Parti communiste libanais
Parti communiste libanais (ar) الحزب الشيوعي اللبناني | ||||||||
Logotype officiel. | ||||||||
Présentation | ||||||||
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Secrétaire général | Hanna Gharib (en)[1] | |||||||
Fondation | ||||||||
Siège | Beyrouth | |||||||
Organisation de jeunesse | Union de la jeunesse démocratique libanaise | |||||||
Journal | Al-Nidaa | |||||||
Branche armée | Garde populaire | |||||||
Positionnement | Gauche à gauche radicale[2] | |||||||
Idéologie | Communisme Marxisme-léninisme |
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Affiliation internationale | Rencontre internationale des partis communistes et ouvriers Séminaire communiste international |
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Couleurs | rouge | |||||||
Site web | www.lcparty.org | |||||||
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Le Parti communiste libanais (en arabe : الحزب الشيوعي اللبناني (Alhizb alshuyueiu allubnaniu)) a été fondé en 1924 par Youssef Ibrahim Yazbeck et Fouad Chemaly. Il est dissous en 1948 et interdit jusqu'en 1971. Au cours de son histoire, le parti s'oppose militairement à plusieurs reprises aux troupes israéliennes, et se bat avec les partis palestiniens et nationalistes arabes pendant la guerre civile libanaise.
Histoire et Création
[modifier | modifier le code]Le Parti communiste libanais fut officiellement fondé le , dans la ville de Hadath située dans la banlieue sud de Beyrouth. Le meeting de fondation vit la présence de nombreux intellectuels, penseurs, écrivains et journalistes qui prônaient l'esprit de la 'Révolution Française' et dont les idées étaient très librement inspirées de Karl Marx et Friedrich Engels. Afin d’éviter toute censure basée sur l’accusation de bolchevisme, on le dénomma initialement Parti du Peuple libanais. Malgré cette manœuvre, il fut déclaré illégal. À l'origine, le PCL est implanté dans la partie sous mandat français (qui comprenait une partie de l’actuelle Syrie).
Le communisme libanais trouve principalement ses origines dans le sud du pays, historiquement pauvre et à majorité chiite. Dès les années 1930, le Parti communiste s'oppose à la Haganah, organisation paramilitaire sioniste, qui tente de favoriser, y compris par la violence, l'implantation de colons juifs au détriment des paysans locaux. Le parti perd en 1936 son premier « martyr », Assaf Al-Sabbagh, tué par la Haganah. La Garde populaire, premier noyau de résistants communistes, est créée afin de lutter contre les attaques sionistes sur les villages du sud[3].
Ce n'est que durant la seconde guerre mondiale que le parti fut légalisé.
Dès le milieu des années 1940, le Parti communiste commence à jouer un rôle dans la vie politique libanaise, au travers de l'alliance du mouvement national avec le Parti socialiste progressiste de Kamal Joumblatt. Mais, en 1959, à la suite de l'assassinat de Farajallah el-Helou, le Parti communiste libano-syrien se divise. À la suite de l’indépendance du Liban, le Parti communiste libanais se scinda en deux : Parti communiste libanais et Parti communiste syrien.
Années 1960–1970
[modifier | modifier le code]En 1967, il compte 75 000 adhérents, soit 3 % de la population, ce qui fait de lui le plus grand parti libanais de l’époque.
Dans les années 1970, le parti se montre sensible à la question de l’unité arabe et reconnaît le rôle central de la question palestinienne dans le « mouvement arabe de libération ». Le congrès de appelle à l’unité, non pas des seuls partis communistes, mais de toutes les forces « progressistes » : Organisation de libération de la Palestine (OLP), Union socialiste arabe (le parti "nassérien" d’Égypte), Front national de libération yéménite, Baas irakien et syrien, etc. Le PCL dénonce par ailleurs les régimes « réactionnaires » de la région, tels que l'Arabie saoudite et Israël[4].
En 1973, George Hawi prend la tête du parti. Quand Tsahal pénètre à Beyrouth le , George Hawi lance l'appel à la résistance, qui sera suivi d'effets, Tsahal étant obligée de se retirer peu après de la capitale. Le PCL et deux autres partis de gauche, l’Organisation de l'action communiste au Liban (OACL) et le Parti d'action socialiste arabe, créent le Front de la résistance nationale libanaise, ou Jammoul selon l’acronyme arabe. Juste après la guerre et pendant les élections générales, le Parti communiste obtient près de 15 % des voix mais ne réussit à obtenir aucun siège au Parlement, du fait du système particulier de ces élections. Pendant la guerre civile, le PCL est l'un des premiers partis politiques à organiser la résistance face à Israël avec le Parti Baas et le Parti social-national syrien, de rivaux devenus alliés, qui créent un troisième bloc, laïque, face aux deux autres blocs musulman et chrétien.
Votes en baisse
[modifier | modifier le code]De nombreux militants communistes rejoignent le Hezbollah à partir des années 1990. Le PCL avait pourtant des rapports très tendus avec celui-ci pendant la guerre civile, avant que le parti chiite évolue vers des positions plus modérées. Les assassinats de nombreux responsables du parti, la chute de l'Union soviétique et la perte d’indépendance du mouvement syndical à partir du milieu des années 1990 semblent expliquer l'affaiblissement que subit le PCL[3].
Dès 1994 le parti chute dans les sondages et les intentions de vote. Il passe de 18 % en 1992 à 1,5 % en 2004 - son point le plus bas - pour remonter à 4 % en 2007. Le courant socialiste démocrate, appelé « secours » et qui a fait une scission au sein du parti frôle les 6 % dans les intentions de vote.
Le , l'ancien secrétaire général du parti, George Hawi, est assassiné à Wata al-Mousseitbeh au centre de la capitale.
Période récente
[modifier | modifier le code]Malgré l'assassinat de Hawi, et la mise en accusation de la Syrie par le gouvernement Siniora, le Parti communiste se retrouve dans l'opposition, aux côtés du Hezbollah, du Courant patriotique libre (CPL) et d'autres mouvements considérés « pro-syriens » par leurs adversaires. Le PCL participe au projet élaboré par le Hezbollah et le CPL qui propose aux Libanais de régler les conflits entre eux et sans ingérence de l'Occident. Il propose par ailleurs une réforme du système politique libanais comprenant l'adoption d'une loi électorale entièrement basée sur la proportionnelle, la baisse de l'âge de vote à 18 ans et le rejet du sectarisme confessionnel[5]. En 2007, il existe deux courants au sein du parti, le courant social-démocrate et le courant socialiste dirigiste dont le secrétaire général, Khaled Hadada fait partie.
En 2006, durant la guerre entre Israël et le Liban, les communistes combattent avec l’armée nationale, le Hezbollah, le Amal et les nationalistes arabes contre les troupes israéliennes.
En 2015, dans le contexte d’accroissement de la menace terroriste, le Parti communiste réactive des patrouilles armées afin d'épauler l'armée libanaise et le Hezbollah contre les groupes Daech et Front al-Nosra[6].
Le Parti communiste prend part en 2019 et 2020 aux manifestations visant le système confessionnel, la corruption et les inégalités sociales. Avec les formations politiques situées les plus à gauche du mouvement (mouvement Citoyens et citoyennes dans un État, Mouvement des jeunes pour le changements, Mouvement du peuple, Organisation populaire nassérienne), il soutient l'idée d'une restructuration de la dette interne auprès des banques afin de sauver l'économie, d’alléger la dette de l’État et de réorienter une partie de son budget en faveur des classes populaires[7]. En outre, il entend défendre la création d'un État démocratique et laïc, une réforme du système électoral, le passage d’une économie rentière à un modèle productif, ou encore le développement de la protection sociale[3].
Informations diverses
[modifier | modifier le code]Le Parti communiste libanais est le plus ancien des partis politiques libanais.
C'est un parti puissant dans la muhafazah du Sud-Liban et dans le mont Liban, surtout dans l'ancien fief communiste de Hosrayel et à Jbeil.
Lien externe
[modifier | modifier le code]- (ar + fr) Site officiel
Références
[modifier | modifier le code]- « Union boss set to take helm of revitalized LCP - News , Lebanon News - THE DAILY STAR », sur www.dailystar.com.lb (consulté le )
- « Manifestations des partis libanais d'extrême-gauche contre l'effondrement économique », sur L'Orient-Le Jour,
- Marguerite Silve-Dautremer, « Sur les traces des communistes du Liban », sur Orient XXI,
- Nicolas Dot-Pouillard, « Après la défaite, la gauche arabe à l'offensive - Juin 1967, une guerre de six jours qui n'en finit pas », sur Orient XXI,
- « Le PCL appelle à manifester le 29 janvier pour "bâtir un État œuvrant au changement démocratique" », L'Orient-Le Jour, (lire en ligne)
- (en) Patrick Strickland, « Lebanese communist fighters gear up to battle ISIL », sur www.aljazeera.com,
- Hajar Alem et Nicolas Dot-Pouillard, « Aux racines économiques du soulèvement libanais », sur Le Monde diplomatique,