Néolithique pastoral
Le Néolithique pastoral est la période de la préhistoire de l'Afrique caractérisée par les débuts de l'économie de production[note 1], sous la forme de l'élevage de bétail, à l'issue du Paléolithique.
Définition
[modifier | modifier le code]À la différence du Néolithique des autres parties du monde[note 2], qui voit le développement de sociétés agricoles sédentaires, les premières formes de l'économie de production alimentaire en Afrique furent des sociétés pastorales[2],[3], c'est-à-dire des modes de vie nomades ou semi-nomades centrés sur l'élevage de bétail.
Aire géographique
[modifier | modifier le code]Le terme de « Néolithique pastoral » est le plus souvent utilisé pour désigner les premières périodes de pastoralisme au Sahara[4] et en Afrique de l'Est[5]. Au Sahara, les premiers éleveurs de bétail (bovins, moutons et chèvres) apparaissent au VIe millénaire av. J.-C.[6].
Lorsque les prairies du Sahara s'assèchent à partir de l'événement climatique de 5900 BP, vers , les populations pastorales se retirent progressivement du Sahara, subsistant néanmoins sur ses marges. Elles s'étendent ensuite vers les savanes d'Afrique de l'Est.
Afrique de l'Est
[modifier | modifier le code]Durant le Néolithique pastoral d'Afrique de l'Est ( à apr. J.-C.), les archéologues ont identifié deux groupes pastoralistes qui coexistaient avec les chasseurs-cueilleurs de l'Eburrien « phase 5 ». Ce sont les groupes relatifs au Néolithique pastoral de savane et à l'Elmenteitien.
En Afrique de l'Est, le Néolithique pastoral cohabite à partir du tournant de notre ère avec l'Âge du fer agricole, durant lequel l'agriculture, le travail du fer et les langues bantoues sont introduites en Ouganda, au Kenya et en Tanzanie par l'expansion bantoue[7]. Le Néolithique pastoral de savane est suivi vers apr. J.-C. par l'Âge du fer pastoral.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Pastoral Neolithic » (voir la liste des auteurs).
Notes
[modifier | modifier le code]- Opposée à l'économie de prédation (chasse, cueillette).
- « La néolithisation est l'une des notions les plus imprécises de la préhistoire africaine […]. La faute en est imputable, d'une part, aux systèmes chronologiques mis en place par les anciens colonisateurs, d'autre part, à la référence croissante à des systèmes paléosocioéconomiques fondés sur des données extérieures à l'Afrique, à laquelle ils s'adaptent mal[1]. »
Références
[modifier | modifier le code]- Henri-Jean Hugot, « Néolithisation. Afrique saharienne et subsaharienne », dans Encylopédie Universalis en ligne (lire en ligne).
- (en) Fiona Marshall et Elisabeth Hildebrand, « Cattle Before Crops: The Beginnings of Food Production in Africa », Journal of World Prehistory, vol. 16, no 2, , p. 99–143 (DOI 10.1023/A:1019954903395)
- (en) Elena A. A. Garcea, « An Alternative Way Towards Food Production: The Perspective from the Libyan Sahara », Journal of World Prehistory, vol. 18, no 2, , p. 107–154 (DOI 10.1007/s10963-004-2878-6)
- (en) Marina Gallinaro et Savino di Lernia, « Trapping or tethering stones (TS): A multifunctional device in the Pastoral Neolithic of the Sahara », PLOS ONE, vol. 13, no 1, , e0191765 (DOI 10.1371/journal.pone.0191765)
- (en) John Bower, « The Pastoral Neolithic of East Africa », Journal of World Prehistory, vol. 5, no 1, , p. 49–82 (DOI 10.1007/BF00974732)
- (en) Diane Gifford-Gonzalez, « Pastoralism in sub-Saharan Africa », dans The Oxford Handbook of Zooarchaeology, , p. 396-413.
- (en) Alison Crowther, Mary E. Prendergast, Dorian Q. Fuller et Nicole Boivin, « Subsistence mosaics, forager-farmer interactions, and the transition to food production in eastern Africa », Quaternary International, vol. 489, , p. 101–120 (DOI 10.1016/j.quaint.2017.01.014).
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (en) Mary E Prendergast, Anneke Janzen, Michael Buckley et Katherine M. Grillo, « Sorting the sheep from the goats in the Pastoral Neolithic: morphological and biomolecular approaches at Luxmanda, Tanzania », Archaeological and Anthropological Sciences, vol. 11, no 6, , p. 3047-3062 (DOI 10.1007/s12520-018-0737-0).
- Karim Sadr, « Un néolithique pour l'Afrique australe. Arguments contre une ancienne migration d'éleveurs », Afrique & histoire, vol. 4, no 2, , p. 135-147 (lire en ligne).
- Edmond Bernus, « Pasteurs africains : du mythe éternel aux réalités présentes », Cahiers des Sciences Humaines, ORSTOM, nos 1-2, , p. 267-280 (lire en ligne).
- Marianne Cornevin, « Les Néolithiques du Sahara central et l'histoire générale de l'Afrique », Bulletin de la Société préhistorique française, t. 79, nos 10-12, , p. 439-450 (DOI 10.3406/bspf.1982.5348).
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Lien externe
[modifier | modifier le code]- Bernard Sécher, « Diffusion des premiers pasteurs du Néolithique en Afrique sub-saharienne », sur secher.bernard.free.fr,