[go: up one dir, main page]

Aller au contenu

Phosgénite

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Phosgénite
Catégorie V : carbonates et nitrates[1]
Image illustrative de l’article Phosgénite
Phosgénite et cérusite - Thorikos Grèce (XX 1 mm)
Général
Numéro CAS 12202-69-6
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique CCl2O3Pb2 Pb2(CO3)Cl2
Identification
Masse formulaire[2] 545,3 ± 0,2 uma
C 2,2 %, Cl 13 %, O 8,8 %, Pb 76 %,
Couleur incolore; blanc; blanc jaunâtre; gris; brun; verdâtre; rosâtre; brun pâle.
Système cristallin tétragonal
Réseau de Bravais primitif P
Classe cristalline et groupe d'espace ditétragonale-dipyramidale ;
P 4/mbm
Clivage bon sur {110}, {001}, distinct sur {010}
Cassure sectile, conchoïdale
Faciès prismes courts sur {001}, plus rarement tabulaire.
Échelle de Mohs 2,5-3
Trait blanc
Éclat adamantin
Propriétés optiques
Indice de réfraction w=2,114,
e=2,14
Biréfringence uniaxe (+) ; 0,0260
Fluorescence ultraviolet oui jaune orange
Transparence transparent à translucide
Propriétés chimiques
Densité 6 - 6,3
Solubilité dans l'acide nitrique avec effervescence ; soluble très lentement dans l'eau froide.
Propriétés physiques
Magnétisme aucun
Radioactivité aucune

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

La phosgénite est une espèce minérale rare composée de carbonate de plomb de formule idéale Pb2(CO3)Cl2.

La phosgénite se forme naturellement par oxydation des minéraux de plomb quand ils sont en présence d'eaux carbonatées et chlorées.

Les Égyptiens utilisaient une sorte de phosgénite synthétique pour fabriquer des cosmétiques (fard de couleurs)[3].

Historique de la description et appellations

[modifier | modifier le code]

Inventeur et étymologie

[modifier | modifier le code]
  • Découverte dans la mine de Cromford-Level, près de Matlock, dans le Derbyshire en Angleterre, le terme de phosgénite est attribué à Haidinger[4], mais c'est la description de Dietrich Ludwig Gustav Karsten qui lui avait donné le nom d'hornblei, en 1800 qui fait référence[5].
  • Du grec "PHOS" = lumière et "GENNAN" = engendrer, par analogie au phosgène, artificiel (COCl2) qui entre dans sa composition chimique [6].

Mine de Tsumeb (Tsumcorp Mine), Tsumeb, Région d'Otjikoto (Oshikoto), Namibie

  • corneous lead (Robert Jameson 1804) [7]
  • cromfordite (Robert Philips Greg et William Garrow Lettsom, 1858) [8]
  • galénocératite (Ernst Friedrich Glocker 1847) [9]
  • hornblei (Karsten 1800)
  • kérasine François Sulpice Beudant[10]
  • matlockite (selon Chapman); Attention il existe bien une espèce minérale homologuée à ce nom qui est une halogénure.
  • mendipite ; Attention il existe bien une espèce minérale homologuée à ce nom qui est une halogénure.
  • murio-carbonate de plomb (Thomson) [11]
  • plomb carbonaté muriatifère (René Just Haüy)
  • plomb chloro-carbonaté (Armand Dufrénoy 1856) [12]
  • plomb corné

Caractéristiques physico-chimiques

[modifier | modifier le code]

Cristallographie

[modifier | modifier le code]
  • Paramètres de la maille conventionnelle : = 8,112 Å, = 8,814 Å ; Z = 4 ; V = 580,00 Å3
  • Densité calculée = 6,24 g/cm3
  • Dans les zones d'oxydation (surtout avec des eaux chlorées) des dépôts de minerais de plomb.
  • Sur des scories de fonderie des minerais de plomb par action de l'eau de mer (Laurion).

Minéraux associés

[modifier | modifier le code]

anglésite, cérusite, laurionite

Gisements remarquables

[modifier | modifier le code]

Il existe de très nombreuses occurrences naturelles et en néoformation de ce minéral dans le monde.

  • France
Bretagne (Scories d'anciennes fonderies)
Haldes de Menez-Plom, Carnoët, Callac, Côtes-d'Armor. Ancienne mine de plomb et d'argent.
La Fonderie, Poullaouen, Finistère[13].
Champagne-Ardenne
Bourbonne-les-Bains, Langres, Haute-Marne
Limousin
Mine des Farges, Ussel, Corrèze[14]
  • Grèce (Scories d'anciennes fonderies)
le district minier antique du Laurion compte près de 10 occurrences : Agios Nikolaos, le port, Oxygon, Panormos, Passa Limani, Sounion, la baie de Thorikos, Tourkolimanon, et Vrissaki[15].


Certains cristaux, de grande taille, peuvent être taillés comme gemme.

Références

[modifier | modifier le code]
  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  3. Les cosmétiques de l'Egypte ancienne.
  4. Traité de minéralogie, Volume 3 Par Armand Dufrénoy P.278
  5. Dietrich Ludwig Gustav Karsten, Mineralogische Tabellen, Berlin, 1800, 1re édition, p. 78 (« Hornblei »).
  6. MINER Database von Jacques Lapaire - Minéraux et étymologie
  7. Jameson, R. (1804) A System of Mineralogy. First edition, 2 volumes, Edinburgh.
  8. Greg, Robert Philips; et Lettsom, William Garrow; Manual of the Mineralogy of Great Britain and Ireland, London:1858, 483 pp., p. 421.
  9. Glocker, E. F. (1847) Generum et specierum mineralien secundum ordines naturals digestorum synopsis. Halle: 248.
  10. François Sulpice Beudant, Traité élémentaire de Minéralogie, 1832, deuxième édition, 2 volumes: 2: 502
  11. Thomson, Syst. de Chimie, tome VII, p. 461
  12. Armand Dufrénoy, Traité de minéralogie, p. 278 (1856)
  13. Germain, C.; Leydet, J-C.; et Saget, Ph.; (1990), Les Minéraux de néoformation de Huelgoat (Finistère), Le Cahier des Micromonteurs, n°3, 3-16
  14. Brousse, A. (1982) Famous Mineral Localities: Les Farges mine. Mineralogical Record 13 (5), 261-68
  15. Gelaude, Piet; van Kalmthout, Piet; et Rewitzer, Christian; Laurion: The Minerals in the Ancient Slags

Sur les autres projets Wikimedia :