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Julius Bär

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Julius Bär Gruppe
logo de Julius Bär
illustration de Julius Bär

Création 1890
Dates clés 1901, 1974
Fondateurs Ludwig Hirschhorn et Theodor Grob
Personnages clés Julius Bär (1857-1922)
Forme juridique Société anonyme (SA)
Action SIX : BAER
Slogan Comitted to excellence
Siège social Bahnhofstrasse 36, Zurich
Drapeau de la Suisse Suisse
Direction Philipp Rickenbacher (CEO) | Evie Kostakis (CFO) | Nic Dreckmann (COO) | Romeo Lacher (Président)
Activité Banque
Produits Banque privéeVoir et modifier les données sur Wikidata
Filiales Kepler Capital Markets
Effectif 6 727 (2022)
Site web www.juliusbaer.com

Capitalisation CHF 10 milliards (2022)
Fonds propres CHF 6,1 milliards (2022)
Chiffre d'affaires CHF 3,86 milliards (2022)[1]
Résultat net CHF 474 millions (2022)

Julius Bär ou Julius Baer est le premier groupe suisse de gestion de fortune, basée à Zurich. La société date des années 1890 et fut fondée par le banquier du même nom[2],[3].

Cependant, la réputation de la banque a été entachée par diverses controverses et contestations juridiques. Il s'agit notamment d'un différend juridique avec Wikileaks en 2008, d'allégations d'aide à l'évasion fiscale de citoyens américains en 2011, et d'un blâme de l'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (FINMA) en 2020 pour des lacunes dans la lutte contre le blanchiment d'argent. La banque a également été impliquée dans des scandales de blanchiment d'argent impliquant des fonctionnaires vénézuéliens corrompus et a fait l'objet d'enquêtes pour son rôle dans l'affaire de corruption de la FIFA. Ces controverses ont jeté une ombre sur son héritage et soulevé des questions sur sa conformité et ses pratiques éthiques.

En 1890, les banquiers Hirschhorn et Grob créent leur propre enseigne bancaire. En 1896, Julius Bär les rejoint et l'enseigne est renommée Hirschhorn, Uhl & Bär[4]. En 1901, à la mort de Hirschhorn, Julius Bär rachète les parts de ses associés et renomme la société Julius Bär & Co qui fait son entrée sur la bourse de Zurich[2].

Walter Bär, le fils de Julius Bär, rejoint la société en 1913 et en prend les rênes en 1922 après la mort de son père. En 1934, Walter Bär impulse la création de l'association des banquiers privés suisses[2].

En 1970, la banque crée son premier véhicule d'investissement, le Bärbond. Walter Bär meurt la même année et Nicolas Bär (3e génération des Bär) lui succède. En 1974, Julius Bär & Co crée la Bärbank dans les îles Caïmans et il s'ensuit toute une série de restructurations qui aboutit à la création de Julius Bär & Co. (Holding) Ltd[2]. Julius Bär est privatisée en 1975.

Julius Bär & Co ouvre des bureaux à New York en 1940, au Mexique en 1966, au Royaume-Uni en 1968, en Allemagne en 1989, en Italie et aux Pays-Bas en 1999, en Espagne en 2000, en Suède en 2001. Entre 1996 et 1998, Julius Bär & Co acquiert 100 % de la banque Falck & Co.[2].

En , Julius Bär acquiert les banques privées indépendantes Ferrier Lullin, Ehinger & Armand von Ernst, Banco di Lugano, et l'officine de gestion d'actifs Global Asset Management (GAM) appartenant au géant bancaire suisse UBS[5]. Julius Bär devient ainsi l'une des plus grosses sociétés indépendantes de gestion de fortune en Suisse[6].

Alex Widmer, le directeur général de la banque est trouvé mort le [7]. Des journaux citent des sources indiquant qu'il s'agirait d'un suicide[8]. Hans de Gier, le précédent responsable du groupe assure l'intérim[8].

En 2012, Julius Bär acquiert le réseau de gestion de fortune, hors États-Unis, de Bank of America Merrill Lynch pour CHF 860 millions[9].

Le , Nicolas Julius Bär, petit-fils de Julius Bär, décède à l'âge de 93 ans. Il a été le premier président du conseil d'administration lorsque la banque est devenue une société anonyme en 1975. Il a occupé ce poste jusqu'en 1993[10].

Après une première restructuration en 2019, la banque annonce en la suppression de 300 postes dont 200 en Suisse pour l'année 2020[11].

En 2020, le bénéfice net de la banque suisse augmente de 50% (pour un résultat de 698 millions de francs suisses)[12].

La banque possède des agences à Londres (1968), Francfort (1989), Genève, Milan, Dubaï, Moscou, Berlin, Vienne, Singapour, Hong Kong, Monaco, entre autres[13].

Questions juridiques

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La banque a fait parler d'elle dans le cadre des affaires WikiLeaks. Le , un ex-cadre de Julius Bär, Rudolf Elmer, remet des documents à WikiLeaks contenant des informations liées à plusieurs personnes privées et institutions bancaires détenant des comptes offshore [14], dans trois institutions financières différentes, dont Julius Bär[15]. Cependant, des informations ont circulé en décembre 2011 selon lesquelles les disques auraient été effacés, ce qui pourrait être une tentative d’attirer l’attention sur les procédures judiciaires d’Elmer en Suisse[16].

En 2008, Elmer avait déjà divulgué des informations bancaires à Wikileaks, qui se sont avérées ne pas être totalement authentiques. En fait, Wikileaks a dû s’excuser auprès de certains clients de Baer après qu’il a été prouvé que les documents étaient des faux[17].

En novembre 2009, l’Internal Revenue Service a commencé à enquêter sur la Bank Julius Bär et d’autres institutions financières suisses, soupçonnées d’avoir aidé des citoyens américains à commettre des fraudes fiscales. La banque a ensuite choisi de collaborer avec les enquêteurs fédéraux, coopérant à l’enquête du DOJ et acceptant la responsabilité de sa conduite. En conséquence, en 2016, Julius Bär a signé un accord de poursuite différée avec les autorités américaines sur la suspension des poursuites pénales et a accepté de payer une amende de 547 millions de dollars[18],[19]. Le directeur général par intérim, Bernhard Hodler, a réagi à l’accord dans un communiqué en déclarant que "cette étape importante confirme l’approche de Julius Bär consistant à coopérer de manière constructive avec les autorités compétentes et notre engagement à remplir nos obligations et responsabilités réglementaires". 

En , dans le cadre du scandale de la Fifa, la banque admet devant un tribunal fédéral américain qu’elle avait conspiré pour blanchir plus de 36 millions de dollars de pots-de-vin aux États-Unis, et accepte en conséquence de payer 79,7 millions de dollars[20]. Le 27 mai 2021, Julius Baer a finalisé l'accord avec le DOJ, mettant fin à l'enquête sur le rôle de la banque[21].

Le 20 février 2020, l'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (FINMA) a censuré Julius Baer pour avoir manqué de manière significative à ses obligations en matière de lutte contre le blanchiment d'argent entre 2009 et 2018 dans le cadre d'allégations de corruption impliquant la FIFA et PDVSA, l'entreprise publique vénézuélienne de pétrole et de gaz. La FINMA a ordonné à Julius Baer de modifier ses politiques de rémunération et de recrutement, et a nommé un auditeur chargé de surveiller la banque pour s'assurer qu'elle respecte les normes en matière de lutte contre le blanchiment d'argent. En mars 2021, la FINMA a levé l'interdiction faite à Julius Baer de procéder à de grandes acquisitions[22]. Cette décision a été prise sur la base d'un rapport établi par un réviseur indépendant qui a supervisé la mise en œuvre des mesures ordonnées par la FINMA[23]. Julius Baer s'est félicitée de cette décision et a souligné les "progrès significatifs réalisés par la banque dans le renforcement de sa gestion des risques à l'échelle de l'entreprise"[24].

Julius Baer, une banque suisse, a été confrontée à une importante controverse en raison de son implication dans un système de blanchiment d'argent associé à des fonctionnaires vénézuéliens corrompus. Le scandale a été révélé en 2018 lorsque Matthias Krull, un ancien banquier de Julius Baer, a été arrêté pour blanchiment d'argent à Miami alors qu'il était en vacances avec sa famille. La coopération de Krull avec les autorités américaines a conduit à une réduction de 65% de sa peine de 10 ans de prison en septembre 2023. Les régulateurs suisses ont également constaté des défaillances systémiques dans les pratiques de conformité de Julius Baer en 2022, notamment des lacunes dans l'identification de ses clients latino-américains et l'incitation à des comportements qui soulèvent des préoccupations en matière de blanchiment d'argent[25].

En octobre 2023, le Financial Times publie une enquête sur la fraude présumée de Julius Baer. L'article parle du couple Gregory et Vera Mirlas qui ont confié leur fortune à la banque privée suisse Julius Baer par l'intermédiaire d'un conseiller en gestion de patrimoine indépendant. Par la suite, ils ont découvert un détournement important de leurs actifs à partir de 2009. Cette fraude présumée a été révélée en octobre 2019, lorsque le couple a rencontré son banquier de Goldman Sachs au siège de Julius Baer et a découvert des écarts importants dans les soldes de leurs comptes[26]. Leur ancien conseiller, Benjamin G. de Julius Baer, a ensuite été accusé de détournement de fonds et condamné à trois ans de prison en octobre 2023. Le couple a également engagé des poursuites civiles contre Benjamin G. et Julius Baer, ainsi qu'une plainte auprès de la FINMA, l'autorité suisse de régulation financière, afin d'enquêter sur d'éventuelles violations de la conformité et sur la facilitation du blanchiment d'argent par la banque[27].

Actionnaires

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Liste des principaux actionnaires au [28] :

MFS Investment Management 10%
T. Rowe Price Associates Inc. 5,07%
BlackRock Inc. 5,06%
Wellington Management Group LLP 4,95%
UBS Fund Management (Suisse) SA 3,09%

Notes et références

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  1. https://www.zonebourse.com/JULIUS-BAR-GRUPPE-9365396/fondamentaux/
  2. a b c d et e (en) « Julius Baer Holding AG History », Funding Universe,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. (en) « Julius Baer - Financial Information », sur Julius Baer (consulté le )
  4. (en-US) chcom, « Julius Baer Group », sur CompaniesHistory.com - The largest companies and brands in the world, (consulté le )
  5. « Johannes A. de Gier », 2016,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. (en) business.timesonline.co.uk/ : Julius Baer snaps up UBS private banks for £2.5bn.
  7. « Qui était Alex Widmer, patron de Julius Bär? », 20 minutes,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. a et b (en) uk.reuters.com : Bank Julius Baer CEO dies unexpectedly.
  9. « Gestion de fortune: Julius Bär achète », Le Figaro, 13 août 2012
  10. ats/fb, « Décès de l'ancien président de la banque Julius Bär », RTS Info,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. « Une croissance plus sélective », sur Allnews, (consulté le )
  12. « Banque suisse Julius Baer : bénéfice net en hausse de 50% en 2020 », sur LEFIGARO (consulté le )
  13. (en) « Julius Baer - Our locations », sur Julius Baer (consulté le )
  14. Ex-Cadre de Julius Bär remet des documents à WikiLeaks
  15. « Un ex-banquier remet des documents à WikiLeaks », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  16. (en) « Swiss whistleblower Rudolf Elmer plans to hand over offshore banking secrets of the rich and famous to WikiLeaks », sur the Guardian, (consulté le )
  17. (de) Deutsche Welle (www.dw.com), « Schweizer übergibt Bankdaten an Wikileaks | DW | 17.01.2011 », sur DW.COM (consulté le )
  18. (en) « Criminal Charges Filed Against Bank Julius Baer of Switzerland with Deferred Prosecution Agreement Requiring Payment of $547 Million, as Well as Guilty Pleas of Two Julius Baer Bankers », sur www.justice.gov, (consulté le )
  19. (en) swissinfo ch and agencies, « Julius Baer signs final deal with the US », sur SWI swissinfo.ch (consulté le )
  20. « Scandale de la Fifa : Julius Baer accepte de payer 80 millions de dollars », sur Les Échos, (consulté le )
  21. (en) « Bank Julius Baer Agrees to Pay More than $79 Million for Laundering Money in FIFA Scandal », sur www.justice.gov, (consulté le )
  22. Steven Arons, « Swiss Regulator Lifts Ban on Large Scale M&A for Julius Baer », Bloomberg,‎ (lire en ligne, consulté le )
  23. Dylan Tokar et Joshua Kirby, « Swiss Regulator Lifts FIFA-Related Acquisition Ban on Julius Baer », The Wall Street Journal,‎ (lire en ligne, consulté le )
  24. Steven Arons, « Swiss Regulator Lifts Ban on Large Scale M&A for Julius Baer », Bloomberg,‎ (lire en ligne, consulté le ) :

    « Julius Baer welcomes the lifting of the ban on complex acquisitions given the significant progress the bank has made in strengthening its company-wide risk management, particularly with regard to money laundering prevention,” it said in the statement »

  25. (en) « Swiss banker to Venezuelan kleptocrats becomes star witness », sur AP News, (consulté le )
  26. (en) Sam Jones, « How a couple lost a fortune in an alleged Swiss banking fraud », sur Financial Times, (consulté le )
  27. Sam Jones, « How a couple lost a fortune in an alleged Swiss banking fraud », Financial Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  28. (en) « Julius Baer - Significant shareholders », sur Julius Baer (consulté le )

Liens externes

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