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Kargopollag

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Kargopollag
(ru) Каргопольский ИТЛ / Каргопольлаг
Image de l'établissement
bureaux du camp, ruine de l'ancien monastère
Localisation
Pays Drapeau de l'URSS Union soviétique
Région Oblast d'Arkhangelsk
Localité Kargopol
Coordonnées 61° 30′ 00″ nord, 38° 56′ 00″ est
Géolocalisation sur la carte : Russie
(Voir situation sur carte : Russie)
Kargopollag
Géolocalisation sur la carte : oblast d'Arkhangelsk
(Voir situation sur carte : oblast d'Arkhangelsk)
Kargopollag
Installations
Type camp de travail pénitentiaire
Fonctionnement
Date d'ouverture 1937
Opérateur(s) Goulag
Effectif 30 000
Date de fermeture 1960

Kargopollag ou camp de travail pénitentiaire de Kargopol (en russe : Каргопольский ИТЛ ou Каргопольлаг) est une unité structurelle du système de camp de travail pénitentiaire du NKVD au sein du Goulag, en URSS. Il a été créé le , à l'époque de la Grande Terreur en URSS, et a existé jusqu'au ,[1]. Le nombre de détenus s'élevait à environ 30 000 prisonniers,[1].

La plupart des détenus étaient répartis dans les camps des environs de la ville de Kargopol dans un rayon d'environ soixante kilomètres [2]: Lipovo, Leïboucha, Kovja, Poïamenga, Niandoma et d'autres encore. Aux emplacements de ces camps on trouve encore des fossés, des pierres, des abris d'hiver, des monticules créés par les prisonniers des camps.

Selon les mémoires de Mikhaïl Dmitrievitch Pouzyriova (1915-2009), en 1941, un grand nombre de prisonniers ont été amenées dans ces zones forestières de faible densité de population. Ils venaient d'Estonie, de Lettonie, de Lituanie, de Bielorussie occidentale, d'Ukraine , de l' Oblast de Transcarpatie, mais il avait aussi des Hongrois, des Bulgares, des Tchèques, des Slovaques, des Polonais, et des Juifs.

L'ouvrage d' Anne Applebaum, Goulag, une histoire fait de nombreuses références à ce camp de travail de Kargopol (section Yertsevo) sur base des notes de Gustaw Herling-Grudziński dans son livre Un monde à part (en polonais : Inny świat),[1].

Histoire du camp

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Le , par ordre du chef du département du NKVD d'URSS Vassily Dementiev (ru), a été formé dans l'Oblast du Nord (1936-1937) (en), le camp de rééducation par le travail forestier de Kargopol. La direction du camp a placé ses bureaux dans l'ancien monastère de l'Assomption de la petite ville de Kargopol.

La direction du camp a décidé de diviser celui-ci en deux zones d'exploitation forestière: l'une de Kargopol, incluant les massifs forestiers du bassin des rivières qui se jettent dans le Lac Latcha et dans la partie supérieure de l'Onega et l'autre Yertsevskoïe, comprenant les massifs forestiers autour de la station de chemin de fer de Yertsevo, dans le raïon de Konocha.

Lac Latcha, zone d'exploitation forestière du camp de Kargopol. Au nord du lac la ville de Kargopol est visible sur la carte

Le , par décret du Comité central des oblasts du Nord (1936—1937) de la République socialiste fédérative soviétique de Russie, ont été séparés l'un de l'autre : l'oblast de Vologda de l'oblast d'Arkhangelsk. Il en résulte que le raïon de Kargopol a fait alors partie de l'oblast de Vologda et Konosha de celui d'Arkhangelsk.

Le commandement opérationnel de Kargopollag dépendait à l'origine du Goulag, puis en 1939 de la Direction de l'industrie forestière.

En la direction de Kargopollag a été transférée à la station Yertsevo, car la majeure partie des travaux étaient effectués par cette station[3].

Le le Kargopollag a été fermé définitivement.

Vie dans les camps

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Anne Applebaum cite plusieurs exemples de la vie dans le camp dont elle a trouvé la sourcé dans le récit de . Gustaw Herling-Grudziński. Ce dernier décrit par exemple la méthode qu'il a utilisée dans ses premiers jours de vie au camp de Kargopollag : il a vendu ses grandes bottes d'officier à un criminel de droit commun et en récompense celui-ci lui a obtenu par ses relations une place de porteur au centre de ravitaillement alimentaire. La vie y était dure mais on pouvait chaparder du rabiot.[4],[5]. Une femme menacée de viol voire de meurtre par des détenus de droits communs pouvait s'adresser elle-même au poste de contrôle (vakhta). Mais la sécurité au poste n'était pas garantie et les gardes pouvaient aussi rire ou hausser les épaules [6],[7].

Type de travaux exécutés dans le camp

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Bassin de l'Onega, rivière Volochka, Kargopol
  • Exploitation forestière;
  • usine sur la rivière de Volochka (en) pour fabriquer de la cellulose pour poudre à canon;
  • fourniture de bois de chauffage à la ville de Moscou, fabrication de skis;
  • production de poteaux de chemin de fer;
  • travail dans les fermes d'état de Voronino, Oust-Koubinksy, Kargopolski, et pour la peche;
  • fabrication de meubles et de chaussures;
  • scierie, préparation de traverses;
  • manutention;
  • atelier de réparation et de mécanique; entretien du réseau ferroviaire d'Ertsevski et de la gare de Pouksa;
  • confection de vêtements;
  • atelier de construction de maisons, de chemins de fer, de briques…

Prisonniers du camp

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Ouvrage sur le camp

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Dirigeants du camp

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  • V. L. Sokolov (1938-1939)
  • Maksime Vassilievitch Korobitsyne (1939-1941) et (1954)
  • S. A. Didorenko (1941-1947)
  • A. G. Nikolaiev (1953))
  • A. N. Chliamine (1955) et (1958)
  • D. A. Nepriakhine (1956)
  • I. N. Vitenko (1956-1958)

Notes et références

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  1. a b c et d Applebaum.
  2. Gustaw Herling-Grudzinski, p. 54.
  3. « ITL Kargopol » [archive du ] (consulté le )
  4. Applebaum, p. 323.
  5. Gustaw Herling-Grudzinski, p. 64-65.
  6. Applebaum, p. 336.
  7. Gustaw Herling-Grudzinski, p. 68-69.

Bibliographie

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Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Anne Applebaum (trad. de l'anglais par Pierre-Emmanuel Dauzat), Goulag : une histoire [« Gulag: A History »], Paris, Galimard/folio histoire, (1re éd. 2003), 1064 p. (ISBN 978-2-07-034872-5) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (pl) Gustaw Herling-Grudziński et préfacier Bertrand Russell (trad. ce livre a été traduit en français à partir de la traduction anglaise d’Andrzej Ciołkosz), Un monde à part., Inny świat, Londres, Gallimard/folio histoire, , 462 p. (ISBN 9-782070393817) Document utilisé pour la rédaction de l’article.

Liens externes

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