Massacre de No Gun Ri
Le massacre de Nogeun-ri, plus connu sous le nom de massacre de No Gun Ri, a entraîné la mort de plusieurs centaines de réfugiés coréens près du village de Nogeun-ri (en) (노근리) dans la province du Chungcheong du Nord au cœur de la Corée du Sud. Il a été commis par des troupes de l’armée des États-Unis au début de la guerre de Corée.
Déroulement
[modifier | modifier le code]Le , l’armée nord-coréenne franchit la ligne de démarcation et avance rapidement vers le sud, les troupes de la Corée du Sud et des États-Unis n’arrivant pas à les contenir.
Le , des habitants de Jugok-ri reçoivent l’ordre d’évacuer le village et vont se réfugier à Imgye-ri. Dans la soirée du , 500 à 600 habitants des villages avoisinants dont ceux de Imgye et Jugok sont conviés par des soldats américains à partir et à se déplacer vers le sud pour échapper à l’avancée des troupes nord-coréennes. Suivant les instructions, ils passent la nuit près de la rivière à Haga-ri puis continuent leur chemin le long de la route no 4.
Au milieu de la journée du , ils rencontrent un bataillon du 7e régiment de cavalerie des États-Unis qui s’était retranché près de Nogeun-ri. Là, ils sont contraints de quitter la route et sont pris sous le feu de l’aviation américaine. Une centaine de personnes trouve la mort à cet endroit.
Après cette attaque, les survivants trouvent refuge sous un pont de chemin de fer. Cette fois, ce sont les troupes au sol qui se mettent à tirer. La tuerie continue pendant la nuit à l’aide de projecteurs et dure trois jours. Le nombre total des morts est estimé entre 250 et 300. L'identité de 163 personnes a été confirmée par les autorités coréennes.
« Le massacre qui a lieu à proximité du petit village de No Gun Ri, situé à environ 150 kilomètres de Séoul, symbolise ainsi le traitement infligé par les soldats américains à des civils coréens sous le seul prétexte que ces derniers pouvaient contenir dans leurs rangs des soldats nord-coréens tentant de s’infiltrer dans leurs lignes. Le massacre, de sang-froid, de civils par une troupe en armes témoigne de la faiblesse et de la crise de confiance que traverse l’armée américaine à cette époque. »[1].
Révélation publique
[modifier | modifier le code]Ce massacre a longtemps été nié, jusqu'en 1999, date à laquelle un reportage réalisé par des journalistes de l'Associated Press (Choe Sang-hun, Charles J. Hanley et Martha Mendoza) a contraint le Pentagone à ouvrir une enquête. En 2000, ils ont reçu le prix Pulitzer du reportage d’investigation pour leur série d'articles[2].
Références
[modifier | modifier le code]- Ivan Cadeau, La Guerre de Corée, Paris, Perrin, , 384 p., p. 154
- (en) « The 2000 Pulitzer Prize Winner in Investigative Reporting: Sang-Hun Choe, Charles J. Hanley and Martha Mendoza of Associated Press », sur The Pulitzer Prizes (consulté le ).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]- (de) Axel Frohn, « Wir haben sie einfach umgelegt. », Spiegel-Online, .
- (en) Charles J. Hanley, Choe Sang-Hun, Martha Mendoza, The Bridge at No Gun Ri: A Hidden Nightmare from the Korean War, Henry Holt & Company, 2001 (ISBN 0-8050-6658-6).
Liens externes
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- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :