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Hassan Massoudy

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Hassan Massoudy
Naissance
Période d'activité
Nom dans la langue maternelle
حسن المسعودVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
Activités
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Lieu de travail
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Massoudy dans son atelier

Hassan Massoudy (en arabe : حسن المسعود, Ḥasan al-Masʿūd) est un peintre et calligraphe irakien né en 1944 à Nadjaf. Formé à la calligraphie arabe traditionnelle et membre du mouvement Hurufiyya, il est l'auteur d'une calligraphie moderne. Il a influencé une génération d'artistes calligraffiti.

Hassan Massoudy est né en 1944 dans une société traditionnelle marquée par la rigueur de la religion. Très jeune, il investit sa passion de l'art dans le dessin et la calligraphie arabe. En 1961, il part pour Bagdad comme apprenti chez différents calligraphes. Mais, il est pris dans les combats politiques qui divisent son pays et conduiront au coup d'état baasiste. Il subit de multiples séjours en prison. Il quitte l'Irak pour la France en 1969[1],[2].

Il entre à l'École des beaux-arts de Paris. Il fait de la peinture figurative mais n'abandonne pas la calligraphie. Elle lui permet à l'époque de financer ses études en réalisant des titres pour des revues arabes. Et la calligraphie va s'infiltrer de plus en plus dans ses œuvres figuratives[1].

En 1972, il crée le spectacle Arabesque avec le comédien Guy Jacquet, rejoint quelques années plus tard par le musicien Fawzi Al Aïedy. Avec ce spectacle, mêlant musique, poésie et calligraphie (projetée sur grand écran), ils vont sillonner l'Europe. Cette expérience, qui va durer 13 ans, marque un tournant dans son travail. Le tracé de sa calligraphie devient plus rapide et son geste plus ample. Pour mieux exprimer ses émotions, il rompt avec une calligraphie arabe traditionnellement en noir et blanc, et introduit la couleur[1].

Parallèlement à ses créations picturales, seul, il continue à réaliser des performances artistiques en public, notamment les spectacles intitulés Calligraphie d'ombre et de lumière.

Michel Tournier s'inspire de Massoudy pour le personnage du calligraphe dans son roman La Goutte d'Or (1985). Il collabore avec le couturier Azzedine Alaïa pour sa collection Automne/Hiver 1986/1987. En 1995, il participe au décor du ballet Selim, monté sur mesure par le chorégraphe Michel Kalemenis, pour le danseur étoile de l'Opéra de Paris Kader Belarbi, avec les chants de Houria Aïchi[3],[4].

En 2005, il s'associe avec la danseuse et chorégraphe Carolyn Carlson et le musicien et joueur de nay Kudsi Erguner. De cette association nait le spectacle Métaphore mélangeant danse, musique et calligraphie. Ils y sont accompagnés d'une troupe de danseurs et de musiciens. Le spectacle est interprété au festival d'Istanbul en , puis en 2006 en France à Dijon, Perpignan, Roubaix, Châlons-en-Champagne, et en Italie, à Rome au Teatro Valle.

Il collabore avec le designer Philippe Starck pour le mobilier et la vaisselle du restaurant Idam du Museum of Islamic Art (MIA) à Doha, Qatar.

Massoudy a eu une influence importante et fut une source d'inspiration pour toute une génération d'artistes du calligraffiti, tels que Vincent Abadie Hafez dit Zepha, dont il a commenté l’œuvre, ainsi que El Seed qui souligne : « Le travail de Hassan Massoudy était totalement différent de tout ce que j'ai vu par sa manière de façonner les lettres et par les couleurs qu'il utilisait, il a complètement révolutionné l'art de la calligraphie ».

Impressionné par « la dimension internationale du violoniste Jasser Haj Youssef, tout en restant enraciné dans sa culture orientale », Hassan Massoudy signe la calligraphie du premier album Sira de ce jeune musicien. L'album figure au programme du baccalauréat en France.

À la suite des attentats du 13 novembre 2015 en France, il participe à l'élaboration du mouvement #neoresistance, lutte contre l'obscurantisme par l'humanisme, invitant « à amener la néorésistance dans l'école, les centres culturels, les MJC »[5].

Ses œuvres

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Hassan Massoudy perpétue les courbes savantes et les mystères de l'écriture arabe traditionnelle tout en rompant avec elle. Il a épuré le trait, fusionnant tradition et modernité pour tendre vers une simplicité de la ligne[6]. « Considéré par Michel Tournier comme le plus grand calligraphe vivant, Hassan Massoudy est un artisan au service d'une véritable sagesse, une mystique. La beauté des lettres tracées surgit de la gratuité des formes et non d'une quelconque symbolique »[7]. Il a gardé effectivement de sa formation initiale de calligraphe, dans son pays natal, l'esprit de l'artisan travaillant à l'aide d'un roseau soigneusement taillé et préparant lui-même ses encres à partir de pigments[6].

Il expose régulièrement ses calligraphies, et a écrit ou illustré plus d'une vingtaine de livres, sans compter les ouvrages en collaboration avec d'autres artistes. Il est intervenu le à l'université populaire du Quai Branly dans le cadre du cycle de conférences « Grands témoins ».

Écrits et illustrations.

  • Hassan Massoudy calligraphe, Flammarion, 1986.
  • Calligraphie pour Débutants, EDIFRA, 2000.
  • Désir d'envol, une vie en calligraphie, Albin Michel, 2008.
  • L'ABCdaire de la calligraphie arabe, Flammarion, 2002.
  • Calligraphies d'amour, Albin Michel, 2002.
  • Si loin de l'Euphrate, Albin Michel, 2004.
  • Sinbad le marin, trois voyages, Éditions Alternatives, édition bilingue en français et en arabe, 2006.
  • Calligraphie arabe vivante, Flammarion, 2010.
  • Gestures of Light, ADMAF and October Gallery, 2012.
  • The Calligrapher's Garden, Saqi Books, 2012.
  • Calligraphies of Love, Saqi Books, 2017.
  • Calligraphies of the Desert, Saqi Books, 2020

Illustrations.

Ouvrages en collaboration.

Références

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  1. a b et c Europe Turkmen Friendships
  2. October Gallery
  3. « Les choix audacieux des étoiles de l'Opéra », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  4. Marie-Christine Vernay, « Sous l'étoile, le danseur de l'Opéra. Danse. Avec des créations solo, deux interprètes ébranlent leur image. », Libération,‎ (lire en ligne).
  5. Vincent Cespedes, « L'art pour élever l'humain », sur HuffPost, .
  6. a et b N. Z., « Arabesques », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  7. T.B. J., « Signes, Calligraphie arabe », Le Monde,‎ (lire en ligne).

Bibliographie

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Sources sur le web

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Liens externes

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