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Sextius Alexandre François de Miollis

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François de Miollis
Sextius Alexandre François de Miollis

Naissance
Aix-en-Provence (Provence)
Décès (à 68 ans)
Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône)
Origine Drapeau du royaume de France Royaume de France
Allégeance Drapeau du royaume de France Royaume de France
Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Drapeau de la France République française
Drapeau de l'Empire français Empire français
Royaume de France Royaume de France
Drapeau de l'Empire français pendant les Cent-Jours Empire français (Cent-Jours)
Arme Infanterie
Grade Général de division
Années de service 17721815
Conflits Guerre d'indépendance des États-Unis
Guerres de la Révolution et de l'Empire
Distinctions Comte de l'Empire
Grand officier de la Légion d'honneur
Chevalier de Saint-Louis
Commandeur de l'ordre des Deux-Siciles
Hommages Nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile, 25e colonne.
Autres fonctions Gouverneur de Rome et des États romains
Famille Famille de Miollis

Sextius Alexandre François, comte de Miollis, né le à Aix-en-Provence et mort dans la même ville le , est un général français et comte de l'Empire.

Né en 1759 à Aix-en-Provence, à l'hôtel Peyronetti, Sextius Alexandre François de Miollis entre en 1772 comme cadet dans le régiment de Soissonnais-Infanterie, fait comme sous-lieutenant les dernières campagnes de la guerre d'indépendance des États-Unis sous Rochambeau, est blessé au siège de Yorktown et revient capitaine.

Chef du 1er bataillon de volontaires des Bouches-du-Rhône, il donne en 1792 de nombreuses preuves de bravoure et est promu général de brigade le . Employé en Italie en 1796 et 1797[1], il commande une brigade de la 4e division de l'armée d'Italie sous Sérurier[2]. Il se fait remarquer au combat de Saint-Georges pendant le siège de Mantoue, et est nommé gouverneur de la ville le [1] après la reddition de la garnison autrichienne.

En 1799 il participe à la campagne de Toscane. Lors de la seconde campagne d'Italie, le général Miollis combat à Vérone sous Moreau[3]. Il est fait général de division le [4]. Après les défaites de la fin de l'année 1799, l'armée d'Italie est réorganisée par son nouveau commandant-en-chef André Masséna. Le général Miollis commande une division de la droite française sous les ordres du général Soult, aux côtés des généraux Gazan et Marbot[5]. Sa division est composée de la 5e demi-brigade d'infanterie légère et des 24e, 74e et 106e demi-brigade d'infanterie de ligne soit environ 4 200 hommes[6]. Enfermée dans Gênes avec l'armée d'Italie, la division Miollis participe à plusieurs combats de la défense de la place. Lors de la capitulation de la place le , le général Masséna confie à Miollis la charge de rester avec les malades et les blessés, dont la convention prévoit le rapatriement lorsque leur état le permettra[7].

Après l'armistice conclu en entre les Français et les Autrichiens, l'armée d'Italie se retourne contre l'armée du royaume de Naples. Miollis seconde Murat qui s'installe à Florence et contraint les Napolitains, avancés en Toscane, à retraiter[8].

Resté républicain, il est mis en disponibilité en 1802 après s'être opposé au Consulat à vie[1]. Gouverneur de Belle-Île-en-Mer en 1803, puis de Mantoue à partir du [1], il fait ériger dans cette ville un monument à Virgile, et profite d'un court séjour qu'il fait à Ferrare pour faire transférer avec pompe les cendres de l'Arioste à l'Université de cette ville, où elles reçurent de grands hommages. Il fait restaurer les arènes de Vérone. Nommé en commandant des troupes françaises en Italie[4], il occupe Venise en décembre, sous les ordres d'Eugène de Beauharnais[1]. Le , pour faire appliquer le blocus continental, le général Miollis fait saisir les denrées anglaises entreposées dans le port de Livourne[9].

Arrestation du pape Pie VII par le général Radet.

Le le général Miollis exécute à la tête de sa division l'ordre reçu le et s'empare de Rome et des États pontificaux[10]. Devenu commandant de la division française à Rome, puis lieutenant du gouverneur général[11], il exerce l'occupation avec le plus d'égard possible pour le pape Pie VII[12]. Il rencontre régulièrement Lucien Bonaparte en exil à Rome, qu'il connait depuis longtemps[13]. Le , il est fait comte de l'Empire[14]. Le par décret impérial, Rome est annexée à l'Empire français[10]. Le général Miollis fait hisser le drapeau français sur le château Saint-Ange le , tandis que le Pape excommunie Napoléon Ier[10]. C'est sous son autorité[1] que le général Radet, commandant la gendarmerie impériale, procède à l'arrestation du Souverain Pontife dans la nuit du 5 au .

Le général Miollis conserve le gouvernement des États romains jusqu'en 1814. Lorsque Joachim Murat, roi de Naples, renverse l'alliance française et signe le une convention avec les Autrichiens, son armée marche sur Rome[15]. La cité éternelle est atteinte le [16] et Miollis ne peut que se retrancher avec sa garnison au château Saint-Ange[15]. Après plusieurs semaines de siège, une convention est signée qui permet à la garnison française de regagner la France[15] ; elle quitte Rome le [1].

Le général Miollis est fait chevalier de Saint-Louis le [4]. En , Louis XVIII lui confie les départements des Bouches-du-Rhône et du Vaucluse sous les ordres du maréchal Masséna[4]. Lorsque ce dernier apprend le la nouvelle du débarquement de Napoléon à Golfe-Juan, il envoie le général Miollis à la tête du 83e régiment d'infanterie de ligne et de six compagnies du 58e régiment d'infanterie de ligne pour barrer à Sisteron la marche de l'Empereur[17]. Bien que partie dès le milieu de la nuit du 3 au , le détachement arrive à Sisteron bien après le départ des bonapartistes[17]. Miollis et ses troupes continuent jusqu'à Gap, atteinte le [18], dans l'espoir de couper la retraite de Napoléon qu'on pense arrêté devant Grenoble[19]. Il y retrouve le général Mouton-Duvernet et s'y rallie à l'Empire[1].

Napoléon Ier l’appelle pendant les Cent-Jours au commandement de Metz, où il reste jusqu'au mois d', époque où il est mis à la retraite[4].

Le général Miollis meurt à Aix-en-Provence le , âgé de 69 ans, en se frappant la tête sur le coin d'une table en tombant[4].

Il repose au cimetière Saint-Pierre d'Aix-en-Provence.

D'une famille anoblie en 1770, il est le fils de Joseph-Laurent de Miollis, (1715-1792), lieutenant-général civil et criminel en la sénéchaussée d'Aix, conseiller au Parlement de Provence, et de Marie-Thérèse-Delphine Boyer de Fonscolombe (fille d'Honoré Boyer de Fonscolombe (en)). Plusieurs de ses frères se distinguent : Balthazar, est général, Bienvenu, évêque de Digne de 1805 à 1838 et Honoré-Gabriel, qui est docteur en droit en 1781, avocat, puis préfet du Finistère de 1805 à 1815, est créé baron de Miollis en 1830.

Sextius Miollis épouse en 1798, à Nice, Rosalie Boutté[4].

La famille de Miollis est une famille de la noblesse française subsistante.

Récompenses et hommages

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Le nom du général Miollis est gravé sur l'arc de triomphe de l'Étoile, côté Sud et une rue de Paris porte son nom.

Le , le général Miollis est fait comte de l'Empire[14].

Le général Miollis est fait commandeur de l'ordre de la Légion d'honneur le [20], puis grand-officier le [4]. Sa carrière se déroulant essentiellement en Italie, il reçoit aussi plusieurs décorations italiennes ; chevalier puis commandeur de l'ordre de la Couronne de fer en , il est également reçu comme commandeur de l'ordre royal des Deux-Siciles le [4]. À la Restauration, il est fait chevalier de l'ordre de Saint-Louis, le [4].

Une place d'Aix-en-Provence, sa ville natale, porte son nom (Place Miollis).

À Metz, une rue porte son nom.

À Paris, la rue Miollis (15e arrondissement) est nommée en son honneur.

Notes et références

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  1. a b c d e f g et h Dictionnaire Napoléon, p. 316-317.
  2. Smith 1998, p. 113.
  3. Smith 1998, p. 149.
  4. a b c d e f g h i et j « Sextius Alexandre François Miollis », sur napoléon.org.
  5. Gotteri 2000, p. 83.
  6. Smith 1998, p. 177.
  7. Hulot 2005, p. 166.
  8. Lacour-Gayet 1996, p. 61.
  9. Napoléon, p. 211.
  10. a b et c Napoléon, p. 366.
  11. Branda 2013, p. 35.
  12. Mullié 1852.
  13. Pietromarchi 2004, p. 200.
  14. a et b Tulard 2001, p. 195.
  15. a b et c Pietromarchi 2004, p. 234.
  16. Murat, p. 349.
  17. a et b Hulot 2005, p. 314.
  18. Waresquiel, p. 121.
  19. Hulot 2005, p. 315.
  20. « Cote LH/1886/3 », base Léonore, ministère français de la Culture.

Bibliographie

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Liens externes

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Articles connexes

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