Meurtre de Desirée Mariottini
| Desirée Mariottini | |
| Fait reproché | Viol, meurtre |
|---|---|
| Pays |  Italie
|
| Ville | Rome |
| Date | |
| Nombre de victimes | 1 : Desirée Mariottini |
| Jugement | |
| Statut | meurtre et viol |
| Date du jugement | |
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Le meurtre de Desirée Mariottini est une affaire criminelle qui se déroule à Rome en Italie le . Le corps de Desirée Mariottini, 16 ans, est retrouvé dans la nuit du au dans un bâtiment abandonné du quartier San Lorenzo à Rome. Un groupe d'immigrés illégaux est accusé du viol collectif et du meurtre.
Contexte
[modifier | modifier le code]Le contexte en Italie est tendu sur la question des migrants et l'élection de la Ligue du Nord au pouvoir. Ce meurtre fait écho à plusieurs autres commis par des migrants comme celui d'Ashley Ann Olsen ou celui de Pamela Mastropietro. À la suite du meurtre et du démembrement de cette dernière, Luca Traini, un militant d'extrême droite italien avait attaqué en représailles un groupe d'immigrés africains[1].
Le crime
[modifier | modifier le code]Au soir du , Desirée Mariottini, 16 ans[2], appelle sa famille pour les informer qu’ayant manqué l’autobus, elle allait rester dormir chez un ami[3].
Desirée Mariottini a été droguée et abusée sexuellement dans un repaire de drogués dans les ruines d'une propriété abandonnée depuis longtemps dans le quartier universitaire romain de San Lorenzo[2],[4]. Alors qu'elle était inconsciente, Desirée a été abusée à plusieurs reprises par différentes personnes. La reconstitution démontre qu'elle se serait droguée dès l'après-midi du , et elle serait morte dans la nuit du et qu'elle aurait été abusée alors qu'elle était mourante. Les enquêtes menées par la police de Rome et par le commissariat de San Lorenzo confirment ces faits[3],[5].
Enquête
[modifier | modifier le code]Selon l'autopsie, Desirée Mariottini a été assassinée au moyen d'une administration de drogues entraînant une overdose[2]. Elle souffrait de toxicomanie[2].
Un Sénégalais a déclaré au poste de police avoir vu la scène du viol. Selon ses dires, la jeune fille aurait été abusée par six ou sept hommes d'Afrique et du Maghreb dealers de drogue[2]. C'est ce témoignage qui a révélé le viol. La mort de Desirée serait sinon sans doute passée pour une overdose seule[2].
Le , deux personnes sont arrêtées pour ce meurtre : Mamadou Gara (26 ans) et Brian Minteh (43 ans), tous deux sénégalais, vivant illégalement en Italie, sont accusés, avec d'autres suspects, de violence sexuelle collective, de possession de drogue et d'homicide volontaire[6]. La police recherche au moins deux autres hommes impliqués dans le meurtre. Les suspects sont identifiés après une série de témoignages et de découvertes dans le bâtiment où le corps a été retrouvé. Par la suite, Alinno Chima, 40 ans, originaire du Nigeria, est arrêté[7],[8],[9], puis le , une quatrième arrestation a lieu, celle de Yusif Salia de Gambie[10]. Aucun des interpellés n'avait de documents légaux pour résider en Italie[11].
Autopsie
[modifier | modifier le code]L'autopsie a confirmé que Desirée Mariottini était vierge avant les faits criminels[12],[13].
Suites de l'affaire
[modifier | modifier le code]Desirée Mariottini a été enterrée le dimanche à Cisterna di Latina lors d'une cérémonie suivie par des centaines de personnes ; la maire de Rome, Virginia Raggi, a déclaré une journée de deuil[14],[15].
Visite de Matteo Salvini sur la scène de crime
[modifier | modifier le code]Le , le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Salvini, leader de la Ligue du Nord, s'est rendu dans le bâtiment abandonné où le corps de la jeune fille avait été trouvé[16],[17].
Des activistes du quartier San Lorenzo, traditionnellement de gauche, ont empêché Matteo Salvini de placer une rose devant le repaire de drogués où la victime avait été trouvée, et ont accusé Salvini d'exploiter sa mort. D'autres activistes de droites l'encourageaient en même temps à faire comme Benito en référence à Mussolini[2]. Matteo Salvini est revenu sans prévenir plus tard dans la journée et a placé des fleurs devant l'entrée[16]. À propos des criminels, Matteo Salvini déclare qu'ils « payeront leur abomination sans pitié ».
Selon des analystes de la politique locale romaine, Salvini voulait montrer sa présence de manière démonstrative avec comme perspective, la conquête de Rome lors des prochaines élections. Le maire Virginia Raggi du parti Mouvement 5 étoiles, n'a apparemment pas apprécié cette visite et a déclaré que « Salvini ne comprenait pas Rome »[18].
Déclaration du président du Parlement européen, Antonio Tajani
[modifier | modifier le code]Antonio Tajani, président du Parlement européen, a déclaré que la tragédie de Desirée « doit être la dernière qui se passe en Italie et à Rome, une ville abandonnée où la dégradation , morale et sociale est évidente, il faut plus de contrôles dans la ville, plus d'hommes et de femmes de la police sont nécessaires, surtout la nuit »[19].
Décision de Virginia Raggi, maire de Rome
[modifier | modifier le code]La maire de Rome, Virginia Raggi, décide de proclamer un « jour de deuil » de la ville à l'occasion des funérailles de Desirée Mariottini [20]. Elle déclare également l'intention des autorités municipales de faire démolir l'édifice. Dans un article sur les médias sociaux, elle a déclaré « qu'en tant que maire, en tant que femme et maire de la ville, elle ne pouvait pas tolérer l'idée de ce crime et l'a qualifié de crime atroce »[21].
Dans la soirée du , une procession aux flambeaux spontanée des habitants de Rome San Lorenzo est organisée pour demander « justice pour Desirée »[22],[23].
Manifestations contre la maire de Rome
[modifier | modifier le code]Le , les citoyens de Rome protestent contre la détérioration de la ville, dans laquelle certains endroits comme la Via Dei Lucani no 22 s'écroulent et sont abandonnés à l'insouciance et, surtout, aux criminels et trafiquants de drogue[24].
Analyses
[modifier | modifier le code]Selon le journaliste Oliver Meiler du Basler Zeitung, la mort de cette jeune fille est devenu un symbole du triste déclin de la capitale italienne[2]. En effet, San Lorenzo n'est pas une banlieue, ce quartier se trouve au cœur de Rome. C'est devenu un site de trafic de drogue où les dealers sont africains et la marchandise vient de Naples, de la Camorra. La police n'y intervient plus qu'avec de gros renforts[2].
Le procès
[modifier | modifier le code]Le procès debute à Rebibbia le . Quatre personnes paraîtront devant les juges, le Nigérien Alinno Chima, le Ghanéen Yusef Salia et les Sénégalais Brian Minthe et Mamadou Gara dit « Paco ». Ils sont accusés par le ministère public de Rome, de violences sexuelles collectives, d'homicide volontaire, ainsi que de cession et d'administration de drogues à des mineurs[25],[26].
Autour de l'affaire
[modifier | modifier le code]Le , à Latina, parmi les huit arrestations pour trafic de drogue figure Gianluca Zuncheddu le père de Désirée[27]..
Références
[modifier | modifier le code]- (en) « Italian sentenced to 12 years for shooting of African migrants », sur AlJazera, (consulté le )
- (de) Oliver Meiler et Rom, « Wenn es düster wird in Rom », Basler Zeitung, (ISSN 1420-3006, lire en ligne, consulté le )
- (it) « Desirée: fermate due persone, caccia ai complici. Salvini: "I vermi pagheranno" », Ansa, (lire en ligne).
- (en) « Salvini Seizes on 2nd Italian Teenager’s Death to Push Immigration Issue », The New York Times, (lire en ligne).
- (it) « San Lorenzo, l'ex enclave rossa senza più anima », Agenzia Nazionale Stampa Associata, (lire en ligne).
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- (en) « Migrants held as girl's killing shocks Italy », BBC News, (lire en ligne).
- (en) « Migrants held in Italy over girl's death », MaltaToday.com.mt, (lire en ligne).
- (en) « Migrants held as girl’s killing shocks Italy - Ghanaian Times », sur www.ghanaiantimes.com.gh.
- (en) « Italian police arrest 4th suspect in teen's murder in Rome », sur www.msn.com,
- (en) « Italian Police Arrest 4th Suspect in Teen's Murder in Rome », sur nytimes.com, .
- (it) « «Desirée era vergine quando è stata violentata», spunta il dettaglio sull'autopsia », ilgazzettino.it (consulté le ).
- (it) « Desirée non si è mai prostituita: era ancora vergine quando fu stuprata », ilgiornale.it, (lire en ligne).
- (en) « Crowds flock to Desirée funeral - English », sur ANSA.it, (consulté le )
- (it) « Desirée Mariottini morta a San Lorenzo: oggi i funerali, Roma è in lutto », sur RomaToday,
- (en) « Salvini Seizes on 2nd Italian Teenager’s Death to Push Immigration Issue », sur The New York Times,
- (it) « Desirée, Salvini a San Lorenzo », sur Ansa.it (consulté le )
- (de) Oliver Meiler, « Wie Salvini den Tod eines Mädchens politisch nutzen will », Süddeutsche Zeitung, (ISSN 0174-4917, lire en ligne, consulté le )
- (it) « Caso Desirée, Tajani: "Roma degradata" », sur Adnkronos, (consulté le ).
- (it) « Desirée: fermate tre persone. Un testimone all'ANSA: "Stava male, intorno 7-8 persone" », sur Ansa.it,
- (en) « African migrants arrested in connection with Italian teenager's death », sur Euronews, .
- (en) « San Lorenzo scende in strada. Tensione alla fiaccolata per Desirée », Il Tempo, (lire en ligne).
- (it) « Desirée: tre fermi per l'omicidio, caccia al quarto uomo », sur Ansa.it (consulté le ).
- (it) « Roma, cittadini in piazza contro la Raggi », Il Giornale, (lire en ligne).
- (it) « Roma, morte Desirée Mariottini: quattro persone a processo per violenza e omicidio », sur Repubblica.it, Repubblica, (consulté le ).
- (it) « Roma, al processo per Desirée imputato chiede perdono alla famiglia: "Non sono responsabile della sua morte" », sur Repubblica.it, Repubblica, (consulté le ).
- (it) Clemente Pistilli, « Latina, otto arresti per spaccio di droga. C'è anche il padre di Desirée », sur la Repubblica, Repubblica, (consulté le ).
