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Santiago (Cap-Vert)

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Santiago
Carte de Santiago.
Carte de Santiago.
Géographie
Pays Drapeau du Cap-Vert Cap-Vert
Archipel Cap-Vert
Localisation Océan Atlantique
Coordonnées 15° 03′ 41″ N, 23° 37′ 34″ O
Superficie 991 km2
Point culminant Pico da Antónia (1 394 m)
Géologie Île volcanique
Administration
Démographie
Population 273 919 hab. (2010)
Densité 276,41 hab./km2
Gentilé Santiaguense
Plus grande ville Praia
Autres informations
Fuseau horaire UTC-1
Géolocalisation sur la carte : Cap-Vert
(Voir situation sur carte : Cap-Vert)
Santiago
Santiago
Îles au Cap-Vert
Carte
Carte interactive de Santiago

Santiago (ou Santiágu en créole du Cap-Vert) est la plus grande des îles (991 km2) du Cap-Vert. Elle est située dans le groupe des îles de Sotavento entre les îles Maio et Fogo.

C'est le centre économique du pays. Avec 273 919 habitants en 2010[1], Santiago accueille plus de la moitié (55,7 %) de la population du pays dont la capitale Praia qui compte à elle seule près de 132 000 habitants. On y trouve l'un des quatre aéroports internationaux du Cap-Vert. Sa principale ressource économique est l'agriculture avec notamment la culture du maïs, de la canne à sucre, de la banane, de la mangue et du café.

Praia et l'île de Santiago (1772)

Historiquement, l'île fut découverte par le navigateur António da Noli en 1460 qui fonda en 1462 l'ancienne capitale, Ribeira Grande, connue aujourd'hui sous le nom de Cidade Velha.

Avant l'essor de la traite esclavagiste transatlantique, les Portugais importent de plus en plus d'esclaves africains, issus majoritairement des littoraux mauritaniens et sénégambiens, alors que les formes médiévales de l'esclavage européen perdent de l'importance[2]. Entre 1440 et 1640, de 350 000 à 400 000 Africains sont ainsi introduits sur le territoire de la péninsule ibérique[3]. Dès 1466, Santiago devient un comptoir de traite, c'est-à-dire un lieu où sont concentrés des esclaves avant d'être acheminés sur les marchés de Séville et de Valence. Cette traite à destination du continent européen se poursuit jusqu'au milieu du XVIe siècle[3].

Parallèlement à cela, un premier trafic triangulaire entre l'Afrique, l'Europe et les Amériques voit le jour entre 1505 et 1525 ; là encore, Santiago est un des comptoirs utilisés par les négriers pour regrouper les esclaves vendus dans les Caraïbes et au Brésil[4].


L'île est attaquée à de nombreuses reprises entre 1578 et 1585. Ainsi, Francis Drake pille sa capitale. Jacques Cassard fait de même en 1712[5].

Au XVIIIe – XIXe siècle, elle connait d’importantes sécheresses qui détruisent son cheptel et provoquent de grandes famines. En 1841, ont lieu des révoltes paysannes contre le coût des loyers et les autorités portugaises de Lisbonne envoient des troupes pour les réprimer[5].

Géographie

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Santiago est la plus grande île du Cap-Vert, avec une superficie de 991 kilomètres carrés. Elle mesure 54,9 km de long et 28,8 km de large[6]. L'île est montagneuse, bien que légèrement plus plate au sud-est. L'intérieur et la côte est ont un climat tropical chaud et boisé de façon saisonnière et quelque peu sporadique, tandis que le sud et le sud-ouest occupent l'ombre pluvieuse aride des hautes terres centrales.

Le plus haut sommet de Santiago est le Pico da Antónia, d'une altitude de 1 392 m  juste à l'ouest de Picos[6], au centre de l'île. Le deuxième sommet est le Serra Malagueta entre Assomada et Tarrafal au nord. D'autres chaînes de montagnes sont Órgãos dans la municipalité de São Lourenço dos Órgãos et Monte das Vacas près de Praia.

La côte ouest de Santiago est accidentée, notamment à Baía do Inferno, et moins peuplée que les côtes est et sud. Les rivières les plus importantes sont la Ribeira Seca, la Ribeira Grande de Santiago, la Ribeira Principal et la Ribeira da Trindade. Le point le plus méridional est Ponta Temerosa et le point le septentrional est Ponta Moreia[7].

Santiago a la flore et la faune les plus diversifiées de tout le Cap-Vert : elle compte 1 915 espèces terrestres identifiées, dont 289 sont endémiques[8]. C'est aussi l'île la plus boisée du Cap-Vert : 38 % de sa superficie est constituée de forêts[8]. Les seules zones protégées de l'île sont les parcs naturels de la Serra do Pico de Antónia et de la Serra Malagueta, couvrant 3,68 % de l'île[9],[8]. Les espèces endémiques de flore et de faune menacées d'extinction à Santiago sont, entre-autres, les plantes Campanula bravensis, Campylanthus glaber, Conyza feae, Conyza pannosa, Diplotaxis varia, Echium hypertropicum, Limonium lobinii, Micromeria forbesii, Sonchus daltonii er Umbilicus schmidtii, ainsi que les animaux Chioninia vaillantii et Tarentola rudis[10].

Transport aérien

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Santiago est desservie par l'aéroport international de Praia. C'est le deuxième aéroport le plus fréquenté du Cap-Vert, après l'aéroport international Amílcar Cabral de Sal, avec 662 356 passagers en 2017[11].

Transport routier

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Santiago est traversé par un réseau dense de routes nationales de classe 1 (EN1) et 3 (EN3):

Transport maritime

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Le port principal de Santiago est le port de Praia, à Praia. C'est le deuxième port le plus fréquenté du Cap-Vert, après la baie de Porto Grande à São Vicente, avec 817 845 tonnes de marchandises et 85 518 passagers traités en 2017[14].

Il existe des liaisons par traversier depuis le port de Praia vers les îles de Brava, Fogo, São Nicolau, São Vicente, Maio, Boa Vista et Sal. Il existe plusieurs petits ports de pêche le long de la côte, notamment Tarrafal, Cidade Velha, Pedra Badejo et Calheta de São Miguel.

Depuis 1940, l'évolution démographique de Santiago a été :

1940 1950 1960 1970 1980 1990
77 38259 39788 587128 782145 957175 691
2000 2010 2015 - - -
236 352273 919294 135---
Sources [15],[16]:

Administration

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L'île est divisée en neuf municipalités (concelhos) :

Municipalité Siège Freguesia
Praia Praia Nossa Senhora da Graça
São Domingos São Domingos Nossa Senhora da Luz
São Nicolau Tolentino
Santa Catarina Assomada Santa Catarina
São Salvador do Mundo Picos São Salvador do Mundo
Santa Cruz Pedra Badejo Santiago Maior
São Lourenço dos Órgãos João Teves São Lourenço dos Órgãos
Ribeira Grande de Santiago Cidade Velha Santíssimo Nome de Jesus
São João Baptista
São Miguel Calheta de São Miguel São Miguel Arcanjo
Tarrafal Tarrafal Santo Amaro Abade

Autres villages et lieux

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Santiago est le siège d'un évêché catholique créé le .

  1. (pt) Relatório de apresentação dos dados Preliminares do Censo 2010 (Setembro de 2010), p. 14
  2. Mendes 2008, p. 741-743.
  3. a et b Mendes 2008, p. 742.
  4. Mendes 2008, p. 744.
  5. a et b Petit-futé Cap-Vert, 2015, p. 207
  6. a et b (pt) « Cabo Verde, Statistical Yearbook 2015 », Instituto Nacional de Estatística, p. 25
  7. (pt) « Cabo Verde, Statistical Yearbook 2015 », Instituto Nacional de Estatística, p. 26
  8. a b et c Estatísticas do Ambiente - 2016, Instituto Nacional de Estatística, p. 23-25
  9. Resolução nº 36/2016, Estratégia e Plano Nacional de Negócios das Áreas Protegidas
  10. IUCN Red List Search
  11. (pt) « Boletim Estatístico de Tráfego – Ano 2017 », ASA, (consulté le )
  12. Classification of National Roads (Maio, Santiago, Fogo, Brava), Instituto de Estradas
  13. Ilha de Santiago, Rede rodoviária, Instituto de Estradas
  14. Statistics Port Praia, ENAPOR, Décembre 2017
  15. (en) « Resultados do IPC do mês de Outubro 2008 », Instituto Nacional de Estatísticas,
  16. (en) « Statoids », sur statoids.com (consulté le )

Bibliographie

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  • (en) Richard A. Lobban Jr et Paul Khalil Saucier, « Santiago », Historical dictionary of the Republic of Cape Verde, Scarecrow Press, Lanham, Maryland ; Toronto ; Plymouth, 2007, p. 204-205 (ISBN 978-0-8108-4906-8)
  • (fr) Michel Lesourd (dir.), « Santiago », in Le Cap-Vert, les Éd. du Jaguar, Paris, 2006, p. 70-115 (ISBN 978-2-86950-408-0)
  • (fr) Arlindo Mendes, Les rituels funéraires à Santiago aux îles du Cap-Vert, Université de Pau et des Pays de l'Adour, Pau, 2008, 439 p. (thèse d'Anthropologie)
  • (fr) Jacques de Pina Tavares, Érosion des sols du Cap Vert : processus et quantification à l'échelle de trois bassins versants de l'île de Santiago, Université de Bourgogne, Dijon, 2010, 226 p. (thèse de Sciences de la terre)
  • (fr) Sabrina Requedaz et Laurent Delucchi, « Santiago, l'île des contrastes », in Cap-Vert, Éditions Olizane, Genève, 2011 (6e éd.), p. 95-139 (ISBN 978-2-88086-394-4)
  • (pt) Idílio de Amaral, Santiago de Cabo Verde: a terra e os homens (introduction de João Guerreiro), Associação das Universidade de Língua Portuguesa, Centro de Estudos Geográficos da Universidade de Lisboa et al., 2007, 444 p. (ISBN 978-989-95425-3-2) (fac simile de l'édition de 1964)
  • (pt) Maria Elizabeth Lucas et Sergio Baptista da Silva (dir.), Ensaios etnográficos na ilha de Santiago de Cabo Verde : processos identitários na contemporaneidade, Edições Uni-CV, Praia ; Editora da UFRGS, Porto Alegre, 2009, 277 p. (ISBN 978-989-96130-2-7)
  • (en) António de Almeida Mendes, « Les réseaux de la traite ibérique dans l’Atlantique nord (1440-1640) », Annales. Histoire, Sciences Sociales, vol. 63, no 4,‎ , p. 737–768 (ISSN 0395-2649 et 1953-8146, DOI 10.1017/S039526490002583X, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

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Articles connexes

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Liens externes

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