Louis de Tarente
Louis de Tarente | |
Louis de Tarente. | |
Titre | |
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Roi de Naples | |
– (15 ans, 9 mois et 6 jours) |
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Prédécesseur | André Ier de Naples |
Successeur | Jacques IV de Majorque |
Biographie | |
Dynastie | Maison capétienne d'Anjou-Sicile |
Date de naissance | |
Date de décès | |
Père | Philippe Ier de Tarente |
Mère | Catherine de Valois-Courtenay |
Conjoint | Jeanne Ire |
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Louis de Tarente (1320 - Naples, ), roi de Naples de 1346 à 1362, est le fils de Philippe Ier d'Anjou, prince de Tarente, et Catherine de Valois-Courtenay. Il sera le seul des quatre maris de la reine Jeanne Ire de Naples à être couronné à et gouverner à ses côtés comme monarque après le couronnement.
Biographie
[modifier | modifier le code]Deuxième fils de Philippe Ier de Tarente et de Catherine de Valois-Courtenay, il est donc le petit-fils de Charles II de Naples et de Marie de Hongrie, tandis que du côté maternel, il a pour grands-parents Charles de Valois et sa deuxième épouse, l'impératrice titulaire de Constantinople Catherine Ire de Courtenay.
En 1342, Louis devint Grand Maître de l'Ordre du Saint-Sépulcre, l'un des plus anciens et des plus prestigieux ordres militaires de la Chrétienté. En 1346, son frère Robert devint empereur latin d'Orient, permettant du même coup à Louis de recueillir la principauté de Tarente.
C'est dès l'adolescence que Louis commença à entretenir une relation avec la reine Jeanne, alors mariée à André de Hongrie, leur cousin commun. Au-delà du sentiment profond que la souveraine semble avoir éprouvé pour lui, il est probable que la mère du jeune prince, Catherine, ait largement favorisé cette relation dans le but d'investir le capital politique familial important pour garantir à son fils la couronne de Naples.
À la mort d'André, tué par des conjurés auxquels la reine Jeanne fut elle-même soupçonnée d'appartenir, Louis épousa le sa cousine, devenant le seul de ses quatre époux à porter le titre de roi.
L'invasion de Louis Ier de Hongrie
[modifier | modifier le code]Le royaume de Naples traversait alors un moment de grande crise : en , pour venger la mort de son frère cadet André, le roi Louis Ier de Hongrie tout juste couronné envahissait le royaume, entrant avec ses troupes à Bénévent début 1348. La défense fut confiée à Louis de Tarente, qui, après avoir rassemblé une armée à Capoue pour tenter d'empêcher la prise de Naples, dut subir la défection de nombreux barons, qui, au lieu de défendre leur souveraine légitime, appuyèrent l'envahisseur, acclamé partout en seigneur et porté en triomphe.
Le roi tenta de temporiser, peut-être trop longtemps, tandis que son armée continuait de se réduire à la suite des nombreuses désertions. Désespérant de sauver la situation, le , la reine Jeanne quitta Naples en bateau en direction de ses terres de Provence. Louis de Tarente, face au désastre, rejoignit sa femme en France quelques semaines plus tard, afin de se placer sous la protection de l'église d'Avignon.
Louis de Hongrie prit Naples avec une grande facilité mais son séjour dans les territoires parthénopéens allait être bref : en effet, le royaume de Naples allait rapidement être touché par la peste noire, ce qui poussa le roi à quitter la capitale en toute hâte, laissant la régence aux mains de fonctionnaires hongrois.
La reconquête du trône
[modifier | modifier le code]Louis de Tarente et Jeanne revinrent alors en Italie et entreprirent de reconquérir le royaume, occupé par les soldats hongrois. En , après avoir reconstitué une armée, ils reprenaient Naples mais chasser les milices étrangères, auxquelles s'étaient joints de nombreux mercenaires, se révéla moins aisé que prévu, notamment dans les Pouilles. La guerre s'éternisa, donnant à Louis de Hongrie le temps d'organiser une seconde expédition dans le sud de l'Italie. Arrivé à Manfredonia début 1350, le roi hongrois passa rapidement en Campanie mais cette fois, ce furent ses propres soldats qui réclamèrent la fin des hostilités et le retour au pays, las de cette longue guerre qu'ils avaient été contraints de soutenir. Le roi accepta de signer une trêve sur l'intercession des légats du pape et entama son retour vers la Hongrie, obtenant toutefois qu'un procès à charge soit organisé contre la reine Jeanne pour tenter d'établir ses responsabilités dans l'assassinat d'André. Le litige fut porté devant Clément VI, alors installé à Avignon, sur lequel l'influence des Angevins était énorme et notamment grâce à la cession de la ville à l'Eglise, la reine fut déclarée innocente en 1350. Les revendications du souverain hongrois étaient définitivement enterrées.
Roi de Naples
[modifier | modifier le code]La sentence du procès déclara aussi Louis roi de Naples. Revenus dans leur capitale en , Jeanne Ire et Louis de Tarente furent solennellement couronnés tous deux à Naples, le , jour de la Pentecôte. Pour asseoir son pouvoir, Louis créa, ce même jour, l'Ordre de chevalerie du Saint Esprit au Droit Désir, appelé aussi Ordre du Nœud. Autoritaire et brutal, Louis réussit un véritable coup d'État en se débarrassant du protégé de la reine, Enrico Caracciolo, mis à mort. L'exercice du pouvoir commun entre la reine et son mari avait été réglé par un édit qui laissait à ce dernier la liberté de gouverner à son gré mais en fait, le véritable maître était son conseiller, Niccolo Acciaiuoli.
En 1360, Louis participa à l'invasion de la Sicile à l'occasion d'une insurrection contre Frédéric IV, dans une vaine tentative de ramener l'île dans le giron de la dynastie angevine. Après une victoire à Messine, il connut une grave défaite navale face aux Catalans ().
Louis de Tarente mourut à Naples le après avoir pris froid et fut inhumé dans l'église de Montevergine. La reine Jeanne contracta deux autres alliances, l'une avec Jacques IV de Majorque en 1363, l'autre avec Othon de Brunswick-Grubenhagen en 1376 mais aucun de ces deux époux successifs ne fut couronné roi, la reine ayant décidé d'exercer enfin le pouvoir par elle-même.
Descendance
[modifier | modifier le code]Louis et Jeanne eurent deux filles, décédées avant leur mère :
- Catherine (1347 † 1364) ;
- Françoise (1349 † 1352).
Louis eut en outre deux filles naturelles : Esclabonde et Clémence d'Anjou, cette dernière épousant Jean-Antoine de la Mandolée, avec qui elle eut une fille unique, Marguerite de la Mandolée.