Lévomépromazine
Lévomépromazine | ||
Identification | ||
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Nom UICPA | (2R)-3-(2-méthoxyphénothiazine-10-yl-)-N,N,2-triéthylpropanamine | |
Synonymes |
méthotriméprazine |
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No CAS | (maléate) (HCl) |
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No ECHA | 100.000.450 | |
Code ATC | N05 | |
DrugBank | DB01403 | |
PubChem | 72287 | |
ChEBI | 6838 | |
SMILES | ||
InChI | ||
Propriétés chimiques | ||
Formule | C19H24N2OS |
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Masse molaire[1] | 328,472 ± 0,023 g/mol C 69,47 %, H 7,36 %, N 8,53 %, O 4,87 %, S 9,76 %, |
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Propriétés physiques | ||
Pression de vapeur saturante | 9,20×10-8 mmHg à 25 °C[2] | |
Écotoxicologie | ||
DL50 | (souris, oral, 370 mg·kg-1)[2] | |
DJA | 400 mg[3] | |
Données pharmacocinétiques | ||
Biodisponibilité | ~ 50 à 60 % | |
Métabolisme | hépatique[4] | |
Demi-vie d’élim. | ~ 20 heures[4] | |
Excrétion |
fèces et urine |
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Considérations thérapeutiques | ||
Classe thérapeutique | antipsychotique typique | |
Voie d’administration | orale[4], intramusculaire[4] | |
Conduite automobile | formellement déconseillée | |
Caractère psychotrope | ||
Catégorie | Dépresseur du système nerveux central | |
Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire. | ||
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La lévomépromazine est un médicament neuroleptique ayant des propriétés antipsychotiques et sédatives particulièrement puissantes, ainsi qu'un effet analgésique[5], mis au point dans les années 1950[6] testé comme antidépresseur[7], contre la démence grave (dans les années 1950[8]) ou encore en anesthésiologie[9] ou encore à faible dose contre les nausées et vomissements[10], mais principalement utilisé comme antipsychotique.
Classe chimique
[modifier | modifier le code]Il s'agit d'un dérivé de la phénotiazine, comme d'autres molécules proches, par exemple la cyamémazine (voir phénotiazines).
La lévomépromazine fait partie de la première génération de neuroleptiques.
Indications
[modifier | modifier le code]- agitations psychotiques,
- agressivités psychotiques,
- épisodes dépressifs majeurs,
- états psychotiques,
- troubles sévères du comportement chez l’enfant avec agitation et agressivité[11].
La lévomépromazine peut-être utile sur la composante anxieuse de la dépression dès lors que les anxiolytiques et autres antidépresseurs ont échoué.
La posologie efficace minimale possible sera recherchée. Son absence d'accoutumance en fait un bon candidat pour les personnes possédant une tolérance élevée aux benzodiazépines.
Prise au coucher, elle permet aussi un effet sédatif puissant et peut être une alternative aux molécules addictogènes.
Mécanisme d'action
[modifier | modifier le code]Bien que le mécanisme d'action exact de la lévomépromazine ne soit pas entièrement connu, cet agent semble agir comme un antagoniste de divers récepteurs du système nerveux central (SNC), y compris les récepteurs adrénergiques, dopaminergiques, histaminergiques, cholinergique et sérotoninergiques (5-hydroxytryptamine ; récepteurs 5-HT)[12].
Contre-indications
[modifier | modifier le code]Ce médicament ne doit pas être utilisé dans les cas suivants :
- risque de glaucome à angle fermé,
- risque de blocage des urines (adénome de la prostate),
- antécédent d'agranulocytose,
- en association avec les médicaments dopaminergiques ou avec le sultopride,
- intolérance au gluten (pour les comprimés de 25 mg et 100 mg),
- allergie aux sulfites (pour la forme injectable)[13].
Interactions
[modifier | modifier le code]Ce médicament ne doit pas être associé :
- aux médicaments dopaminergiques (risque d'annulation de leurs effets); cette association peut néanmoins être nécessaire chez certains patients atteints de la Maladie de Parkinson ;
- au sultopride (uniquement disponible à l'hôpital) : risque de troubles du rythme cardiaque graves.
Il peut interagir avec les médicaments susceptibles de provoquer des torsades de pointes et avec les médicaments contenant de la lévodopa.
Informez par ailleurs votre médecin si vous prenez un anticholinestérasique, un digitalique, un antihypertenseur, un bêtabloquant, un médicament atropinique, un sédatif ou certains pansements gastriques[13].
Lévomépromazine et Tourette
[modifier | modifier le code]Un article scientifique médical publié en 2000 cite le cas d'un enfant atteint du syndrome de La Tourette spectaculairement amélioré par la lévomépromazine[14] après l'échec d'un traitement au phénobarbital et de cures thérapeutiques classiques.
Spécialités
[modifier | modifier le code]La lévomépromazine est commercialisée en France depuis 1957 sous le nom de Nozinan avec plusieurs formes :
- en comprimés de 25 mg,
- en comprimés de 100 mg,
- en solution buvable 40 mg/ml,
- en solution injectable intra-musculaire 25 mg/ml.
Ce médicament est aussi commercialisé à l'étranger sous les noms Nozinan, Levoprome, Detenler, Hirnamin, Levotomin et Neurocil.
Effets indésirables possibles
[modifier | modifier le code]Les effets indésirables possibles sont[15] :
- Somnolence, surtout en début de traitement ;
- Indifférence, réaction anxieuse, variation de l'humeur ;
- Effets atropiniques : sécheresse de la bouche, constipation, troubles de l'accommodation, rétention d'urine ;
- Hypotension orthostatique ;
- Mouvements involontaires ou inadaptés, tics, pouvant survenir lors de la première prise (notamment en cas de surdosage) ou, plus tardivement, lors d'un traitement prolongé ;
- Raideur musculaire et difficultés à coordonner les mouvements ;
- Augmentation de la sécrétion de prolactine pouvant se traduire par : absence des règles, augmentation du volume des seins, écoulement de lait par le mamelon. Troubles sexuels ;
- Prise de poids, hyperglycémie ;
- Rarement : réaction allergique cutanée, photosensibilisation, troubles du rythme cardiaque (torsades de pointes), syndrome malin des neuroleptiques, agranulocytose (exceptionnelle).
Syndrome malin des neuroleptiques
[modifier | modifier le code]Le syndrome malin des neuroleptiques est une réaction très rare (0,02% et 3%) lors de l'administration d'un traitement par antipsychotiques.
Ses symptômes sont :
- Confusion, agitation ou coma
- Rigidité musculaire
- Température élevée, supérieure à 38 °C
- Fréquence cardiaque rapide
- Fréquence respiratoire rapide
- Tension artérielle (labile) élevée ou variable
Si un ou plusieurs de ces symptômes se déclarent pendant un traitement de ce type, il faut immédiatement arrêter la prise du traitement et prévenir un service d'urgence. Le SMN est considéré comme une urgence vitale si il n'est pas pris en charge.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
- (en) « Lévomépromazine », sur ChemIDplus
- « Résumé des caractéristiques du produit - NOZINAN 100 mg, comprimé pelliculé sécable - Base de données publique des médicaments », sur base-donnees-publique.medicaments.gouv.fr (consulté le )
- (en) « Lévomépromazine », sur DrugBank, consulté le 4 août 2009
- Bloomfield, S., Simard-Savoie, S., Bernier, J., & Tetreault, L. (1964). Comparative analgesic activity of levomepromazine and morphine in patients with chronic pain. Canadian Medical Association Journal, 90(20), 1156.
- Courvoisier, S., Ducrot, R., Fournel, J., & Julou, L. (1957). Propriétés pharmacodynamiques générales de la lévomépromazine (7.044 RP). COMPTES RENDUS DES SEANCES DE LA SOCIETE DE BIOLOGIE ET DE SES FILIALES, 151(7), 1378-1382.
- Letailleur, M., Le Borgne, Y., & Lebrun, C. (1958). Essai de la lévomépromazine (7044 RP) dans les états dépressifs. Sem. méd. prof. méd.-soc, 34, 758-759.
- Deschamps, A., & Madré, J. (1958). RESULTATS DUN NOUVEAU NEUROLEPTIQUE-(LEVOMEPROMAZINE-70-44-RP) DANS DES CAS DE DEMENCE PRECOCE GRAVE. PRESSE MEDICALE, 66(10), 196-199.
- DuCailar, J., Decourt, A., & Rioux, J. (1959). Intérêt de la lévomépromazine (7044 RP) en anesthesiologie. Presse Medicale, 67(44), 1645-1646.
- Twycross, R. G., Barkby, G. D., & Hallwood, P. M. (1997). The use of low dose levomepromazine (methotrimeprazine) in the management of nausea and vomiting. Progress in palliative care, 5, 49-53.
- « Lévomépromazine : substance active à effet thérapeutique », sur VIDAL (consulté le )
- (en) PubChem, « Levomepromazine », sur pubchem.ncbi.nlm.nih.gov (consulté le )
- « NOZINAN », sur VIDAL (consulté le )
- ANDRIANTSEHENO L.M & ANDRIANASY T.F (2000) Le syndrome de Gilles de la Tourette ; à propos d’un cas malgache amélioré par la lévomépromazine. Médecine d'Afrique Noire, 47(3).
- « Gamme de médicaments Nozinan », Vidal.fr, L'intelligence médicale au service du soin, lire en ligne, consulté le 29 janvier 2021
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Compendium suisse des médicaments : spécialités contenant Lévomépromazine
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Boissier, J. R., Tillement, J. P., Martin, D., & Pichot, P. (1975). Effets de la lévomépromazine sur le métabolisme de l'imipramine chez l'homme. J Pharmacol Clin, 1(Suppl 2), 11-15.
- Dahl, S. G., & Hall, H. (1981). Binding affinity of levomepromazine and two of its major metabolites to central dopamine and α-adrenergic receptors in the rat. Psychopharmacology, 74(2), 101-104 (résumé).
- Longo, V. G. (1960). Action de la chlorpromazine, de la prochlorpémazine et de la lévomépromazine sur l'électroencéphalogramme et sur le comportement du lapin. Electroencephalography and clinical neurophysiology, 12(3), 695-704.
- Mercolini, L., Bugamelli, F., Kenndler, E., Boncompagni, G., Franchini, L., & Raggi, M. A. (2007). Simultaneous determination of the antipsychotic drugs levomepromazine and clozapine and their main metabolites in human plasma by a HPLC-UV method with solid-phase extraction. Journal of Chromatography B, 846(1), 273-280 (résumé).
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Gamme de médicaments Nozinan sur Vidal.fr (L'intelligence médicale au service du soin)