement". L'invocation n'est certes pas très édifiante ; mais elle est moins criminelle et surtout moins dangereuse que les feux allumés sur la tête des taureaux à demi-sauvages »[14].

En 1759, une ordonnance de Louis XV ordonne à la paroisse de Plonivel de fournir 8 hommes et de payer 52 livres pour « la dépense annuelle de la garde-côte de Bretagne »[15].

Jean-Baptiste Ogée indique en 1778 que Plonivel compte alors 650 communiants, que « la mer borde au sud ce territoire, dont les terres sont très exactement cultivées et fertiles »[16].

Révolution française

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La paroisse de Plonivel, qui comprenait alors 120 feux, élit deux délégués, Guillaume Le Calvez et Henry Andro, pour la représenter à l'assemblée du tiers-état de la sénéchaussée de Quimper au printemps 1789[17].

La paroisse de Plonivel est supprimée en 1790. Son dernier recteur, Martial Besnier, était opposé à la Constitution civile du clergé[18].

Le XIXe siècle

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En 1834 François-Michel Durand (1792-1859), originaire de Plonivel, ordonné prêtre en 1817, original et de caractère difficile, s'installe dans l'ancien presbytère et redit l'église au culte, assurant clandestinement des messes dominicales dans l'ancienne église paroissiale, désormais simple chapelle. Il entra alors en conflit avec le maire et le recteur de Plobannalec, mais ne parvint pas à faire rétablir la paroisse[18] et fit tout, mais en vain, pour tenter de rétablir l'ancienne paroisse[19].

Le XXe siècle

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La tradition de sonnerie des cloches trois fois par jour à l'heure de l'angélus lors d'un décès (tradition en usage dans les paroisses) a perduré à Plonivel jusque dans la décennie 1960, bien que la localité ait perdu le droit de procéder à des enterrements sur place[19].

Monuments et sites

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Le placître entourant la chapelle correspond à l'ancien cimetière ; son mur d'enceinte contient dans sa partie ouest une croix pattée datant du Moyen Âge[23] et dans l'angle sud-est une croix monolithique de section octogonale[24]. L'ancien presbytère est situé à proximité. Le pardon est célébré le premier dimanche de mai.

L'ensemble est soit classé, soit inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques.

  • Une légende rapporte que dans un temps fort reculé, la procession de Plonivel se rendait aux Glénan en suivant une allée d'arbres dont, en 1854, un centenaire du pays prétendait qu'on en trouvait encore des vestiges à marée basse près du hameau de Ker--Is-Hur (Kérizur) à Larvor. Cette légende trouve probablement son origine dans l'existence d'une forêt immergée fossile près de la plage de Kervilzic connue sous le nom de "forêt sous-marine de Loctudy".

Bibliographie

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  • Vincent le Floc'h, Le régime foncier et son application pratique dans le cadre de la paroisse de Plonivel au XVIIIe siècle, "Bulletin de la Société archéologique du Finistère", 1966, Quimper, pages 117 à 205.
  • Vincent Le Floc'h : Vie et mort d'une paroisse : l'exemple de Plonivel, Société archéologique du Finistère, 1998.
  • P. Vanuxeem, Livre LOCTUDY. Histoire et Patrimoine. Origine historique de Loctudy. 2016.
  • Ofis ar Brezhoneg – Office de la Langue Bretonne, Commune de Plobannalec, Plonivel p. 79, Etude Normative des Toponymes, 2009.

Notes et références

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  1. EOLAS, « STER KERDOUR », sur conservatoire-du-littoral.fr (consulté le ).
  2. E. Ernault, Sur l'étymologie bretonne, "Revue celtique", 1906, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6469003v/f227.image.r=Plonivel.langFR
  3. Ofis ar Brezhoneg, Commune de Plobannalec, Plonivel p. 79, 2009
  4. « Ensemble paroissial des Alentours de Plonivel », sur plonivel.fr via Wikiwix (consulté le ).
  5. JACKSON, K. C. ; BIRLEY, A. R., « Brigomaglos and St. Briog », Archaeologia Aeliana Series 5. Vol 10, pp. 61-65,‎ (lire en ligne)
  6. Bernard Tanguy, Les noms de lieux. Mémoire des hommes et du paysage, revue ArMen n° 22
  7. Livre LOCTUDY. Histoire et Patrimoine. Origine historique de Loctudy. 2016.
  8. Hélène de Rohan-Guémené était veuve de Pierre du Pont, sire de Pont-l'Abbé et de Rostrenen, mort à la bataille de Saint-Aubin-du-Cormier en 1488, et tutrice de son fils, Jehan, sire du Pont et de Rostrenen
  9. Sur la côte sud, les pêcheries de Cornouaille, appartenant aux seigneurs de Penthièvre, rivalisaient avec les pêcheries ducales de Saint-Mathieu, avant leur totale décadence du XVIIe siècle. Au XVIe siècle, les pêcheurs des terroirs du Cap-Sizun et du Cap-Caval étaient obligés d'abandonner aux receveurs du duc de Penthièvre, à un prix déterminé, les poissons qu'ils prenaient. Ceux qui cessaient de pêcher, ou qui allaient pêcher ou naviguer ailleurs, autrement dit les « vacanteurs » devaient acquitter en espèces, la moitié de ce droit. Le baron de Pont-l'Abbé exerçait ce même droit de « vacanteaige », avec celui de pêcherie et sècherie dans les paroisses de Loctudy, Combrit et Treffiagat. Voir Note 3 : Arch. dép. de la Loire-Atlantique, B 2025 (aveux de 1480, 1494, 1543). Voir DARSEL, Joachim, « Les Seigneuries maritimes en Bretagne. », Bulletin philologique et historique jusqu'à 1610
  10. Michel Perron, Pêcheries et sécheries en Europe et en A.O.F., "Bulletin de l'Agence générale des colonies", juin 1926, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k64370769/f38.image.r=Plonivel.langFR
  11. Paul-Armand du Châtellier, La baronnie du Pont, "Revue des provinces de l'Ouest (Nantes)", 1857, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k208807q/f586.image.r=Plonivel.langFR
  12. Ce navire fut naufrage aux Glénanet son épave dériva jusqu'à Trégunc et fut pillée
  13. Roland Chatain, "Tempêtes et naufrages en pays Bigouden", Plomeur, éditions Roland Chatain, coll. « mémoire », 1994
  14. Étienne Dupont, article publié dans le Journal des débats politiques et littéraires no 224 du 14 août 1922, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k490145j.r=Plobannalec.langFR
  15. "Ordonnance... portant imposition pour la dépense annuelle de la garde-côte de Bretagne", 1759, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97412315/f7.image.r=Plovan?rk=21459;2
  16. Jean-Baptiste Ogée, "Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne", 1778, consultable https://archive.org/stream/dictionnairehist03og#page/400/mode/2up/search/Plonivel
  17. "Archives parlementaires de 1787 à 1860 ; 2-7. États généraux ; Cahiers des sénéchaussées et bailliages", série 1, tome 5, 1879, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k49520z/f514.image.r=Plovan?rk=4206029;2
  18. a et b Jean-Louis Le Floc'h, Les luttes d'une paroisse pour conserver son identité, consultable http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=12056937
  19. a et b Steven Lecornu, « En Pays bigouden, des siècles de bouleversements des territoires », Journal Le Télégramme,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  20. « Vierge à l’Enfant », sur topic-topos.com via Wikiwix (consulté le ).
  21. « Plobannelec Chapelle saint-Brieuc de Plonivel. - histoire du vitrail et croquis mémoire », sur histoire du vitrail et croquis mémoire (consulté le ).
  22. « Commune de Plobannalec Lesconil - Pays Bigouden - Finistère - Bretagne - France », sur Plobannalec Lesconil (consulté le ).
  23. « Croix pattée », sur topic-topos.com via Wikiwix (consulté le ).
  24. « Croix (XVIe siècle) », sur topic-topos.com via Wikiwix (consulté le ).