Johann Friedländer
Naissance | |
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Nationalité | |
Domicile |
Vienne () |
Activité |
Militaire |
Conjoint |
Leona Friedländer (d) |
Arme | |
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Grade militaire | |
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Distinction |
Johann Friedländer, né le à Berne et mort le entre Auschwitz et Pszczyna, est une personnalité militaire autrichienne.
Biographie
[modifier | modifier le code]Le père de Johann Friedländer, Hugo Friedländer, professeur de lycée, vient d'une famille juive de Silésie et s'est converti au catholicisme ; sa mère, Wilhemine, est d'origine viennoise et catholique[1]. Après des études secondaires, il entre, à Vienne, dans une école de cadets (Infanterie-Kadettenschule) puis, de 1906 à 1909, à l'École de guerre (Kriegschule)[2]. En 1913, il est affecté en tant que capitaine à l'état-major[3]. La même année, il épouse Margarethe Abel, née juive et fille d'un riche commerçant de Budapest, convertie au christianisme en 1900 et de dix ans son aînée[1]. Pendant la Première Guerre mondiale, il participe à la campagne de Serbie (1915), notamment à quatre des douze batailles de l'Isonzo, où il est grièvement blessé)[2]. En 1924 il est promu colonel[1]. En 1925, il se voit confier le commandement d'un régiment dans l'infanterie autrichienne[4]. Il est ensuite affecté au ministère de la guerre, au service de l'inspection, où il termine sa carrière en 1937 avec le grade de général de division (Feldmarschalleutnant)[3].
Après l'Anschluss, Friedländer est « réputé juif » (Geltungsjude) parce qu'il a deux grands parents juifs et qu'il est marié à une Juive[1],[5]. Il demande en vain en 1938 à être exempté de ce statut[6]. En 1942, Friedländer et son épouse doivent quitter leur appartement[1] et emménager dans une « maison juive » (Judenhaus)[3]. Le , les biens de Friedländer sont confisqués[1] et il est déporté au camp de concentration de Theresienstadt, où il est rejoint le par son épouse[3]. Celle-ci meurt le [1]. Le , Friedländer est déporté à Auschwitz[1]. Lors de l'évacuation devant l'avance des troupes soviétiques, Friedländer, épuisé, est abattu par l'Oberscharführer Bruno Schlage (de)[3].
Le , le ministre de la Défense autrichien Norbert Darabos a inauguré une plaque commémorative sur la façade de la maison qu'avaient habitée à Vienne les époux Friedländer jusqu'en 1942[7].
Références
[modifier | modifier le code]- Jean Nouzille, « L'antisémitisme dans l'armée austro-hongroise », dans Daniel Tollet, Gerald Stieg, Antijudaïsme et antisémitisme en Autriche du XVIIe siècle au XXe siècle, Publications de l'Université de Rouen et du Havre, coll. « Austriaca » (no 57), (lire en ligne), p. 102-105
- (de) Axel Feuß, Das Theresienstadt-Konvolut, Verlag Dölling und Galitz, , p. 29-30
- (de) Arno Lustiger, « "Der Feldmarschall hat zwei Kugeln bekommen" », Die Welt, (lire en ligne)
- (en) Ezra Mendelsohn, Studies in Contemporary Jewry : Volume III: Jews and Other Ethnic Groups in a Multi-ethnic World, t. 3, Oxford University Press, (lire en ligne), p. 141
- (de) Andrea Löw, Doris L Bergen et Anna Hájková, Alltag im Holocaust: Jüdisches Leben im Großdeutschen Reich 1941-1945, Oldenbourg Verlag, (lire en ligne), p. 91
- (de) John M. Steiner et Jobst Freiherr von Cornberg, « Willkür in der Willkür. Befreiungen von den antisemitischen Nürnberger Gesetzen », Vierteljahrshefte für Zeitgeschichte, vol. 46, no 2, (JSTOR 30185607)
- (de) « Darabos enthüllt Gedenktafel für NS-Opfer », sur Bundesheer,
- (de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Johann Friedländer » (voir la liste des auteurs).
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (de) Martin Senekowitsch, Feldmarschalleutnant Johann Friedländer: 1882 - 1945 ; ein vergessener Offizier des Bundesheeres, Bundesministeriums für Landesverteidigung,
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Militaire autrichien
- Militaire austro-hongrois de la Première Guerre mondiale
- Theresienstadt
- Chevalier de 3e classe de l'ordre autrichien de la Couronne de fer
- Récipiendaire de 3e classe de la croix du Mérite militaire (Autriche)
- Naissance en novembre 1882
- Naissance à Berne
- Décès en janvier 1945
- Décès à 62 ans
- Victime de la Shoah en Autriche
- Victime autrichienne de la Shoah