Louis Stanislas de Girardin
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Sépulture |
Cimetière du Père-Lachaise, Grave of Girardin (d) |
Nationalité | |
Activités | |
Père | |
Fratrie | |
Enfant |
Grade militaire | |
---|---|
Maître | |
Distinctions | |
Archives conservées par |
Archives nationales (506AP)[1] |
Louis-Stanislas-Cécile-Xavier de Girardin (né à Lunéville le et mort à Paris le ) est un général, préfet et député français.
Biographie
[modifier | modifier le code]Fils du marquis René-Louis de Girardin, il eut pour parrain le roi Stanislas Leszczynski, et pour précepteur Jean-Jacques Rousseau. Ayant embrassé la carrière des armes, il arriva, tout jeune encore, capitaine au régiment de Chartres. Partisan enthousiaste de la Révolution, il rédigea les cahiers du bailliage de Senlis, fut appelé à la présidence du département de l'Oise (1790), puis à l'Assemblée législative (1791), où on le vit peu à peu se rapprocher des Feuillants et du parti constitutionnel. Envoyé en mission à Londres après le , mais arrêté à son retour avec ses frères (1793), il ne sortit de prison qu'à la suite du 9 thermidor, grâce aux actives démarches de Louise Contat, qui saisit habilement la circonstance de la translation des cendres de Jean-Jacques Rousseau au Panthéon. « Ce serait une inconséquence pour la Convention, écrivit-elle au comité de Salut public, de laisser dans la captivité les fils de celui qui recueillit J.-J. Rousseau, pendant qu'elle s'occupe d'une fête en l'honneur de ce beau génie ». Sous le gouvernement consulaire, Stanislas de Girardin siégea au tribunat dont il devint président en 1802.
Lié avec Joseph Bonaparte, il prit du service dans ses troupes lorsque ce prince fut élevé au trône de Naples, l'accompagna ensuite en Espagne, devint préfet de la Seine-Inférieure en 1812, conserva ce poste sous la Première Restauration, passa à la préfecture de Seine-et-Oise. Pendant les Cent-Jours, siégea à la Chambre des représentants, tomba en disgrâce à la deuxième rentrée de Louis XVIII, et reçut pourtant la préfecture de la Côte-d'Or en 1819. Cette même année, les électeurs de la Seine-Inférieure, qui avaient conservé le meilleur souvenir de l'ancien administrateur de leur département, l'envoyèrent siéger à la Chambre des députés. Sans tenir compte de sa qualité de préfet, Girardin vint s'asseoir au côté gauche, avec lequel il vota constamment. L'indépendance dont il fit preuve, surtout à l'occasion des lois d'exception proposées à la suite de l'assassinat du duc de Berry, mécontenta vivement le ministère, qui lui retira sa préfecture le . Libre de toute attache, Stanislas de Girardin devint, à partir de ce moment, un des chefs et des principaux orateurs de l'opposition libérale ; sans cesse il éleva une voix courageuse contre toutes les lois d'exception, en faveur des mesures libérales, et se distingua à la tribune par la variété et la solidité de ses connaissances. Il lui arrivait souvent d'exprimer ses opinions avec la plus grande énergie. Lorsqu'en 1823 l'Espagne se révolta pour reconquérir ses libertés constitutionnelles, Stanislas de Girardin qualifia, en pleine Chambre, cette insurrection d'héroïque, et comme le côté droit lui criait qu'il faisait l'apologie de la révolte : « Sachez, messieurs, répondit-il, que les peuples qui rentrent dans leurs droits ne sont pas des peuples révoltés ».
Il meurt à Paris le . Ses obsèques sont célébrées dans l'église Notre-Dame-de-Lorette et il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (28e division).
Distinctions
[modifier | modifier le code]Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés
[modifier | modifier le code]- Présidence : du 24/06/1792 au 08/07/1792
- 01/09/1791 - 20/09/1792 : Oise - Extrême gauche initialement - Se rapproche progressivement du parti constitutionnel
- 01/07/1809 - 04/06/1814 : Seine-Inférieure - Bonapartiste
- 04/06/1814 - 20/03/1815 : Seine-Inférieure
- 24/05/1815 - 13/07/1815 : Seine-Inférieure - Modéré
- 11/09/1819 - 24/12/1823 : Seine-Inférieure - Gauche
- 25/02/1824 - 27/02/1827 : Seine-Inférieure - Opposition libérale
Œuvres
[modifier | modifier le code]- Promenade ou Itinéraire des jardins d'Ermenonville (1788, avec vues gravées par Jacques Mérigot) ;
- Journal et souvenirs, discours et opinions (1828, 4 vol.), livre plein de renseignements curieux sur les faits dont l'auteur a été témoin, mais qui s'arrête malheureusement à 1810.
Anecdote
[modifier | modifier le code]En 1801, Louis Stanislas de Girardin tint le dialogue suivant avec le Premier Consul Napoléon Bonaparte :
- Bonaparte — Il eût mieux valu […] que cet homme [Jean-Jacques Rousseau] n'eût pas existé ; il a causé la Révolution.
- Girardin — Il me semble, citoyen consul, que vous n'avez guère à vous plaindre de la Révolution.
- Bonaparte — L'avenir dira s'il n'eût pas mieux valu pour le repos de la terre que ni Rousseau ni moi n'eussions existé[2].
Notes et références
[modifier | modifier le code]Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, par Pierre Larousse.
- Dictionnaire des parlementaires français, Adolphe Robert, Edgar Bourloton et Gaston Cougny, t. 3, Fes-Lav, Paris, 1891.
- Assemblée nationale
- Les papiers personnels de Louis Stanislas de Girardin sont conservés aux Archives nationales sous la cote 506A (Voir la notice dans la salle des inventaires virtuelle des Archives nationales)
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]
- Ressources relatives à la vie publique :
- Ressource relative à la musique :
- Ressource relative à la recherche :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Naissance en janvier 1762
- Naissance à Lunéville
- Naissance dans la province de Lorraine
- Commandeur de la Légion d'honneur promu en 1804
- Dignitaire de l'ordre des Deux-Siciles
- Dignitaire du XIXe siècle
- Dignitaire du XVIIIe siècle
- Député de l'Oise
- Député de la Seine-Maritime
- Général français du XIXe siècle
- Membre de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen
- Membre du Tribunat
- Mémorialiste du XIXe siècle
- Préfet de Seine-et-Oise
- Préfet de la Côte-d'Or
- Préfet de la Seine-Maritime
- Président de l'Assemblée nationale française
- Vice-président de l'Assemblée nationale française
- Décès en février 1827
- Décès dans l'ancien 2e arrondissement de Paris
- Décès à 65 ans
- Personnalité inhumée au cimetière du Père-Lachaise (division 28)