Pénicillamine
D-pénicillamine | |
Structure de la pénicillamine (Énantiomères L à gauche et D à droite) Seul l'énantiomère D est utilisé en pharmacie. |
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Identification | |
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Nom UICPA | acide (2S)-2-amino-3-méthyl-3-sulfanylbutanoïque |
Synonymes |
3-sulfanyl-D-valine, |
No CAS | |
No ECHA | 100.000.136 |
No CE | 200-148-8 |
No RTECS | YV9425000 |
Code ATC | M01 |
DrugBank | DB00859 |
PubChem | 5852 |
ChEBI | 7959 |
SMILES | |
InChI | |
Propriétés chimiques | |
Formule | C5H11NO2S [Isomères] |
Masse molaire[1] | 149,211 ± 0,011 g/mol C 40,25 %, H 7,43 %, N 9,39 %, O 21,45 %, S 21,49 %, |
Précautions | |
SGH[2] | |
H315, H319, H335, P261 et P305+P351+P338 |
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Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire. | |
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La pénicillamine est un acide α-aminé. Son énantiomère D est utilisé comme médicament chélateur[3], ou comme immunosuppresseur pour traiter la polyarthrite rhumatoïde en réduisant le nombre de lymphocytes T, en inhibant les macrophages, en réduisant l'activité de l'interleukine 1 et du facteur rhumatoïde et en prévenant la réticulation du collagène[4].
Toxicité
[modifier | modifier le code]L'énantiomère L est toxique car il inhibe l'action de la pyridoxine[5]. Il s'agit d'un métabolite de la pénicilline qui ne présente pas d'action antibiotique[3].
Utilisations
[modifier | modifier le code]Comme chélateur, elle peut être utilisée pour traiter :
- la maladie de Wilson, anomalie génétique du métabolisme du cuivre, dans laquelle la pénicillamine chélate le cuivre afin de permettre son élimination par voie urinaire[3] ;
- la cystinurie, anomalie génétique conduisant à la précipitation d'un calcul de cystine, dans laquelle la pénicillamine se lie à la cystéine pour former un disulfure plus soluble que la cystine[6] ;
- la sclérodermie ;
- l'intoxication à l'arsenic en seconde intention après le dimercaprol (BAL)[7], mais son utilisation à cette fin n'est plus recommandée[8].
Effets secondaires et contre-indications
[modifier | modifier le code]Les plus courants sont la dépression médullaire, la dysgueusie, l'anorexie, les vomissements et la diarrhée, se produisant chez 20 à 30 % des patients traités à la pénicillamine[4],[9].
La pénicillamine peut avoir d'autre effets secondaires tels qu'une néphropathie, une hépatotoxicité, une glomérulonéphrite extramembraneuse, une anémie aplasique (idiosyncratique), un syndrome myasthénique de Lambert-Eaton, un lupus érythémateux disséminé, une myopathie toxique, voire une croissance des seins.
Contre-indications : cette molécule est contre-indiquée chez les personnes présentant une hypersensibilité à la pénicillamine ou une myasthénie.
Divers
[modifier | modifier le code]La pénicillamine fait partie de la liste des médicaments essentiels de l'Organisation mondiale de la santé (liste mise à jour en )[10].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
- Fiche Sigma-Aldrich du composé D-Penicillamine 98-101%, consultée le 14 mai 2014.
- (en) J. Peisach et W. E. Blumberg, « A Mechanism for the Action of Penicillamine in the Treatment of Wilson’s Disease », Molecular Pharmacology, vol. 5, no 2, , p. 200-209 (PMID 4306792, lire en ligne)
- (en) A. V. Camp, « Penicillamine in the treatment of rheumatoid arthritis », Proceedings of the Royal Society of Medicine, vol. 70, no 2, , p. 67-69 (PMID 859814, PMCID 1542978, lire en ligne)
- (en) Israeli A. Jaffe, Kurt Altman et Parvin Merryman, « The Antipyridoxine Effect of Penicillamine in Man », Journal of Clinical Investigation, vol. 43, no 10, , p. 1869-1873 (PMID 14236210, PMCID 289631, DOI 10.1172/JCI105060, lire en ligne)
- (en) Leon E. Rosenberg et John P. Hayslett, « Nephrotoxic Effects of Penicillamine in Cystinuria », Journal of the American Medical Association, vol. 201, no 9, , p. 698-699 (PMID 6071831, DOI 10.1001/jama.1967.03130090062021, lire en ligne)
- (en) Robert G. Peterson et Barry H. Rumack, « D-Penicillamine therapy of acute arsenic poisoning », Journal of Pediatrics, vol. 91, no 4, , p. 661-666 (PMID 908992, DOI 10.1016/S0022-3476(77)80528-3, lire en ligne)
- (en) Alan H. Hall, « Chronic arsenic poisoning », Toxicology Letters, vol. 128, nos 1-3, , p. 69-72 (PMID 11869818, DOI 10.1016/S0378-4274(01)00534-3, lire en ligne)
- (de) K. Grasedyck, « D-penicillamine--side effects, pathogenesis and decreasing the risks », Zeitschrift für Rheumatologie, vol. 47, no 1, , p. 17-19 (PMID 3063003)
- WHO Model List of Essential Medicines, 18th list, avril 2013