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Hu Nim

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Hu Nim
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Fonction
Ministre de l'Information du Cambodge
-
Biographie
Naissance
Décès
Nom dans la langue maternelle
ហូ នឹមVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
ភាស់Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
Partis politiques
Parti communiste du Kampuchéa (jusqu'en )
Pracheachon (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Membre de

Hu Nim (Kompong Cham, Phnom Penh, ), alias camarade Phoas, était un homme politique cambodgien.

Membre du mouvement khmer rouge, il sera purgé par ses coreligionnaires, probablement pour avoir défendu des vues sur la collectivisation moins radicales que celles de ces derniers.

Il naquit en 1932 [note 1], au sein d’une famille paysanne, dans la province de Kompong Cham[2].

Nim commence sa scolarité à l’école élémentaire de Kompong Cham ; il continue ensuite ses études, financées par sa future belle-famille, au Lycée Sisowath à Phnom Penh où il loge au Wat Ounalom. Au début des années 1950, comme beaucoup de futurs partisans khmers rouges, il se rapproche du parti démocrate qui milite alors pour l’indépendance du pays[3].

Malgré ses origines modestes, il peut poursuivre de brillantes études qui le mènent jusqu’au poste de directeur des douanes.

En 1958, avant les élections législatives, Norodom Sihanouk recrute Nim et quatre autres jeunes gauchistes, dont Khieu Samphân et Hou Yuon, pour créer une opposition parlementaire capable de contrecarrer l’aile droite de son mouvement (le Sangkum Reastr Niyum). Après leur victoire aux élections, ils occupent plusieurs postes ministériels dans les gouvernements successifs de l’époque[4]. Les talents d’orateur de Nim lui valent même d’accéder en 1961 à la vice-présidence de l’assemblée nationale[1].

Au début de ces années 1960, il rejoint également le quotidien sihanoukiste Neak Cheat Niyum, et après un voyage à Pékin, il crée l’association d’amitié khméro-chinoise (en) ; il va également à Pyongyang et à Hanoï où il rencontre Hô Chi Minh[5].

Tout en poursuivant ses activités politiques, il prépare un doctorat en administration publique à l’université de Phnom Penh. Sa thèse, intitulée Les services publics et économiques au Cambodge et qu’il soutiendra avec succès en 1965, déplorait la dépendance du pays vis-à-vis de l’extérieur et outre une plus grande autarcie, prônait la collectivisation au niveau local des moyens de production afin de favoriser une meilleure coopération. Toutefois, c’étaient les principaux intéressés qui devaient de leur plein gré procéder à ces mises en commun de leurs biens, convaincus des avantages qu’ils allaient en tirer ; il n’était alors nullement question d’imposer ces changements par la contrainte comme le fera le régime khmer rouge[6].

En , à la suite de révoltes paysannes dans la province de Battambang, l’attitude de Norodom Sihanouk se durcit vis-à-vis de son aile gauche et il menace de faire convoquer Hou Yuon et Khieu Samphân devant des tribunaux militaires afin de leur poser quelques questions ; craignant pour leurs vies, les deux intéressés quittent précipitamment la ville[7]. Toutefois, quand on découvre leur disparition, beaucoup à Phnom Penh pensent qu’ils ont été tués et des milliers d'étudiants se seraient réunis dans différents monastère des provinces de Kandal et Kompong Cham pour commémorer ce qu’ils appellent le martyre de Hou Yuon et Khieu Samphân. Sous la pression du prince excédé par ses manifestations, Hu Nim doit, lors d’un congrès national, réaffirmer sa loyauté envers son monarque et affirme que les tracts peu respectueux envers le souverain découverts dans certaines campagnes doivent être l’œuvre d’agents aux ordres de Lon Nol. Peu convaincu par les explications, Sihanouk humilie publiquement Hu Nim en lui faisant des remontrances devant un millier de participants acquis à la cause du prince[8].

Dans la seconde moitié de 1967, Hu Nim, qui est resté à l’assemblée, est devenu un sujet d’inquiétude pour Sihanouk. Lorsque Nim soumet une pétition au parlement demandant la réhabilitation de l’association d’amitié khméro-chinoise, préalablement fermée sur ordre du prince, ce dernier, accompagné de Kou Roun, le chef de la police politique, se rend à Kompong Cham, dans la circonscription du député pour une sévère réprimande. En présence de l’intéressé, le monarque menace de le poursuivre lui aussi devant un tribunal militaire, ajoutant que ses actes de « trahison envers le peuple » ne font plus de lui un Cambodgien[9]. Quelques jours plus tard, le exactement, Hu Nim s’enfuit vers une base du PCK de la chaîne des Cardamomes. Phouk Chhay, un jeune collègue de Hu Nim qui avait choisi de rester est arrêté deux jours plus tard et menacé de mort avant d’être condamné à la prison à vie[10].

En , profitant de l'absence de Sihanouk, la droite cambodgienne le dépose. Le 23 mars, depuis Pékin où il avait trouvé refuge, le prince lance un appel aux armes et invite tous les Cambodgiens à rejoindre le Front uni national du Kampuchéa qu’il va créer prochainement et qui outre ses partisans doit aussi comporter ses ennemis khmers rouges de la veille. Si l’appel a peu de répercussion dans les villes, il n'en est pas de même des campagnes où les maquis connaissent une croissance fulgurante[11]. Le 10 avril, Hu Nim, Khieu Samphân et Hou Yuon, surnommés les trois fantômes depuis leur disparition de Phnom Penh et que beaucoup pensent liquidés par la police de Sihanouk, font leur première déclaration publique depuis 1967 dans laquelle ils apportent leur soutien au front dirigé par Sihanouk et demandent aux paysans cambodgiens de rejoindre les maquis[12].

Peu après, Hu Nim devient ministre de l’information et de la propagande du gouvernement royal d'union nationale du Kampuchéa, établi depuis Pékin par le monarque déchu. Il conserve cette fonction en 1975, lorsque les Khmers rouges prennent le pouvoir à Phnom Penh. Toutefois, victime d’une des nombreuses purges du régime, il est arrêté le , amené pour être « interrogé » au centre de Tuol Sleng et exécuté le [13].

Il était connu pour son opposition aux politiques de Pol Pot concernant l’abolition de la monnaie et l’évacuation des villes ; il est fort probable que ce sont ces divergences qui ont causé sa perte[14].

Notes et références

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  1. Dans sa confession conservée à Tuol Sleng, il affirmera être né en 1930[1].

Références

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  1. a et b (en) « The Confession of Hu Nim, aka Phoas », sur Documentation Center of Cambodia (consulté le ).
  2. (fr) Solomon Kane (trad. de l'anglais par François Gerles, préf. David Chandler), Dictionnaire des Khmers rouges, IRASEC, , 460 p. (ISBN 9782916063270), « HU (Nim) », p. 156-157
  3. (en) Ben Kiernan, How Pol Pot came to power : colonialism, nationalism, and communism in Cambodia, 1930-1975, Yale University Press, , 430 p. (ISBN 978-0-300-10262-8, présentation en ligne), p. 157
  4. (en) Justin J. Corfield, The History of Cambodia, Greenwood Press, , 192 p. (ISBN 978-0-313-35722-0, présentation en ligne), p. 53
  5. (en) Ben Kiernan, How Pol Pot came to power : colonialism, nationalism, and communism in Cambodia, 1930-1975, Yale University Press, , 430 p. (ISBN 978-0-300-10262-8, présentation en ligne), p. 204
  6. (fr) Henri Locard, Pourquoi les Khmers rouges, Paris, Éditions Vendémiaire, coll. « Révolutions », , 352 p. (ISBN 9782363580528, présentation en ligne), « Aux origines de l'idéologie », p. 41
  7. Charles Meyer, Derrière le sourire khmer, Plon, , 413 p., p. 195
  8. (en) David Porter Chandler, The Tragedy of Cambodian History : Politics, War, and Revolution Since 1945, Yale University Press, , 414 p. (ISBN 9780300057522, présentation en ligne), chap. 5 (« Changing the rules 1967 – 1969 »), p. 167
  9. (en) David Porter Chandler, The Tragedy of Cambodian History : Politics, War, and Revolution Since 1945, Yale University Press, , 414 p. (ISBN 9780300057522, présentation en ligne), chap. 5 (« Changing the rules 1967 – 1969 »), p. 170
  10. (en) Ben Kiernan, How Pol Pot came to power : colonialism, nationalism, and communism in Cambodia, 1930-1975, Yale University Press, , 430 p. (ISBN 978-0-300-10262-8, présentation en ligne), p. 262-265
  11. (fr) William Shawcross (trad. Françoise Bonnet), Une Tragédie sans importance : Kissinger, Nixon et l'anéantissement du Cambodge [« Sideshow »], F. Adel, , 438 p. (ISBN 9782715802186), chap. VIII (« Le coup d’État »), p. 127-128
  12. (fr) « Le massacre d’une centaine de Vietnamiens à Prasot semble avoir été le fait de forces khmères », Le Monde,‎
  13. (fr) Henri Locard, Pourquoi les Khmers rouges, Paris, Éditions Vendémiaire, coll. « Révolutions », , 352 p. (ISBN 9782363580528, présentation en ligne), « L'Angkar », p. 112
  14. (en) Boraden Nhem, The Khmer Rouge : Ideology, Militarism, and the Revolution That Consumed a Generation, Praeger Publishers, coll. « Praeger Security International », , 216 p. (ISBN 978-0-313-39337-2), p. 81

Liens externes

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