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Suzanne Reichenberg

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Suzanne Reichenberg
Portrait de Suzanne Reichemberg entre 1875 et 1895, photographie de Nadar
Fonction
Sociétaire de la Comédie-Française
à partir du
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Suzanne Charlotte ReichenbergVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Autres informations
Maître
Distinction
signature de Suzanne Reichenberg
Signature
Tombe de Suzanne Reichenberg au cimetière de Montmartre (division 9).

Suzanne Reichenberg, née le à Paris et morte le dans la même ville[1], baronne de Bourgoing (1900), est une actrice française.

Suzanne Reichenberg naît à Paris le , d'un père hongrois — Charles Reichenberg, (1828-1859), tailleur-coupeur — et d'une mère picarde — Aline-Joachim-Florence Bocquillon — mariés le 2 avril 1853, d'après Suzanne Brohan[2] et morte à Paris 17e, le . Elle est la filleule de Suzanne Brohan dont la mère de Suzanne Reichenberg était la dame de compagnie.

Charles Reichenberg, malade et mourant, recommande sa fillette âgée de 4 ans, à sa marraine qui l'élève. À treize ans, sa marraine la présente au Conservatoire, à quatorze ans, elle obtint un second prix au concours ; à quinze ans moins deux mois, elle remporte le premier prix au Conservatoire.

Elle débute en 1868 dans le rôle d'Agnès de L'École des femmes à la Comédie-Française. Théophile Gautier la dépeint ainsi, au lendemain de ses débuts[2] :

« Mlle Reichenberg a une délicieuse figure fine et candide où l'esprit brille à travers l'innocence. Ses cheveux blonds s'harmonisent avec son teint rosé et blanc, qui ne doit rien au blanc de perles ni au fard; elle a des yeux bleus pleins de lumière et de douceur, un sourire d'une grâce enfantine, et dans la voix cette fraîcheur argentée de la jeunesse qui plaisait tant à J.-J. Rousseau. Ses proportions sont mignonnes et délicates comme celles de la Psyché de Canova »

L'année suivante dans son feuilleton, sur les faux-ménages, Th. Gautier appelait encore Mlle Reichemberg « une fleur, un sourire, un printemps ! »

« Aussi ingénue que fantaisiste » (Boni de Castellane), elle est la reine des ingénues au théâtre entre 1870 et 1900. Dans les années 1890, Georges Clemenceau, en accoutumé de la vie théâtrale de son temps, lui est proche. (Clemenceau, Michel Winock, Editions Perrin Collection Tempus, chap. VII, p. 137)

Marcel Proust l’évoque en 1894 : « toute gracieuse, habillée de rose pâle et coiffée d’un large chapeau blanc que couvre de grandes plumes roses » (Essais et articles, Collection Folio essais (n°236) Éditions Gallimard, p. 362-363)

Dans La Recherche, il la fait également apparaître et la met en scène. « Monsieur de Guermantes, …, s’était présenté au foyer de la Comédie-Française et avait prié Mlle Reichenberg de venir réciter des vers devant le roi, ce qui avait eu lieu et constituait un fait sans précédent dans les annales des raouts » (Le côté de Guermantes, II, Chapitre deuxième)

Femme en robe rayée
Edouard Manet, 1877-1880
Guggenheim Museum, New York

Elle pourrait être le modèle du portrait peint par Edouard Manet Femme en robe rayée. Cela reste purement spéculatif. Il représente un de type de femme, la bourgeoise parisienne à la mode, avec un éventail japonais[3].

Elle est, dans La Prisonnière, l'image opposée de Sarah Bernhardt : « C'est comme une personne qui prétendrait être à la fois Reichenberg et Sarah Bernhardt » dit Charlus à Madame Verdurin à propos de la comtesse Molé.

Le dessert appelé « crêpes Suzette » aurait été ainsi nommé en son honneur. La recette a été créée par Auguste Escoffier qui fut le chef de cuisine du Grand Hôtel de César Ritz avant de diriger les cuisines de l'Hôtel Savoy à Londres. C'est là qu'il servit au prince de Galles, le futur roi d'Angleterre Édouard VII, des crêpes cuisinées avec du curaçao (on utilise depuis du Grand Marnier). Le futur souverain suggéra de donner au mets le nom de Suzanne Reichenberg, la jeune femme qui l'accompagnait au dessert. Ainsi naquit la crêpe… Suzette qui contrairement aux idées reçues, ne fut pas flambée à ses débuts.[réf. souhaitée][4],[5].

En 1883, Suzanne Reichenberg fait réaliser, à Saint-Raphaël, une maison de villégiature Villa Reichenberg, nommée ensuite Villa Marie, par l'architecte Pierre Aublé[6].

Elle épouse Napoléon-Pierre-Mathieu, baron de Bourgoing le , à Paris 17e[7],[8]. Suzanne Reichenberg est inhumée au cimetière Montmartre (9e division) avec ses parents, sa fille, Fernande-Madeleine Reichenberg épouse de Pierre-Robert Pitet[9], Saint-Cyrien, mort pour la France le à Petitmont (Meurthe-et-Moselle) et son petit-fils Jacques Pitet.

Elle est inhumée au cimetière de Montmartre (division 9)[10].

Suzette Reichenberg en première page de Paris-Artiste, no 20, 1884. [lire en ligne].

Carrière à la Comédie-Française

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Entrée en 1868 et nommée 294e sociétaire en 1872[8].

Hors Comédie-Française

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  • 1887 : Le Cœur de Paris, revue avec notamment Réjane, théâtre national de l'Opéra de Paris. Une seule représentation, donnée au profit des œuvres de la Société philanthropique[11].

Dialogue entre Suzanne Reichenberg et Jules Méline en 1870

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Suzanne Reichenberg durant le siège de Paris était infirmière dans une ambulance[N 1] (nom donné alors à des hôpitaux improvisés), sur ordre du médecin, elle alla trouver Jules Méline alors adjoint au maire du 1er arrondissement pour obtenir un gigot pour ses malades. Selon une habitude d’actrice, elle ne parlait qu’en vers, voici le dialogue qu’elle eut avec Méline :

Reichenberg

« Deux mots, monsieur l’adjoint : il me faut un gigot.

Méline

C’est un miracle, alors qu’il vous faut.

Reichenberg

Soit ! que coûte un miracle au bras qui peut le faire ?

Méline

Paris est aux abois, et grande est sa misère,
Madame ; on n’y fait plus de joyeux carnaval ;
Et sur les os du chien, dont la race est finie ;
Le loir contemple, hélas sa prochaine agonie !

Reichenberg

Mais alors ma famille ira donc de ce pas,
Heurter, le ventre creux, aux portes du trépas ?

Méline

Quand tous meurent de faim, voulez qu’elle vive ?

Reichenberg

Oui, je le veux, car c’est ma famille adoptive ;
Car ce sont des blessés pour qui je tends la main ;
Des blessés que la balle a cloués en chemin ;
Et qu’ayant recueillis dans ma pauvre ambulance
J’ai hâte de guérir pour les rendre à la France,
Quoi ! si la Faculté veut qu’on les réconforte,
Vous toléreriez que ce fut lettre morte,
Et qu’au lieu d’un gigot on leur servit du rat ?

Méline

Vous triomphez, madame ; on vous le trouvera. »

Et Madame Reichenberg obtint son gigot.

Cité par le Journal Le Vosgien, no 2416, qui dit tenir cette anecdote du livre d'Édouard Drumont, La France juive.

Notes et références

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Note
  1. Vraisemblablement celle installée au Théâtre français.
Références
  1. Acte de décès (avec date et lieu de naissance) à Paris 17e, n° 730, vue 16/31.
  2. a et b Georges d'Heylli (dir.) (Lettre que Mme Suzanne Brohan écrivait à Auguste Villemot, quelques jours avant les débuts de Mlle Reichenberg), Journal intime de la Comédie française : 1852-1871, Paris, E. Dentu, éditeur, , XII-564 p., 19 cm (OCLC 1953097, BNF 33442811, SUDOC 046191631, présentation en ligne, lire en ligne), p. 508 à 510.
  3. « Femme en robe rayée », sur Guggenheim Museum (consulté le ).
  4. « L'ingrédient principal de la crêpe Suzette », sur Leparisien.fr.
  5. Jean-Marie Bretagne, « Qui a inventé la crêpe Suzette ? », Ça m'intéresse,‎ (lire en ligne)
  6. « Maison de villégiature dite Villa Reichenberg, puis Villa Marie », notice no IA83000622, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture, publié le par Geneviève Négrel (consulté le ).
  7. Archives de Paris, « Acte de mariage no 1740 » [jpg], sur archives.paris.fr (visionneuse), page 25 / 31, (consulté le ).
  8. a et b (en) « Information : Suzanne Reichenberg », sur British Museum (consulté le ).
  9. Pierre-Robert Pitet
  10. Tombes-sépultures.com
  11. Fiche sur Les Archives du spectacle.net.

Articles connexes

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Liens externes

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