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Honorat II de Savoie

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Honorat II de Savoie
Honorat II de Savoie, marquis de Villars, amiral de France en 1569, musée historique de Versailles en 1834.
Fonctions
Comte de Tende
-
Amiral de France
-
Marquis
Seigneurie de Villars
-
Comte
Seigneurie de Villars
-
Biographie
Naissance
Après Voir et modifier les données sur Wikidata
Lieu inconnuVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 69 ans)
Non attesté
Activité
Famille
Savoie-Tende (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Père
Mère
Fratrie
Conjoint
Jeanne de Foix, Vicomtesse de Castillon (d) (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Henriette de Savoie-Villars
Jeanne de Villars (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Grade militaire
Distinctions
Blason

Honorat II de Savoie, vers 1511 et mort en 1580, est un noble issu de la branche des Savoie-Tende, fait marquis de Villars par le duc de Savoie, aussi maréchal et amiral de France.

Honorat, parfois dit Honoré de Villars, est le fils de René de Savoie, dit le Bâtard de Savoie, comte de Villars, Grand Maître de France, et d'Anne Lascaris, comtesse de Tende[1],[2]. Lors de la rédaction de son testament le , René de Savoie ne fait pas mention de ce fils[1]. Honorat est donc né après cette date[1],[3].

Un seigneur français

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Sa première mention est faite lors d'une donation du roi de France, en 1524[1]. À cette occasion, il reçoit donc les seigneuries de Sainte-Menehould, de Passavant et de Vassy[1]. Quatre ans plus tard, on le retrouve mentionné dans une transaction en date du , aux côtés de son frère, Claude, à propos de son mariage[1].

Le , il obtient l'investiture du comté de Villars, par le duc de Savoie[1]. Cet acte indique que Honorat doit être majeur[1]. Il s'engage dans une carrière militaire[1]. En 1536, il participe à la « campagne en Picardie »[4], au cours de laquelle les troupes de Charles Quint assiègent de Péronne. L'année suivante, on le retrouve auprès de l'amiral Annebault[4].

En 1540, il épouse Jeanne-Françoise de Foix ( )[4], de la maison de Grailly, unique fille et héritière d'Alain de Foix-Candale, vicomte de Castillon[5], et de Françoise de Montpezat, baronne d'Aiguillon. Elle lui apporte en dot la vicomté de Castillon-sur-Dordogne, les baronnies de Montpezat, Aiguillon, Madaillan, Sainte-Livrade (à l'origine du duché d'Aiguillon, créé en 1599 pour Henri de Mayenne, fils d'Henriette de Savoie-Villars). Ils ont une seule fille, Henriette de Savoie-Villars († 1611). La dame de Foix est la cousine germaine de Françoise de Foix-Candale, seconde épouse de Claude de Savoie, frère aîné d'Honorat II et père — par sa première union avec Marie de Chabannes — d'Honoré/Honorat Ier et Renée[4].

Il accompagna Henri II dans son voyage de Lorraine en 1552 et l’année suivante secourut la ville de Hesdin assiégée par le prince de Piémont. Il fut blessé à la bataille de Saint-Quentin le , ce qui ne l’empêcha pas de faire entrer du secours dans Corbie assiégé par les Espagnols.

Il accompagna le roi Charles IX dans son grand tour de France, et assista à l’Assemblée des Grands de France tenue à Moulins l’année suivante. Il déploya beaucoup de zèle contre les Huguenots, combattit à Saint-Denis et à Moncontour.

En 1565, la seigneurie de Villars est érigée à son bénéfice en marquisat par son cousin, le duc de Savoie[5],[6], souverain de la dite terre. Nommé en 1570 par Charles IX, il succède à Blaise de Monluc le dans la lieutenance générale de Guyenne[2]. Le roi le récompense en l’élevant à la dignité de maréchal de France, en 1571[2]. Il le nomme également amiral de France et des Mers du Levant, en 1572, après la mort de Gaspard II de Coligny[2],[5].

Lieutenant général du roi en Guyenne, il mena la répression contre les Huguenots en 1573. Il se démit en 1578 de sa charge d’amiral au profit de son gendre Charles de Lorraine, duc de Mayenne. Le roi le fit chevalier de l’Ordre du Saint-Esprit le .

Honorat de Savoie meurt au cours de l'année 1580[5],[7],[8]. Le site MedLands (Foundation for Medieval Genealogy) donne la date précise du [3].

Le lieu de mort est quant à lui non attesté précisément. Samuel Guichenon (1660), repris également par des historiens contemporains (Sorrel, 1991[7] ; Acerra & Martinière, 1997[9]), donne pour lieu Paris[5]. L'historien Jean-Louis Chalmel (1828) indique, pour sa part, que la mort est survenue à Loches[8]. Enfin, la ville de Pressigny-en-Touraine est avancée, notamment par le site MedLands[3].

Succession du comté de Tende

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En 1572, à la mort de son neveu, Honoré Ier de Savoie, qui n'a pas fait de testament, Honorat de Savoie réclame la succession du comté de Tende et les terres provençales comme détenteur légitime de ces droits[10],[11]. Sa nièce, Renée de Savoie-Tende, dame d'Urfé, mère d'Anne et Honoré d'Urfé, entend également revendiquer les droits de son frère Honoré Ier[10],[11]. Des tensions agitent la région et des troupes sont envoyées.

S'opposent alors dans le bourg de Tende, les partisans des deux familles, d'un côté les Urfalini, soutiens de la dame d'Urfé, et les Milliavini, favorables au marquis de Villars[11],[12]. Les premiers prennent le dessus et la dame d'Urfé bannit les seconds de Tende[12]. Elle semble les avoir poursuivis jusqu'en République de Gênes[12]. Il faut attendre le mois de et l'intervention du duc de Savoie pour trouver un compromis et mettre fin au conflit[11]. Entre 1574 et 1581, la Maison ducale de Savoie s'approprie le comté de Tende.

Honorat de Savoie s'est marié avec Jeanne-Françoise de Foix, fille du comte Alain de Foix-Candale (fils de Gaston II de Foix-Candale) et de Françoise de Montpezat, vicomtesse de Castillon[5], durant l'année 1540[4]. Ils ont une fille, Henriette de Savoie-Villars. Cette dernière se marie deux fois.

Armes et devise

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Selon Samuel Guichenon, il porte les couleurs de Savoie, De gueules à la croix d'argent, accompagnée de la devise « Dieu pour guide »[5]. Le généalogiste Pierre Jules de Bourrousse de Laffore (1811-1890) indique que ses armes sont bien de Savoie, avec pour brisure « une moucheture d'hermine posée […], sur la branche supérieur de la croix d'argent »[13].

L'Armorial de l'Ordre du Saint-Esprit du père Anselme donnait quant à lui Écartelé: aux 1 et 4, de gueules, à la croix d'argent (de Savoie); aux 2 et 3, contre-écartelé, a) et d) de gueules, à l'aigle bicéphale éployée d'or, b) et c) de gueules, au chef d'or (Lascaris)[14], mais critiqué notamment par les auteurs précédents[13].

Notes et références

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  1. a b c d e f g h et i Comtes de Tende de la maison de Savoie, 1889, p. 137.
  2. a b c et d Recueil des lettres d'Henry IV, tome 1, page 14, note 1 (lien Wikisource)
  3. a b et c (en) « Honorat Tende », sur fmg.ac/MedLands (Foundation for Medieval Genealogy) (consulté le ).
  4. a b c d et e Comtes de Tende de la maison de Savoie, 1889, p. 138.
  5. a b c d e f et g Samuel Guichenon, p. 248 - Tome troisième (lire en ligne).
  6. Comtes de Tende de la maison de Savoie, 1889, p. 143.
  7. a et b Article (?), Christian Sorrel Sorrel, Les savoyards dans le monde : recherches sur l'émigration (Actes du colloque d'Annecy, et ), Société savoisienne d'histoire et d'archéologie (vol. 94), , p. 63.
  8. a et b Jean-Louis Chalmel, Histoire de Touraine, depuis la conquête des Gaules par les Romains, jusqu'à l'année 1790, vol. III, Paris, H. Fournier, , 541 p. (lire en ligne), p. 145.
  9. Martine Acerra et Guy Martinière, Coligny, les Protestants et la mer, Presses Paris Sorbonne, , 277 p. (ISBN 978-2-84050-091-9, présentation en ligne)
  10. a et b Comtes de Tende de la maison de Savoie, 1889, p. 149.
  11. a b c et d Claude Longeon, Une province française à la Renaissance : la vie intellectuelle en Forez au XVIe siècle, vol. 7, Université de Saint-Etienne, coll. « Thèses et mémoires - Centre d'études foréziennes », , 623 p. (ISBN 978-2-85145-024-1, lire en ligne), p. 369-370.
  12. a b et c Comtes de Tende de la maison de Savoie, 1889, p. 151.
  13. a et b Comtes de Tende de la maison de Savoie, 1889, p. 176.
  14. Michel Popoff et préface d'Hervé Pinoteau, Armorial de l'Ordre du Saint-Esprit : d'après l'œuvre du père Anselme et ses continuateurs, Paris, Le Léopard d'or, , 204 p. (ISBN 2-86377-140-X), xx.

Bibliographie

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  • Samuel Guichenon, Histoire généalogique de la Royale Maison de Savoie ou Histoire généalogique de la Royale Maison de Savoie justifiée par titres, fondations de monastères, manuscrits, anciens monumens, histoires, et autres preuves authentiques, chez Jean-Michel Briolo, (lire en ligne), p. 246-248 (Tome troisième).
  • Henri de Panisse-Passis, Les comtes de Tende de la maison de Savoie, Librairie Firmin-Didot et Cie, , 386 p. (lire en ligne), p. 137-177 , « Portrait ».

Liens externes

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