Oktovianus Pogau
Oktovianus Pogau | |
Naissance | Mbamogo |
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Décès | (à 23 ans) Jayapura |
Nationalité | indonésienne |
Profession | journaliste |
Médias actuels | |
Média | surapapua.com |
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Oktovianus Pogau, né le dans le village de Mbamogo du district de Sugapa (id) et mort le à Jayapura[1],[2],[3], est un journaliste et activiste papou d'Indonésie.
Biographie
[modifier | modifier le code]Né dans la province indonésienne de Papouasie, il est l'un des fils du chef autochtone de son village, et de l'une des sept épouses de celui-ci[3]. Ses parents meurent quand il est enfant. Bon élève à l'école, il obtient une bourse pour étudier les relations internationales à l'Université chrétienne d'Indonésie à Djakarta. Il devient membre de l'Alliance étudiante papoue, puis également du Comité national pour la Papouasie occidentale, mouvement pacifique demandant le droit à l'auto-détermination de la Papouasie indonésienne. Il suit dans le même temps une formation de journaliste en-dehors de l'université, et y suit notamment les cours d'un journaliste de l'organisation Human Rights Watch[3]. Engagé politiquement à gauche, Oktovianus Pogau est décrit comme « admira[nt] Abdurrahman Wahid et idolâtra[nt] Fidel Castro », bien qu'étant pacifiste[3].
En tant que journaliste étudiant et que partisan de l'indépendance de la Papouasie, il couvre le congrès des indépendantistes papous à Jayapura en 2011, ainsi que les violences commises à cet événement par la police indonésienne : trois Papous sont tués, environ 600 sont arrêtés et cinq sont condamnés à trois ans de prison pour trahison. Les médias indonésiens en parlent peu, et Oktovianus Pogau crée alors en décembre 2011 le média Suara Papua, en langue indonésienne. Signifiant « Voix papoue », ce média couvre les violations indonésiennes des droits de l'homme en Papouasie, et recueille les témoignages de Papous[1] ,[2]. En octobre 2012, alors qu'il couvre pour le journal The Jakarta Globe une manifestation du Comité national pour la Papouasie occidentale (comité qu'il a quitté pour devenir journaliste, mais qu'il soutient toujours), des policiers indonésiens l'empêchent de prendre des photos, et le malmènent physiquement. Amnesty International rapporte qu'« [a]lors qu’il essayait de récupérer sa carte de presse pour la montrer aux policiers, l’un d’eux l’a pris à la gorge tandis qu’un autre lui donnait des coups de poing au visage ». Il reçoit par la suite des excuses de la part de la police[2],[3],[4].
En 2014, il révèle des fraudes massives commises par les autorités électorales lors du déroulement en Papouasie de l'élection présidentielle indonésienne. Dans « la plupart des districts de Papouasie », les autorités n'ouvrent aucun bureau de vote, empêchant ainsi les citoyens de participer, mais déclarent un taux de participation très élevé - parfois de 100 %, avec 100 % de bulletins en faveur de Joko Widodo[5].
Souffrant d'une maladie pulmonaire depuis un an, il meurt le soir du , à l'âge de 23 ans[3]. La Fondation Pantau, organisme de formation de journalistes à Djakarta, crée alors le « prix Pogau pour le courage en journalisme », dont la première récipiendaire en 2017 est Febriana Firdaus, jeune journaliste indonésienne qui a enquêté sur les massacres indonésiens des années 1960 en Papouasie, et qui couvre également les violences et les discriminations contre les personnes LGBT en Indonésie[2]. En 2023, c'est le journaliste papou Victor Mambor qui reçoit ce prix, pour avoir continué à enquêter sur la situation en Papouasie indonésienne malgré les actes d'intimidation à son encontre[1].
Lien externe
[modifier | modifier le code]- (id) Sura Papua
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Références
[modifier | modifier le code]- (en) "Papuan journalist award-winner Victor Mambor targeted for his reports", Asia Pacific Report, 5 février 2023
- (en) "Febriana Firdaus wins inaugural Pogau award for courage in journalism", Asia Pacific Report, 19 février 2017
- (id) "Bintang Kejora Yang Mati Muda", IndoProgress, 4 février 2016
- « INDONÉSIE. RECOURS DE LA POLICE À UNE FORCE EXCESSIVE CONTRE DES MANIFESTANTS EN PAPOUASIE », Amnesty International, 25 octobre 2012
- (en) "Papua’s journalists tell hard truths about local cronyism and violence", Lowy Institute, 24 juin 2015