Jean-Berthold Mahn
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Berthold Émile Lucien Jean Mahn |
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Jean-Berthold Mahn est un historien français né le à Paris XIe et mort au combat le à Castelforte, au sein de l'Armée française de la Libération.
Biographie
[modifier | modifier le code]Origines et jeunesse (1911-1935)
[modifier | modifier le code]Fils de Berthold Mahn, Berthold Émile Lucien Jean Mahn naît le dans le 6e arrondissement de Paris[1], « dans les mains du médecin Georges Duhamel »[2].
Élève du lycée Louis-le-Grand, de la Sorbonne, puis de l'École nationale des chartes[2], il en sort archiviste paléographe (major[2] de la promotion 1935) avec une thèse sur L’Exemption et le Gouvernement de l’ordre cistercien aux XIIe et XIIIe siècles (1119-1265)[3].
Fiancé à Marianne Lot à l'automne 1934, il doit se convertir au christianisme pour l'épouser, ce qui advient le [4]
Années d'enseignement (1935-1942)
[modifier | modifier le code]Se destinant à l'enseignement, il fait son service militaire à Metz[2]. Nommé membre de l'École française de Rome (62e promotion, 1935-1937)[5], il se rend dans cette ville avec sa femme en 1936-1937[a], où il retrouve son camarade chartiste Pierre Breillat[2] ou Pierre Grimal[6], et où il consacre son mémoire aux « figures cisterciennes de l'église des Quatre-Saints-Couronnés »[7]. Son passage à l'École est néanmoins écourté d'un an[8].
En parallèle, il obtient l'agrégation d'histoire et géographie (1938), puis devient professeur au lycée de Reims, au lycée Faidherbe de Lille[9] et chargé de cours[b] d'histoire du Moyen Âge[10] à la Faculté des lettres de cette ville (1939)[2] ; il est nommé à la Commission historique du Nord[11]. Mobilisé en 1939-1940, il trouve refuge à Boisséjour (hameau de Ceyrat, dans le Puy-de-Dôme) en 1940-1942[2], où il enseigne par correspondance[4] et accueille son beau-frère Boris Vildé[c], entré en résistance dans le Réseau du musée de l'Homme ; lui préfère ne pas entrer dans la clandestinité[12].
Madrid (1942-1943)
[modifier | modifier le code]En 1942, il gagne Madrid après l'exécution de son beau-frère Boris Vildé condamné pour fait de résistance par un tribunal allemand[2].
Il y donne des leçons de français et travaille sur sa thèse[d] — qu'il ne soutiendra pas — à la Casa de Velázquez[2], dont il est pensionnaire[13], et où il appartient à la trente-deuxième promotion de l'École des hautes études ibériques (1941-1942)[14],[15].
Engagement et mort au combat (1943-1944)
[modifier | modifier le code]En août de l'année suivante, sur le conseil d'un prêtre espagnol[4], il rejoint avec Marianne le Maroc, où il s'engage dans l'armée[2].
Appartenant au 1er régiment de tirailleurs marocains[16], rattaché au Corps expéditionnaire français en Italie du maréchal Juin[17], il passe en Corse puis en Italie[2].
Tombé dans une embuscade au retour d'une patrouille[2], il meurt au combat le à Castelforte, dans la province de Latina, âgé de trente-deux ans[18]. Un service funèbre est célébré à Madrid en présence de Jacques Truelle, représentant du Comité français de Libération nationale[13]. « Mort pour la France »[16], Il est l'un des cinq cent soixante « écrivains morts au champ d'honneur » dont le nom est cité au Panthéon[19]. Marianne apprend sa mort le 2 mai ; dès lors, elle « s'attache à la publication » de son œuvre[e] et à la perpétuation de sa mémoire[4].
Publications
[modifier | modifier le code]- Avec Louis Halphen, Initiation aux études d'histoire du Moyen Âge, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Guide de l'étudiant », , 142 p. (BNF 32408463)
- L'Ordre cistercien et son gouvernement : des origines au milieu du XIIIe siècle, 1098-1265 (éd. Louis Halphen), Paris, De Boccard, coll. « Bibliothèque des Écoles françaises d'Athènes et de Rome » (no 161), (réimpr. 1951, 1982), VII + 320 (BNF 32408465) — édition posthume.
- Le Pape Benoît XII et les Cisterciens (éd. Marianne Mahn-Lot), Paris, Champion, coll. « Bibliothèque de l'École des hautes études » (no 295), , 152 p. (BNF 33886874) — édition posthume.
Distinctions
[modifier | modifier le code]Décorations
[modifier | modifier le code]- Chevalier de la Légion d'honneur avec citation (1944, posthume)[2],[20]
- Croix de guerre – avec palme (1944, posthume)[2],[20]
Prix
[modifier | modifier le code]- Premier prix Gobert 1946 de l'Académie des inscriptions et belles-lettres (posthume) pour L'Ordre cistercien et son gouvernement[21]
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Où il réside au Lungotevere De' Cenci (en).
- En remplacement d'Édouard Perroy.
- Époux d'Irène, sœur de Marianne.
- Dirigée depuis Grenoble par Louis Halphen.
- Ses thèses principale et complémentaire et plusieurs articles (« Lamennais et son temps », etc.).
Références
[modifier | modifier le code]- Tables décennales (1903-1912) de l'état civil des actes de naissance de la mairie du 6e arrondissement de Paris, sur canadp-archivesenligne.paris.fr.
- Pierre Breillat, « Jean-Berthold Mahn », Bibliothèque de l'École des chartes, vol. 105, no 1, , p. 350-357 (lire en ligne).
- Recherche nominale sur theses.enc.sorbonne.fr.
- Jean Chazelas, « Marianne Mahn-Lot (1913-2006) », Bibliothèque de l'École des chartes, vol. 164, no 2, , p. 681-684 (lire en ligne).
- http://www.efrome.it/fileadmin/res/PDF_Documents_officiels_EFR/AnnuaireEFR_1873-2011.pdf, p. 88.
- Michel Gras (dir.), « À l'école de toute l'Italie » : pour une histoire de l'École française de Rome, Rome, École française de Rome, coll. « Collection de l'École française de Rome » (no 431), , 514 + 8 (ISBN 978-2-7283-0883-5), p. 387.
- Stéphanie Corcy-Debray (préf. Pascal Ory), Jérôme Carcopino : un historien à Vichy, Paris-Montréal-Budapest, L'Harmattan, coll. « Logiques historiques », , 530 p. (ISBN 2-7475-0831-5, lire en ligne), p. 433.
- « Comptes-rendus de l'Académie des inscriptions », Travaux de l'École française de Rome, vol. 82, no 3, , p. 235 (lire en ligne).
- « Chronique et mélanges », Bibliothèque de l'École des chartes, vol. 100, no 1, , p. 216 (lire en ligne).
- Jean-François Condette, La Faculté des lettres de Lille : de 1887 à 1945 : une faculté dans l'histoire, Villeneuve-d'Ascq, Presses universitaires du Septentrion, coll. « Histoire et Civilisations », , 430 + 16 (ISBN 2-85939-592-X, lire en ligne), p. 401.
- « Chronique », Revue du Nord, vol. 25, no 98, , p. 147 (lire en ligne).
- Anne Hogenhuis, Des savants dans la Résistance : Boris Vildé et le réseau du Musée de l'Homme, Paris, Centre national de la recherche scientifique, , 222 p. (ISBN 978-2-271-06735-7), p. 83, n. 5.
- « Brève », L'Écho d'Alger, no 12322, , p. 1 (lire en ligne).
- Jean-Marc Delaunay, Des palais en Espagne : l'École des hautes études hispaniques et la Casa de Velázquez au cœur des relations franco-espagnoles du XXe siècle, 1898-1979 (thèse de doctorat en histoire remaniée), Madrid, Casa de Velázquez, coll. « Bibliothèque de la Casa de Velázquez » (no 10), , 670 p. (ISBN 84-86839-51-3, lire en ligne), p. 529.
- « Annuaire des membres et des anciens membres », sur casadevelazquez.org.
- « Berthold Emile Mahn », sur memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr.
- Charles-Edmond Perrin, Un historien francais : Ferdinand Lot, 1866-1952, Genève, Droz, coll. « Travaux d'histoire éthico-politique », , 124 p. (BNF 3313329), p. 114.
- Notice BnF.
- « Les 560 », sur lesecrivainscombattants.org.
- « Chronique », Bibliothèque de l'École des chartes, vol. 105, no 1, , p. 373 (lire en ligne).
- « Académie des inscriptions et belles-lettres », sur lemonde.fr, .
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Claude Aveline, Pierre Breillat, Armand Boulangeot, Jean Defradas, Marcelin Défourneaux (es), Georges Duhamel, Vincent España, Gilbert Gadoffre, Louis Halphen, Pierre Jobit, Maurice Legendre, Ferdinand Lot, Rameline Marsan, Augustin-Jean Maydieu, Charles Vildrac, Albert Vincent et Robert Worms (ill. Berthold Mahn et Bernard Mougin), Jean-Berthold Mahn : 1911-1944 : témoignages et lettres, Paris, Club bibliophile de France, , 168 p. (BNF 36276383)Comprend des dessins et des lettres de Jean-Berthold Mahn et des textes à son propos.
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Ressource relative à la recherche :
- Naissance en octobre 1911
- Lauréat du prix Gobert
- Naissance dans le 6e arrondissement de Paris
- Décès en avril 1944
- Membre de l'École française de Rome
- Décès dans la province de Latina
- Décès à 32 ans
- Élève du lycée Louis-le-Grand
- Archiviste paléographe
- Agrégé d'histoire et géographie
- Enseignant au lycée Faidherbe
- Enseignant à l'université de Lille
- Mort pour la France
- Chevalier de la Légion d'honneur
- Historien français du XXe siècle
- Titulaire de la croix de guerre 1939-1945
- Castelforte