Solomon Bandaranaike
Solomon West Ridgeway Dias Bandaranaike | |
Fonctions | |
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Premier ministre de Ceylan | |
– (3 ans, 5 mois et 14 jours) |
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Monarque | Élisabeth II |
Gouverneur | Oliver Ernest Goonetilleke |
Prédécesseur | John Lionel Kotelawala |
Successeur | Wijayananda Dahanayake |
Chef de l'opposition | |
– (3 ans, 8 mois et 9 jours) |
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Monarque | Élisabeth II |
Gouverneur | Herwald Ramsbotham Oliver Ernest Goonetilleke |
Prédécesseur | Nanayakkarapathirage Martin Perera |
Successeur | Nanayakkarapathirage Martin Perera |
Ministère de la Santé | |
– (3 ans, 9 mois et 16 jours) |
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Monarque | George VI |
Gouverneur | Herwald Ramsbotham |
Prédécesseur | W. A. de Silva |
Successeur | Dudley Senanayake |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Colombo, Ceylan britannique |
Date de décès | (à 60 ans) |
Lieu de décès | Colombo, Dominion de Ceylan |
Nature du décès | Assassinat |
Nationalité | Sri-lankaise |
Parti politique | Sri Lanka Freedom Party (1951-1959) United National Party (1946-1951) |
Conjoint | Sirimavo Bandaranaike (Future Premier ministre) |
Enfants | Chandrika Kumaratunga (Future Présidente) Sunethra Bandaranaike Anura Bandaranaike |
Profession | Barrister |
Religion | Bouddhisme |
Premier ministre de Ceylan | |
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Solomon West Ridgeway Dias Bandaranaike (Cingalais:සොලමන් වෙස්ට් රිජ්වේ ඩයස් බණ්ඩාරනායක, Tamoul:சாலமன் வெஸ்ட் ரிச்சர்ட் டயஸ் பண்டாரநாயக்கா, également nommé S.W.R.D. Bandaranaike), né le à Colombo, Ceylan et mort le dans la même ville.
Il est le quatrième premier ministre de Ceylan du jusqu'à son assassinat le [1],[2].
Biographie
[modifier | modifier le code]Jeunesse
[modifier | modifier le code]Né à Colombo, dans la colonie britannique située sur l'île de Ceylan, Bandaranaike naît dans une riche famille autochtone cinghalaise de confession anglicane et participant à l'administration locale. Son père, Solomon Dias Bandaranaike le Maha, est Mudaliyars (en)[3] et sa mère, Daisy Ezline Obeyesekere, est la fille de Solomon Christoffel Obeyesekere, membre du conseil législatif de Ceylan. Solomon père nomme son fils d'après le gouverneur de Ceylan West Ridgeway, parrain de l'enfant[4].
Il reçoit une éducation à domicile dans sa demeure de Horagolla Walauwa à Attanagalla (en) par Henry Young, un précepteur anglais de Nuwaraeliya. Ensuite, il est inscrit dans l'établissement S. Thomas' College (en) de Modara (en). Résidant chez le révérend William Arthur Stone il réussit le concours d'entrée de Cambridge avec les mentions en anglais, latin, grec et français et finit deuxième de sa promotion dans l'Empire britannique cette année-là. Il étudie également au collège Christ Church de l'université d'Oxford, où il étudie la philosophie, la politique et l'économie. Il termine et obtient son diplôme avec mention en 1923. À Oxford, il est secrétaire de l'Oxford Union et président de la Majlis Society où il a pour contemporain Anthony Eden. En 1924, il est reçu au barreau en tant que membre de l'Honourable Society of the Inner Temple. À son retour à Ceylan, il prête serment en tant qu'avocat à la cour suprême de son pays d'origine[5].
Carrière politique
[modifier | modifier le code]Politique municipale
[modifier | modifier le code]Se lançant dans une carrière politique, il est élu président du comité du village de Nittambuwa (en). Il devient ensuite président du Ceylon National Congress (en) en 1926 et, en décembre de la même année, est élu conseiller du Maradana (en) au conseil municipal de Colombo face à A. Ekanayake Gunasinha (en)[6].
Conseil d'État
[modifier | modifier le code]Suivant l'implantation de la constitution Donoughmore (en), le Conseil d'État de Ceylan est établie sur l'île avec des membres élus au suffrage universel. Bandaranaike se présente et est élu sans opposition dans Veyangoda lors de l'élection de 1931 dans la 1er conseil d'État. Il siège au conseil exécutif sous la présidence de Charles Batuwantudawe (en). Réélu à nouveau sans opposition en 1936, il est nommé ministre de l'Administration locale. En tant que ministre, il préside aussi le comité exécutif.
Sinhala Maha Sabha
[modifier | modifier le code]Afin de promouvoir la culture singhalaise et l'intérêt de sa communauté, il fonde la Sinhala Maha Sabha (en) en 1936. Il introduit le Free Lanka Bill au conseil d'État en 1945[7]. En 1947, le leader de la chambre, Don Stephen Senanayake, présente la commission Soulbury (en), et la motion faisant du Sinhala Maha Sabha le parti principal de conseil d'État est secondé par Bandaranaike.
Avec l'atteinte de l'indépendance en 1947, Senanayake invite Bendaranaike à associer son parti avec d'autres partis mineurs dans le Parti national uni en vue de l'élection de 1947. Bendaranaike accepte et dissous le Sinhala Maha Sabha[8].
Premier cabinet
[modifier | modifier le code]Remportant la première élection dans la circonscription d'Attanagalla (en), il est nommé ministre de la Santé, ainsi que Leader de la chambre (en). Ceci en fait alors le second dans la hiérarchie après le premier ministre Senanayake. En février 1948, il prononce un discours de remerciement reconnaissant l'indépendance de Ceylan obtenue des Britanniques.
Durant les années qui suivent et tant que Leader de la chambre, il supporte les législations dont la Ceylon Citizenship Act (en) en 1948, ainsi que la Indian and Pakistani Residents (Citizenship) Act No.3 de 1949 qui retire la citoyenneté aux Tamouls indiens. Il initie plusieurs projets de loi en tant que ministre de la Santé afin d'agrandir des hôpitaux et l'amélioration de la médecine ayurveda. Il assiste à la troisième Assemblée mondiale de la santé de Genève en mai 1950 en tant que délégué en chef de Ceylan. Cependant, il commence à se sentir en désaccord avec la politique de Senanayake, mais, lorsqu'il est apparu que ce dernier considérait prendre une retraite anticipé, Bendaranaike est pressentie pour lui succéder au poste de premier ministre.
Sri Lanka Freedom Party
[modifier | modifier le code]En juillet 1951, Bandaranaike démissionne du gouvernement pour siéger dans l'opposition avec ses anciens collègues du Sinhala Maha Sabha. Il forme ensuite le Parti de la liberté du Sri Lanka (SLFP) avec une rencontre inaugurale à l'Hôtel de ville (en) de Colombo en septembre 1951.
En mars 1952, Senanayake tombe de son cheval durant une promenade à la suite d'un accident vasculaire cérébral et décède le lendemain. Alors que John Kotelawala devait lui succéder, c'est le fils du défunt, Dudley Senanayake, ministre de l'Agriculture, qui est nommé premier ministre par le gouverneur général Lord Soudbury.
Chef de l'opposition
[modifier | modifier le code]Senanayake déclenche rapidement l'élection de 1952 et Bandaranaike devient chef de l'opposition officielle. Les troubles nommés Hartal (en) en 1953 entraîne la démission de Senanayake et son remplacement par Kotelawala.
Premier ministre
[modifier | modifier le code]Entre 1952 et 1956, Bandaranaike travaille à consolider son parti et faire une coalition avec des groupes marxistes pour former le Mahajana Eksath Peramuna (en). Lors de l'élection de 1956, son parti remporte un victoire et le deux tiers des sièges au parlement. Bandaranaike est appelé à former le gouvernement. Il forme son cabinet avec plusieurs membres du parti[9].
Politique linguistique
[modifier | modifier le code]Une de ses principales promesses durant l'élection était la mise en place de la Official Language Act (No. 33 of 1956). L'acte fait du singhalais la langue officielle du pays en remplacement de l'anglais. Son adoption créer immédiatement des troubles avec la minorité tamoules srilankaises. Des protestations amènent à des manifestations sanglantes en 1956 et en 1958. En septembre 1958, le Tamil Language (Special Provisions) Act est adopté pour remédier aux effets négatif de la Official Language Act. Malgré tout, il ne parvient pas à contenir les troubles lors des massacre anti-tamouls de 1958. Les tribulations linguistiques subséquentes entraîneront la guerre civile du Sri Lanka entre 1983 et 2009.
Politique étrangère
[modifier | modifier le code]Bandaranaike s'implique activement dans la politique extérieure de son pays et ouvrant des relations diplomatiques avec la République populaire de Chine, avec l'Union soviétique et avec les pays du bloc de l'Est. Il entretien une relation amicale et personnelle avec Jawaharlal Nehru et Zhou Enlai. Il abroge également l'accord de défense entre le Royaume-Uni et Ceylan en 1947 et demande le retrait des bases militaires britanniques aériennes de RAF Negombo et RAF China Bay (en), ainsi que navale de Trinquemalay. Ceci entraîne une perte de plusieurs emplois et fait de Ceylan un pays dépendant de l'Inde pour assurer sa sécurité. En 1957, il signe le pacte Bandaranaike–Chelvanayakam (en) avec le chef du principal parti tamoul, mais est forcé de se retirer sa signature en 1958 sous la pression de l'aile droite de son parti[10].
Politique économique
[modifier | modifier le code]Plusieurs réformes socialistes selon le modèle anglo-saxon sont appliquée sur l'île avec des nationalisationn, des réformes sur le travail et l'augmentation des salaires. L'adoption du Paddy Lands Bill est application afin de protéger les fermiers, l'établissement du fond Employees' Provident Fund (en) et de la May Day comme jour férié. En 1958, il nationalise les compagnies de transport par autobus pour former la Sri Lanka Transport Board (en), ainsi que le port de Colombo pour former la Ceylon Shipping Corporation. Ces réformes n'apportent cependant que de maigres bénéfices face au problèmes économiques dont est confrontés le pays[11].
Politiques nationales
[modifier | modifier le code]Bandaranaike initie des réformes pour abolir le Ceylon Civil Service (en), hérité de l'ère coloniale, et le remplacer par le Ceylon Administrative Service (en). Avec l'adoption du singhalais comme langue officielle, plusieurs fonctionnaires optent pour une retraite anticipé. Il suspend aussi les titre d'honneurs britannique et promulgue la suspension de la peine capitale avec le Capital Punishment Act No 20 en mai 1958.
Grèves et crise ministérielle
[modifier | modifier le code]Tôt en 1959, une crise ministérielle débute à la suite des démissions de Philip Gunawardena (en) et William de Silva (en). Des grèves éclatent aussi au Port de Colombo (en) paralysant les importations et exportations dan le pays en 1959. Bandanaraike réclame l'intervention de la police contre les syndicats, mais l'ordre est refusé par l'Inspector General of Police (en) Osmund de Silva (en) puisque jugé illégal. En avril 1959, de Silva est limogé et remplacé par M. Walter F. Abeykoon (en), partenaire de bridge de Bandaranaike au Orient Club (en)[12],[13],[14],[15].
Assassinat
[modifier | modifier le code]En septembre 1959, Bendaranaike meurt à l'Hôpital général de Colombo (en) des suites des coups de feu tirés par le moine bouddhiste Talduwe Somarama (en)[16],[17],[18].
Famille
[modifier | modifier le code]En 1940, il épouse Sirimavo Bandaranaike, fille de Barnes Ratwatte (en), occupant la charge de Rate Mahatmaya (en) à Balangoda (en). Les Ratwatte font partie du groupe Radala (en) originaires du royaume de Kandy. Sirimavo reprend les activités politiques de son mari à la suite de son assassinat et devient première ministre de Ceylan en juillet 1960. Elle est la première femme au monde à occuper un poste de chef de gouvernement.
Sa fille Chandrika Kumaratunga devient aussi première ministre, ainsi que présidente du pays.
Il a deux sœurs, Alexandra Camelia et Anna Florentina. Forester Obeysekera (en) est son oncle maternel[4].
Héritage
[modifier | modifier le code]Figure à la fois respectée et controversée, il est considéré avoir initié les tensions raciales sur l'île avec la mise en place de ses politiques pro-cinghalaise[19].
Néanmoins plusieurs monuments et infrastructures sont nommés en son honneur dont:
- Un buste en bronze sculpté par Lev Kerbel et exposé à Galle Face Green donné par l'URSS en juillet 1976[20].
- Le Bandaranaike Memorial International Conference Hall (en) et le S W R D Bandaranaike Museum donnés par la République populaire de Chine en 1970[21].
- L'Aéroport international Bandaranaike, premier aéroport international de Ceylan, ouvert en 1970.
Honneur
[modifier | modifier le code]- LLD (honorique) – Université de Ceylan (en)
Résultats électoraux
[modifier | modifier le code]Élection | Circonscription | Parti | Votes | Résultat | |
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Conseil d'État 1931 | Veyangoda | Indépendant | Sans opposition | Élu | |
Conseil d'État 1936 | Veyangoda | Indépendant | Sans opposition | Élu | |
Législative 1947 | Attanagalla (en) | Parti national uni | 31 463 | Élu | |
Législative 1952 | Attanagalla (en) | Parti de la liberté du Sri Lanka | 38 478 | Élu | |
Législative 1956 | Attanagalla (en) | Parti de la liberté du Sri Lanka | 45 016 | Élu |
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Salomon Bandaranaike » (voir la liste des auteurs).
- (en) « S.W.R.D.Bandaranaike,or Solomon West Ridgeway Dias Bandaranaike (Prime Minister of Sri Lanka) », Britannica Online.
- (en) « BANDARANAIKE SOLOMON », Encyclopædia Universalis.
- L' aide-de-camp autochtone, chef des interprètes et des conseillers du Gouverneur du Ceylan britannique
- Richard Nyrop, Sri Lanka, a Country Study, Supt. of Docs., U.S. G.P.O., , 197 p..
- [1].
- (en) « S.W.R.D. Bandaranayaka », sur My Life.
- (en) Richardson, John (2005) Paradise Poisoned: Learning about Conflict, Terrorism, and Development, International Center for Ethnic Studies, Kandy, Sri Lanka, p. 144, (ISBN 955-580-094-4).
- (en) « Sessions of Parliament », sur parliament.lk, Parliament of Sri Lanka (consulté le ).
- (en) James Manor, « The Expedient Utopian: Bandaranaike and Ceylon », sur Cambridge University Press, (consulté le ).
- (en) A. Jeyaratnam Wilson, Politics in Sri Lanka, the Republic of Ceylon: A Study in the Making of a New Nation, Springer, (ISBN 978-1349015443, lire en ligne).
- (en) « Speech on the Nationalization of Bus Services », SWRD Bandaranaike, n.d..
- (en) Anne Abayasekara, « Times of triumph and tribulation written without fear or favour », Sunday Times (en), (lire en ligne, consulté le ).
- (en) Parliament of Sri Lanka, Parliamentary Debates, vol. 36, , p. 115.
- (en) Parliament of Sri Lanka, Parliamentary Debates, vol. 36, , p. 162.
- (en) « Operation Holdfast: Contours of a Coup Conspiracy », Daily Mirror (en), (lire en ligne, consulté le ).
- (en) « The incident that rocked Ceylon 55 Years Ago The Assassination of Prime Minister S.W.R.D. Bandaranai », sur www.dailymirror.lk.
- (en) « LankaWeb – Bandaranaike Assassination – due to Banda–Chelva pact? ».
- (en) « SWRD Bandaranaike –The 4th Prime Minister of Sri Lanka », sur www.swrdbandaranaike.lk.
- (en) « U.S. English Foundation Official Language Research – Sri Lanka: Language issues » [archive du ] (consulté le ).
- (en) « Sculpting SWRD 'larger than life' », sur archives.sundayobserver.lk.
- (en) Goh, Evelyn, Rising China's Influence in Developing Asia, Oxford University Press, (ISBN 9780198758518), p. 146.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (en) C. A. Gunarwardena, « Solomon W(est) R(idgeway) D(ias) Dias Bandaranaike », in Encyclopedia of Sri Lanka, New Dawn Press, New Delhi, 2006 (2e éd.) (ISBN 978-1932705485), p. 40-41.
Liens externes
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- Site officiel
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Premier ministre du Sri Lanka
- Ministre srilankais des Affaires étrangères
- Ministre srilankais de la Défense
- Ministre srilankais de la Santé
- Chef de l'opposition (Sri Lanka)
- Étudiant de Christ Church (Oxford)
- Personnalité politique srilankaise assassinée
- Assassinat par arme à feu
- Naissance en janvier 1899
- Naissance à Colombo
- Décès en septembre 1959
- Décès à Colombo
- Décès à 60 ans