PeerTube
Développé par | Framasoft |
---|---|
Première version | 0.0.1-alpha () |
Dernière version | 6.3.3 ()[1] |
Dépôt | github.com/Chocobozzz/PeerTube |
État du projet | Développement actif |
Écrit en | TypeScript |
Système d'exploitation | Linux et Unix |
Environnement | Multiplateforme |
Formats lus | MPEG-4 Part 14, WebM, 3GPP (d), 3GPP2 (d), FLV (d), Windows Media Video (d), Audio Video Interleave, Format de fichier Quicktime (en), NUT Container, MPEG-1 program stream (d), MPEG Transport Stream, F4V (d), Video Object et .m2ts |
Formats écrits | MPEG-4 Part 14 |
Langues | Multilingue (28 langues)[2] |
Type | Application web |
Politique de distribution | gratuit |
Licence | AGPL-3.0+ |
Documentation | docs.joinpeertube.org |
Site web | https://joinpeertube.org |
PeerTube (/piʁ.tjub/[a] en français ou /ˈpɪə tjuːb/[b] en anglais) est un logiciel libre d'hébergement de vidéo décentralisé permettant la diffusion en pair à pair, et un média social sur lequel les utilisateurs peuvent envoyer, regarder, commenter, évaluer et partager des vidéos en streaming. Il est créé en 2015 et est développé depuis 2017 par Framasoft. Il fonctionne sur le principe d'une fédération d'instances hébergées par des entités autonomes[3]. Son objectif est de fournir une alternative aux plateformes centralisées telles que YouTube, Vimeo[4],[5] et plus récemment Twitch avec l'ajout de la prise en charge de la diffusion en direct[6].
En 2021, environ 80 000 utilisateurs utilisent chaque mois une instance PeerTube. L'ensemble accueille alors plus de 360 000 vidéos et diffuse près de 18 695 387 vues[7][source insuffisante].
Fonctionnement
[modifier | modifier le code]
Historique
[modifier | modifier le code]En 2015, ne trouvant pas de service web auto-hébergeable proposant des fonctionnalités similaires à YouTube, Chocobozzz, alors étudiant, développe un premier prototype de plateforme décentralisée[8] reposant alors essentiellement sur WebTorrent pour distribuer la charge de diffusion de vidéos[9].
En 2017, il est contacté par Framasoft qui cherche alors à développer une autre possibilité que les plateformes centralisées dans le cadre de sa feuille de route Contributopia[10]. L'association l'embauche et lui fournit les moyens nécessaires pour développer le projet[9].
Début 2018, Framasoft lance un financement participatif sur KissKissBankBank[11][source secondaire souhaitée]. Une première version bêta publique est lancée en et la sortie de la première version stable a lieu en . En , quelques mois après la première version bêta, 113 instances du logiciel sont accessibles sur le web, hébergeant alors plus de 10 000 vidéos[12][source insuffisante].
Fin , différentes chaînes vidéos YouTube, dont celle de la Fondation Blender[13][source secondaire souhaitée], l'OpenCourseWare du MIT[14][source secondaire souhaitée] ou encore Human Beatbox, se trouvent bloquées avec un message laissant penser à des problèmes de violation de copyright. Google annonce des changements de licence après la coupure, obligeant les chaînes comportant plus de 100 000 abonnés à activer la monétisation (par la publicité)[15]. D'après la Fondation Blender, Google l'aurait activée automatiquement pour sa chaîne, la poussant à créer sa propre instance PeerTube[16],[17]. Le , la campagne de financement atteint l'objectif minimal de 20 000 euros, et finit le avec 53 100 euros, au-dessus du second objectif[11],[18].
En , PeerTube passe en v2.0[19] et officialise sa mascotte : Sepia[20].
En , un second financement participatif progressif en quatre étapes est lancé de juin à novembre 2020, cette fois sans passer par KissKissBankBank mais géré seulement par Framasoft. Il a pour objectif la sortie d’une troisième version majeure incluant une recherche globale entre les instances, des outils de modération, la gestion de plugins, de listes de lecture, et la diffusion en direct[21],[22]. Fin octobre, le projet Debian fait une donation de 10 000 euros[23], juste avant une clôture de la campagne pour 68 262 euros[6], dépassant ainsi l'objectif initial de 60 000 euros.
En janvier 2021, PeerTube passe en v3.0[24].
Le ministère français de l'Éducation nationale a financé des fonctionnalités d'édition vidéo de la version 4.2 dans le cadre du projet apps.education.fr piloté par la Direction du numérique pour l'éducation[25].
En 2022 l'Union Européenne ouvre sa propre instance PeerTube[26].
Fonctionnalités
[modifier | modifier le code]Technologies vidéo
[modifier | modifier le code]PeerTube accepte les formats vidéos supportés nativement par les navigateurs, et si le transcodage est activé, ne génère de vidéos qu'au format H.264 / MPEG-4 AVC. Depuis 2019, la diffusion par WebTorrent est supplantée par une version pair à pair de HLS[27].
Moyen de diffusion
[modifier | modifier le code]PeerTube diffuse toujours l'ensemble des versions d'une vidéo via HTTP, assurant l'interopérabilité de clients simples. Cependant les navigateurs web sont amenés à utiliser la technologie WebTorrent pour lire une vidéo pour en répartir la charge en bande passante du serveur[28] avec d'autres navigateurs. Chaque instance PeerTube comporte ainsi un tracker torrent et chaque navigateur web visionnant une vidéo par ce moyen va automatiquement la repartager tant qu'elle visionne la vidéo. Ce mécanisme est désactivable, tant par l'administrateur que par le visiteur.
Depuis 2019, une version pair à pair d'HLS[27] est prévue pour remplacer WebTorrent afin de mieux supporter la lecture de vidéos de taille importante, ou la diffusion en direct. Depuis 2021, c'est le moyen de diffusion activé par défaut sur les nouvelles instances de PeerTube. Les deux moyens de diffusions peuvent coexister, au prix d'un stockage doublé.
Mise en ligne
[modifier | modifier le code]
Fédération
[modifier | modifier le code]PeerTube utilise également le protocole ActivityPub, un standard du W3C, afin de permettre un partage d'information avec d'autres services décentralisés comme Mastodon (e.g. un compte Mastodon peut commenter une vidéo publiée sur une instance PeerTube). Cela permet d'avoir un « écosystème » de plateformes décentralisées en opposition aux systèmes centralisés et notamment des GAFAM[29]. Cet écosystème se veut davantage résistant à la censure et aux attaques sur le réseau[source secondaire souhaitée], les services centralisés étant considérés comme des points de défaillance.
Chaque serveur PeerTube peut héberger un nombre de vidéos en rapport avec les ressources allouées (espace de stockage en particulier). Tout l'intérêt du système repose sur la fédération des instances PeerTube : chaque serveur peut s'abonner à d'autres serveurs, dont il va redistribuer les vidéos. Cette mise en réseau permet ainsi d'héberger un grand nombre de vidéos sans nécessiter d'infrastructures équivalentes à celles des géants du web[source secondaire souhaitée].
Limites
[modifier | modifier le code]Si la nature décentralisée du réseau d'instance PeerTube le rend résilient et lui permet de s'adapter à des communautés d'intérêt variées, elle crée des problèmes techniques intrinsèquement différents de ceux de ses homologues centralisés.
Découverte de contenus
[modifier | modifier le code]Le moteur de recherche de chaque instance n'a connaissance que des vidéos locales et de celles des instances suivies. Pour trouver une vidéo provenant d'une instance très peu suivie, il peut être nécessaire d'effectuer une même recherche dans un grand nombre d'instances. Cela peut s'avérer hasardeux et fastidieux, surtout pour un néophyte. Pour combler ce manque Framasoft a mis en place en septembre 2020 le serveur SepiaSearch qui permet de faire des recherches sur l'ensemble des instances PeerTube qui lui sont connues, lui-même une instance du logiciel open source search-index.
De même, le système de recommandation de vidéos et de comptes ne peut se faire comme sur YouTube, où les suggestions convergent vers du contenu déjà aimé par des comptes à l'historique similaire[30], selon un algorithme inadapté à des instances PeerTube par nature trop petites pour l'usage de modèles statistiques se reposant sur l'usage massif de données.
Système publicitaire
[modifier | modifier le code]Un certain nombre de vidéastes diffusant des vidéos s'attendent désormais à ce que la plateforme où ils diffusent leur vidéo les rémunère, sur le modèle popularisé par YouTube. PeerTube ne dispose cependant pas de système similaire par défaut, jugeant qu'il n'est viable qu'à l'échelle d'une grande plateforme et en ciblant les utilisateurs pour garantir un prix par vue correct[31], et qu'il déforme la dynamique des recommandations en alignant son intérêt avec celui de régies publicitaires[32], empêchant de le transposer directement à PeerTube.
La mise en place de publicité est possible, l'administrateur doit alors installer une extension[33], qui ne s'applique cependant pas à la diffusion sur les autres instances. Les meilleurs moyens d'obtenir un revenu restant la sponsorisation des vidéos et l'appel aux dons - ce dernier étant mis en avant dans l'interface de visualisation d'une vidéo[source secondaire souhaitée].
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Prononciation en français de France standardisé retranscrite selon la méthode de l'alphabet phonétique international (API).
- Prononciation en anglais britannique retranscrite selon la méthode de l'alphabet phonétique international (API).
Références
[modifier | modifier le code]- « https://github.com/Chocobozzz/PeerTube/releases/tag/v6.3.3 », (consulté le )
- « Liste de langues traduites », sur weblate.framasoft.org
- Vincent Hermann, « PeerTube : le « YouTube décentralisé » passe en bêta publique », Next Inpact, (lire en ligne, consulté le ).
- Camille Suard, « PeerTube veut devenir l'alternative française et décentralisée à YouTube », sur 01net.com, (consulté le ).
- Dominique Desaunay, « Vidéos à la demande: PeerTube, un anti-YouTube plus libre? », sur rfi.fr, Radio France Internationale, (consulté le ).
- Vincent Hermann, « PeerTube v3 déploie son moteur de recherche et la diffusion en direct P2P », sur www.nextimpact.com, (consulté le )
- (en) Framasoft, « Statistiques du réseau PeerTube », sur instances.joinpeertube.org (consulté le ).
- Pauline Verge, « PeerTube, une tentative d'alternative française et décentralisée à YouTube » , sur Le Figaro, (consulté le )
- Hélène Chevallier, « FramaTube, l'alternative libre à YouTube » , sur France Inter, (consulté le )
- Framasoft, « Contributopia : dégoogliser ne suffit pas » , sur Framablog, (consulté le )
- « PeerTube, a free and federated video platform » , sur KissKissBankBank (consulté le )
- (en) Framasoft, « Statistiques du réseau PeerTube », sur instances.joinpeertube.org (consulté le ).
- (en) Francesco Siddi et Ton Roosendaal, « YouTube Blocks Blender Videos Worldwide », sur blender.org, (consulté le )
- (en) MIT OpenCourseWare, « Statement on OCW Videos Blocked on YouTube », sur www.ocw-openmatters.org, (consulté le )
- (en) Ernesto Van der Sar, « YouTube’s Blocks MIT Courses, Blender Videos, and More (Updated) », sur torrentfreak.com, (consulté le )
- (en) Ernesto Van der Sar, « PeerTube: A ‘Censorship’ Resistent YouTube Alternative », sur torrentfreak.com, (consulté le )
- (es) David Onieva, « Cuando YouTube falla para los creadores de contenidos, pueden migrar a otra plataforma que les dé un mayor control », sur adslzone.net, (consulté le )
- Bastion Lion, « PeerTube, le « YouTube décentralisé », réussit son financement participatif » , sur Le Monde, (consulté le )
- Vincent Hermann, « PeerTube 2.0 : protocole vidéo HLS, plugins, listes d'extraits et des idées pour la suite » , sur Nextinpact, (consulté le )
- (en) Pouhiou, « PeerTube's mascot », sur framacolibri.org,
- « Nos plans pour PeerTube v3 : collecte perlée, du live pour cet automne », sur Framablog, (consulté le )
- « Une feuille de route en 4 étapes », sur Framablog (consulté le )
- Debian Project publicity team, « Don de Debian pour le développement de Peertube », sur bits.debian.org, (consulté le )
- « PeerTube v3 : ça part en live », Framablog, (lire en ligne, consulté le )
- Thierry Noisette, « Libre et open source express: CitéLibre de Paris, Éducation nationale et PeerTube, migration vers GNU/Linux, Microsoft et GNOME », sur ZDNet France, (consulté le )
- « L’Union européenne lance deux nouvelles plateformes de réseaux sociaux », sur touteleurope.eu, (consulté le )
- (en) Chocobozzz, « Documentation de l'architecture de PeerTube », sur Framagit (consulté le )
- « PeerTube, une plate‐forme Web de vidéos fédérée utilisant le P2P - LinuxFr.org », sur linuxfr.org, (consulté le ).
- « PeerTube - l’hébergement libre de vidéos est sur les rails », sur ZDNet France (consulté le ).
- (en) Paul Covington, Jay Adams et Emre Sargin, « Deep Neural Networks for YouTube Recommendations », Proceedings of the 10th ACM Conference on Recommender Systems, ACM, , p. 1-2 (DOI 10.1145/2959100.2959190, lire en ligne)
- (en) Mathias Bärtl, « YouTube channels, uploads and views: A statistical analysis of the past 10 years », Convergence: The International Journal of Research into New Media Technologies, (DOI 10.1177/1354856517736979, lire en ligne)
- (en) Framasoft, « PeerTube FAQ: Are you going to support advertisments? », sur github.com,
- « plugin koukoku », de développement du plugin expérimental koukoku d'ajout de publicité
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Fediverse — Fédération de services décentralisés à laquelle appartient PeerTube
- Mastodon — principal logiciel de microblogging utilisant ActivityPub, interopérable avec PeerTube
- Web social