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Marc-André Grenon

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Marc-André Grenon
Tueur
Image illustrative de l’article Marc-André Grenon
Information
Nom de naissance Marc-André Grenon
Naissance
Nationalité Canadienne
Condamnation
Sentence Prison à perpétuité sans possibilité de libération avant 25 ans
Actions criminelles Assassinat, Tentative d'assassinat, Viols
Victimes 1 + 1 blessée
Période -
Pays Drapeau du Canada Canada
Régions Drapeau du Québec Québec
Ville Jonquière, Sainte-Foy
Arrestation

Marc-André Grenon, né en 1975, est un criminel et assassin québécois.

Il devient connu provincialement à la suite de son arrestation pour homicide, rendue possible par des avancées technologiques sur la technologie d’identification via l’ADN, 22 ans après les faits[1].

Il purge actuellement sa peine au centre régional de réception à Sainte-Anne-des-plaines[2].

Marc-André Grenon est décrit comme un sans-abri ayant vécu dans plusieurs villes du Québec au fil des 20 dernières années[3]. Également décrit comme colérique, manipulateur et violent, on dit qu'il exerce de la violence conjugale tant physique que psychologique dans sa vie intime[4].

Grenon habite à Jonquière dans la rue voisine où a eu lieu le meurtre, directement face du bloc appartement de la victime. En juillet 2000, il déménage dans la ville de Québec à 450 mètres de sa seconde victime[5].

Le , trois jours avant de commettre le meurtre de Guylaine Potvin, on l'arrête pour un dossier de vol à Chicoutimi. Comme adresse de résidence, il donne l’adresse d’un refuge d’itinérants[5].

En 2017, Marc-André Grenon témoigne lors d'un colloque de l’Association québécoise pour une réadaptation psychosociale. Il y raconte son parcours de vie parsemé de problèmes ainsi qu'il avait « réussi à s'en sortir. »[3]

Les faits et l'enquête

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Dans la nuit du 27 au , Grenon s'introduit chez Guylaine Potvin, une étudiante en éducation spécialisée de 19 ans, l'agresse sexuellement, la violente physiquement et l'étouffe à mort dans son appartement de Jonquière. Au petit matin, son amie, Audrey Saint-Pierre, tente de la joindre par téléphone, mais Guylaine ne répond pas. Audrey se rend alors à la résidence de Guylaine et découvre son corps[6]. Le médecin légiste indique que la jeune fille a été violée puis étranglée[5]. De l'ADN est présent, à huit reprises, sur la scène du crime et dans l'appartement que louait la victime, mais elle ne mène à aucun résultat[7].

Dans la nuit du 2 au , Grenon s'introduit chez Isabeau, une étudiante de 20 ans, la bat, l'agresse violemment et la laisse pour morte dans son appartement de Sainte-Foy. Isabeau perd connaissance, mais revient rapidement à elle après le départ de son assaillant et appelle les secours. Transportée en urgence dans un l'hôpital voisin, elle se remet miraculeusement de ses blessures. De l'ADN est découvert dans l'appartement puis envoyé au laboratoire afin d'être expertisé[8].

En , une comparaison ADN effectuée entre le meurtre de Guylaine Potvin et la tentative de meurtre d'Isabeau établit que les deux étudiantes ont été victimes du même homme. Les deux cas sont alors rapprochés[8]. De nombreuses comparaisons ADN sont effectuées, mais celles-ci restent vaines. Le dossier devient un Cold Case.

Le , un épisode de la série télévisée intitulée « Qui a tué ? » diffuse la bague de finissante que portait Guylaine Potvin, ainsi que le bracelet d'Isabeau, volés au moment des agressions. Cette diffusion permet de recueillir quelques informations supplémentaires, mais sans toutefois aboutir à une interpellation[9].

Lorsque le dossier est repris par la division de cas froids, en 2018, plus de 300 sujets d’enquête sont ciblés. La quasi-totalité d’entre eux sont exclus, après avoir accepté de fournir leur ADN. Après s'être refusé à donner son ADN, en 2006, Marc-André Grenon s'y refusera de nouveau, en 2021[10].

En 2022, les enquêteurs de la Sûreté du Québec font des percées grâce au projet PatronYme, qui est testé pour la première fois en cours. Ce projet permet d’identifier le nom de famille Grenon comme étant suspect potentiel[5]. Dans le cadre du projet PatronYme, le laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale monte une base de données de 24 000 profils génétiques d’individus ayant envoyé leur ADN sur des sites web de généalogie. L’ADN trouvé sur les lieux du crime est soumis à la base de données et le nom « Grenon » ressort comme intérêt prioritaire. L’information est immédiatement transmise aux enquêteurs[11].

Le , la police met en place une opération de filature pour obtenir l'ADN de Marc-André Grenon, aussi considéré comme suspect par le passé. Grenon se dirige dans un cinéma et y boit une liqueur. Il jette ensuite le contenant qui est récupéré par les agents en filature. Les résultats sont sans équivoque : l’ADN trouvé sur le verre en carton correspond à l’ADN de la scène du crime, 22 ans plus tôt[12].

Arrestation et incarcération

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Le , Grenon est arrêté à Granby et placé en détention provisoire avec pour chef d'inculpation de meurtre au premier degré, abus sexuels et tentative de meurtre au premier degré. Il nie fermement les faits qui lui sont reprochés[11].

À la suite de l'arrestation de Grenon, les autorités soupçonnent qu'il ait pu faire d’autres victimes, entre 2000 et 2022, postérieurement aux deux affaires. Une unité d’enquête sur les crimes en série est alors déployée par la Sûreté du Québec, afin d'établir une éventuelle culpabilité de Grenon à ces affaires non-résolues[13].

« Quand on a plusieurs victimes identifiées avec le même suspect, cette structure-là permet d’unir plusieurs services de police québécois qui travaillent en collaboration pour identifier rapidement les crimes commis par les prédateurs »

— agente Béatrice Dorsainville

Procès et condamnation

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Le , débute le procès de Grenon. Lors de celui-ci, présidé par le juge François Huot, Grenon finit par admettre qu’il est l’auteur de ce meurtre, la preuve ADN étant trop forte contre lui[14].

Le , un jury composé de 12 personnes a besoin de 40 minutes pour déclarer Grenon coupable sur le chef d’accusation de meurtre prémédité et d'agression sexuelle grave. Il écope automatiquement de la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans[11].

Grenon ne pourra demander de libération avant le [11].

Le , les avocates de Marc-André Grenon portent le verdict en appel devant la Cour d'appel du Québec[15].

Le , le procureur de la couronne Me Pierre-Alexandre Bernard annonce que les procédures judiciaires concernant Marc-André Grenon sont terminées; les avocates qui portaient le dossier en appel ont déposé un acte de désistement[16]. Ce même jour, Grenon admet être l'auteur de la tentative de meurtre, survenue en juillet 2000[17].

Références

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  1. Zone Justice et faits divers- ICI.Radio-Canada.ca, « Marc-André Grenon coupable du meurtre au premier degré de Guylaine Potvin | Marc-André Grenon subit son procès », sur Radio-Canada, (consulté le )
  2. Zone Justice et faits divers- ICI.Radio-Canada.ca, « Le meurtrier Marc-André Grenon admet avoir frappé à Québec, il y a 24 ans », sur Radio-Canada, (consulté le )
  3. a et b « EN VIDÉO | Le meurtrier de Guylaine Potvin s’était livré sur ses problèmes en 2017 lors d’un colloque », sur TVA Nouvelles, (consulté le )
  4. Pierre-Paul Biron, « Tenir tête à l’horreur: elle a partagé la vie du présumé meurtrier Marc-André Grenon », sur Le Journal de Québec, (consulté le )
  5. a b c et d Normand Boivin, Le Quotidien, « Marc-André Grenon trahi par son nom », sur La Tribune, (consulté le )
  6. Normand Boivin Le Quotidien, « Audrey St-Pierre raconte sa dernière soirée et la découverte du corps de Guylaine Potvin », sur Le Quotidien, (consulté le )
  7. « Assassinat de Guylaine Potvin : 22 ans d'enquête pour retrouver le meurtrier », sur www.rtl.fr, (consulté le )
  8. a et b Enquête J.E.: «je me suis réveillée et quelqu'un m’étranglait très fort», T. V. A. Nouvelles (), consulté le
  9. Jean-François Racine, « De nouveaux indices huit ans plus tard », sur Le Journal de Québec, (consulté le )
  10. « Victime de Marc-André Grenon | « Nous avons laissé dehors un prédateur meurtrier » », news.dayfr, no news.dayfr,‎ , p. 1 (lire en ligne Accès libre [html])
  11. a b c et d Pierre-Paul Biron, « Meurtre de Guylaine Potvin: Marc-André Grenon coupable sur toute la ligne », sur Le Journal de Montréal, (consulté le )
  12. Morgan Lowrie, « Procès de Marc-André Grenon: L’enquêteur raconte comment il a eu l’ADN de l’accusé du meurtre de Guylaine Potvin », La Presse,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. Henri Ouellette-Vézina, « Meurtre de Guylaine Potvin: D’autres victimes potentielles de Marc-André Grenon recherchées », La Presse,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. 98.5, « Mort de Guylaine Potvin en 2000 | Coup de théâtre au procès de Marc-André Grenon: il admet son meurtre », sur 98.5 Montréal, (consulté le )
  15. Zone Justice et faits divers- ICI.Radio-Canada.ca, « Meurtre de Guylaine Potvin : Marc-André Grenon porte sa cause en appel », sur Radio-Canada, (consulté le )
  16. Zone Justice et faits divers- ICI.Radio-Canada.ca, « Le meurtrier Marc-André Grenon admet avoir frappé à Québec il y a 24 ans », sur Radio-Canada, (consulté le )
  17. Condamné pour le meurtre de Guylaine Potvin: Marc-André Grenon reconnaît avoir frappé une deuxième fois en 2000, Pierre-Paul Biron (), consulté le